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Malgré des avancées, deux contraintes pénalisent encore les pays en transition entre une économie planifiée et une économie de marché: un secteur bancaire sous-développé et la quasi-inexistence de marchés de capitaux.

La grande revendication populaire des "révolutions" de 1989 était la conquête de la liberté individuelle. Qu'en reste-t-il dix ans après? Le consumérisme n'en ressort-il pas le grand vainqueur?

Le développement économique rapide représente un des principaux objectifs du modèle économique socialiste. Il a été réalisé à l'aide d'un niveau d'investissement très élevé et grâce à la priorité donnée au potentiel militaire. Il en résulte en contrepartie une faible productivité du capital et du travail.

Comment parvenir le plus rapidement à l'économie de marché? Quelle séquence respecter dans les réformes? Telles étaient les questions auxquelles les théoriciens cherchaient à répondre en 1989. L'article passe en revue la littérature théorique sur la transition.

La révolution de 1989 a été largement négociée entre la nomenklatura communiste et l'opposition. Cette période a été autant marquée par une stratégie d'anticipation et de survie de l'ancienne élite, que par son poids réel dans l'économie.

Bien que les théories existantes aident à appréhender la complexité du phénomène de la transformation, aussi bien à l'Est que dans le cas d'autres processus historiques semblables, une vraie théorie de la transformation économique reste à construire.

Après 1989, les anciens pays d'économie socialistes du bloc soviétique s'étaient engagés notamment à réduire les déséquilibres extérieures, rétablir la stabilité monétaire et s'intégrer aux échanges commerciaux mondiaux. Dix ans après, quels pays ont atteint ces objectifs? Pourquoi d'autres ont-ils échoué?

Dix ans après la chute du mur de Berlin, les pays d'Europe centrale et de la Baltique ont retrouvé ou même dépassé leur niveau de richesse initial, tandis que les anciens pays de l'URSS se retrouvent à un niveau qui n'atteint parfois même pas la moitié de celui de 1989.Comment expliquer cette divergence?

La privatisation d'entreprises publiques a été partout une des priorités des réformes structurelles. Quelles sont les spécificités de ces privatisations, selon les pays issus du bloc soviétique, tant pour les entreprises industrielles que pour les banques? Comment les institutions internationales ont-elles accompagné ce processus?

Dans les pays de l'Est, l'attitude hostile des managers publics à toute forme de prise de contrôle externe est à l'origine de l'obstruction du processus de privatisation. Dans la pratique, les managers recourent à de multiples stratégies afin d'éviter tout risque d'éviction de leur fonction managériale.

Tandis que les pays d'Europe centrale réussissent peu à peu l'adaptation de leur marché du travail aux changements de la transition, la situation du marché du travail des pays d'Europe orientale et de la C.E.I. demeure plutôt chaotique.

Malgré de nombreux projets de réforme, la transformation de l'Etat reste largement inachevée dans les pays de l'Est, notamment au niveau des gouvernements. Quelles sont les facteurs de cet échec, entre le manque d'engagement politique et l'héritage des pratiques socialistes?

Face aux graves problèmes sociaux liés au processus de transition, l'Etat est confronté à la fois à une augmentation de la demande d'aide sociale et à un manque de ressources financières adaptées.

La crise financière de 1998 reflète l'incapacité du pouvoir russe à construire une économie décentralisée et concurrentielle. Quelle stratégie mettre en oeuvre aujourd'hui, tant en matière monétaire et budgétaire qu'en matière de système financier?

Malgré l'effondrement de l'économie et de la société russe, le niveau de protestation de la population demeure faible. Comment l'expliquer? Quelles sont les normes sociales et régulations implicites nées du processus de transition qui pérennisent le système?

Malgré les transformations importantes produites par les privatisations d'entreprises publiques, la transition n'est pas accompagnée par un vaste programme de création d'entreprises privées, notamment de PME. Quelle est, dans ces conditions, la situation de l'entreprenariat privé?

Dans les pays de la transition, la corruption touche tous les domaines de la vie publique et de la vie privée. Mais elle représente un coût (trop) important pour les entreprises et pèse surtout sur les pauvres.

Si depuis dix ans les structures bancaires ont évolué, leur fonctionnement ainsi que celui des marchés de capitaux exigent un renforcement des mesures de surveillance et de contrôle.

Pour les pays d'Europe centrale candidats à l'adhésion à l'Union européenne, l'euro a été un événement important. Quelle politique de taux de change paraît la mieux adaptée en attendant cette adhésion? Quelles peuvent être les conséquences pour l'euro?

La transition vers l'économie de marché a entraîné un élargissement de la dispersion des salaires. Quels sont les facteurs à l'origine de cette montée des inégalités? Quel rôle joue la demande de qualifications dans ce processus?

Les anciens pays du bloc soviétique doivent réussir leur intégration dans l'économie mondiale. Parallèlement, l'ancien Est continuera -en raison des différences économiques et culturelles importantes- sa désintégration interne et retrouvera ainsi une certaine normalité de l'histoire.

L'intégration des pays d'Europe centrale à l'UE bouleversera cette dernière non seulement dans ses institutions (notamment la prise de décision), mais aussi au niveau de la péréquation budgétaire.