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De l'école laïque, gratuite et obligatoire de Jules Ferry à la période actuelle qui voit plus de 60% des jeunes obtenir le baccalauréat, le système éducatif français a connu en un siècle de profondes mutations quantitatives et qualitatives. Quelles ont été les principales étapes de cette évolution et leurs caractéristiques?

Les critiques contre le système éducatif n'empêchent pas la succession des rentrées scolaires. Et l'école ne semble pas près de disparaître. Quelles sont les raisons qui expliquent la persistance du système? Les objectifs qu'il remplit servent en fait la société en assurant la pérennisation de son organisation.

De prime abord, le mode de transmission des savoirs pourrait se réduire à la dualité: les enseignants instruisent et les parents éduquent. La réalité est plus complexe. L'examen du rôle des uns et des autres par rapport à la tâche de chacun aboutit à un partage flou des responsabilités et une concurrence plutôt qu'une complémentarité.

Dans les années soixante dix, le diplôme était le meilleur garant d'une insertion professionnelle réussie. Au cours des années quatre vingt, l'élévation du niveau scolaire n'a pas empêché la hausse du chômage des jeunes. L'obtention d'une certification scolaire toujours plus élevée protège-t-elle encore efficacement du chômage?

Face à l'afflux d'étudiants, les universités sont accusées de pratiquer une sélection par l'échec. Il semble que le système de financement actuel des établissements universitaires en soit en partie responsable. Existe-t-il une autre structure incitative capable d'améliorer la "production universitaire"? A quels problèmes se heurte la mise en oeuvre d'une réforme?

Le gouvernement a lancé, au plan universitaire, un nouveau plan de réforme. Le but est de passer d'une question quantitative à une gestion qualitative, c'est-à-dire de conforter et de structurer le tissu d'enseignement supérieur existant. Les collectivités locales sont censées jouer un rôle clé dans ce plan. Quels en sont les enjeux? Quelle sera la nouvelle répartition des compétences entre les acteurs?

L'avènement des nouvelles technolgies de l'information et de la communication crée une nouvelle donne sur le marché du travail. La formation devient indispensable pour trouver un emploi. Les qualifications ne sont plus acquises une fois pour toutes à la sortie du système scolaire mais s'entretiennent tout au long de la vie professionnelle.

Pourquoi les jeunes issus de l'immigration, en particulier ceux d'origine maghrébine, éprouvent-ils des difficultés d'insertion sur le marché du travail? L'origine sociale et les stratégies scolaires adoptées sont-elles responsables de cette situation ou bien faut-il évoquer un processus de discrimination à l'embauche?

Contrairement à la fin du XIXe s., savoir lire, écrire et compter ne suffit plus pour s'insérer dans la société d'aujourd'hui. La maîtrise de nouveaux savoirs, liés aux technologies de l'information, est désormais indispensable. Si ce nouveau contexte pénalise encore plus les pays pauvres, les nations développées doivent elles aussi faire des efforts pour se moderniser.