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Les bruits au travail, dans les logements, les transports et plus généralement dans l'environnement quotidien des individus, témoignent d'inégalités sociales qu'ils contribuent à renforcer. La lutte contre le bruit s'inscrit comme une oeuvre de salubrité publique et de justice sociale.

A coup de milliards on entreprend, et c'est indispensable, de réparer les erreurs du passé et de combattre les bruits de circulation. Qu'attend-on pour combattre les bruits inutiles et évitables qu'on peut éliminer aussitot à 100 % et sans frais?

Il y a deux erreurs à ne pas commettre. La première consiste à croire que seul l'appareil auditif peut etre atteint par les bruits excessifs, la seconde que seuls les bruits subis à l'usine et sur les chantiers ont une intensité suffisante pour etre dangereux. Deux autres types de bruits sont nocifs: les bruits génants (circulation routière...) et les bruits irritants (aboiements...)

Affectant prioritairement les catégories socio-professionnelles les plus défavorisées, le bruit entraine de graves conséquences sur la vie sociale et familiale des individus mais également sur l'efficacité dans le travail. De nombreuses solutions sont envisageables à condition qu'elles constituent une démarche globale ne négligeant aucun des aspects de l'organisation du travail

Les médecins de santé scolaire de la ville de Bordeaux après avoir constaté un fort pourcentage d'hypoacousies chez les jeunes enfants se sont attachés avec les techniciens du bureau municipal d'hygiène à en déceler l'origine et les conséquences.

Malgré les difficultés techniques rencontrées pour évaluer le cout social du bruit, les différentes méthodes employées (écarts des prix immobiliers, dépenses des ménages, enquetes, évaluations juridiques...) confirment nettement que le bruit et plus particulièrement le bruit du aux moyens de transport, est la nuisance qui occasionne les dommages les plus importants à l'environnement

Près d'une victime sur deux souffre des nuisances causées par les transports terrestres. Sont en cause le niveau sonore des véhicules (camions, deux roues "trafiqués), le développement des moyens de transport les plus bruyants (poids lourds plutot que rail, par exemple) et une politique peu responsable qui a consisté à mélanger infrastuctures bruyantes et zones d'habitation et d'activités.

La gène entrainée par le bruit apparait comme un phénomène global et complexe qui requiert une analyse globale et rigoureuse de ses causes et de ses manifestations. La lutte contre le bruit suscité par les transports terrestres fait aussi bien appel à la réglementation qu'à des techniques opérationnelles. De nombreux efforts restent cependant à faire en matière de recherche et de mise en oeuvre de solutions techniques.

L'exemple des nuisances suscitées par l'exploitation de l'aéroport d'Orly démontre que des progrès significatifs restent encore à faire dans de nombreux domaines: niveau de la taxe parafiscale, redéfinition des zones de bruit, définition des responsables, respect du "couvre-feu".

l'architecte dispose aujourd'hui de nombreuses techniques pour contrecarre les effets du bruit, il est aussi conduit à s'interroger sur les processus sociaux de formation de ceux-ci et à souhaiter le développement de la base culturelle de l'architecture dans la mesure où l'humanisation de l'espace sonore est aussi un choix de société.

La qualité acoustique des logements relève d'un dispositif réglementaire qui s'est developpé depuis la parution du décret du 14 juin 1969 et qui porte sur les quatre groupes distincts de bruits: les bruits extérieurs à l'immeuble, les bruits aériens, les bruits d'impact au sol, les bruits des équipements.

Si, dans les villes il est indispensable de lutter contre les nuisances sonores actuelles et de se prémunir contre les nuisances futures, il est important de développer l'aspect qualitatif de l'environnement sonore et donc de composer le paysage sonore urbain.

Placé dans un environnement particulièrement défavorable au regard des problèmes du bruit et malgré une marge de manoeuvre étroite, le département de la Seine St-Denis a mis en oeuvre des formules originales de lutte contre ce fléau tant par des actions de rattrapage que par des actions de prévention

Les actions engagées en matière de lutte contre le bruit vont etre renforcées et approfondies. Celles-ci n'atteindront toutefois leurs objectifs que grace à une participation étroite des élus, des associations et plus largement de l'ensemble des acteurs sociaux concernés par ce phénomène.