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Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro vol 22, no 1, mars 1991
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La coopération scientifique américano-soviétique : résultats et perspectives - John H. Moore p. 5 accès libre
  • Certains problèmes de la recherche-développement et de l'innovation. (Leçons tirées d'une enquête dans les industries chimique et mécanique) - Annamaria Inzelt p. 21 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Depuis Schumpeter, divers économistes ont voulu s'inspirer de lui et analyser la concurrence et le développement économique en donnant une place centrale à l'innovation technique. Dans le cas hongrois, il est essentiel de modifier le cadre où doit se déployer l'innovation. En cette période de transition, marquée par la transformation du système d'information, il n'est pas si facile de collecter et de donner des informations correctes sur la situation et les motivations des entreprises. Cet article est fondé sur une enquête et sur les statistiques officielles. Il fait apparaître les impasses où s'est fourvoyée la recherche-développement en Hongrie et le moyen d'en sortir.
    Since Schumpeter, various economists have attempted to follow his example in restoring technical innovation to the center of the stage in the explanation of competition and economic development. In the case of Hungary, it is vital to change the surroundings of innovation. In a transition period, when the information system is under change, it is not too easy to collect and give correct data on the situation and enterprises' motivation. This article is based upon a survey and official statistics. It illustrates the blind alley and the road which leads out of it.
  • L'aide soviétique à la consolidation de la République Populaire du Kampuchea - François Guilbert p. 37 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    On se contente trop souvent d'aborder les relations khmèro-soviétiques à travers le prisme des relations soviéto-vietnamiennes. De plus, celles-ci ne se limitent pas, et de loin, à une stratégie diplomatique. Il ne faut pas oublier que les alliés de Moscou, R.D.A. et Tchécoslovaquie en tête, ont eux aussi établi des relations économiques et politiques qu'il faut aujourd'hui examiner à la lumière des bouleversements d'Europe orientale. On sait que, depuis dix ans, les Soviétiques livrent des armes directement à Phnom Penh. Dans quelle mesure peut-on dire que ce soit un obstacle à la résolution du conflit ? Depuis l'accession de M. Gorbatchev au pouvoir, 1'U.R.S.S. fait pression sur le Viet Nam pour que ses troupes se retirent du Cambodge. Moscou considère, aujourd'hui, en effet, que cette occupation militaire est un véritable fardeau « insoutenable » pour l'économie vietnamienne et, par voie de conséquence, pour le Trésor soviétique. De plus, la situation au Cambodge représente pour les Soviétiques un obstacle important à l'amélioration de leurs relations avec la Chine et FA.S.E.A.N. Pour sortir de l'impasse reste à savoir quelle place le Kremlin veut faire au Prince Norodom Sihanouk et aux Khmers rouges. Intérêts divergents, stratégies contradictoires avec Phnom Penh ? Moscou n'obtiendra l'infléchissement de son allié khmer que par l'importance de son aide économique et militaire qui assure la viabilité du régime. Mais les ouvertures idéologiques du régime provietnamien de MM. Heng Samrin — Hun Sen se transforment désormais en une plus grande autonomie économique remettant en cause, de facto, une partie des moyens de pression des Soviétiques. C'est pourquoi, il est important de mesurer au mieux et systématiquement, comment l'économie khmère dépend du « Grand frère soviétique », que ce soit par les accords de coopération ou plus simplement le commerce. Si pour les dirigeants de Phnom Penh, l'U.R.S.S. n'est en aucune manière une garantie absolue d'indépendance yis-à-vis des deux puissances régionales qui cherchent depuis des décennies à l'inféoder, rien ne prouve que les largesses de ces dernières années se poursuivront ou que s'y substitueront des crédits occidentaux.
    Soviet aid toward the consolidation of the People's Republic of Kampuchea It is too often thought sufficient to approach Khmero-Soviet relations from the angle of Soviet-Vietnamese relations. Moreover, the latter are far from being purely diplomatic exercise. It must not be forgotten that Moscow's allies, the GDR and Czechoslovakia in particular, also established political and economic relations which must now be considered in the light of the upheavals at present taking place in Eastern Europe. It is known that, for ten years now, Soviet Russia has been making arms deliveries direct to Phnom Penh. How far can this seem as an obstacle to resolving the conflict ? Since M.S. Gorbachev's coming to power, the USSR has been putting pressure on Viet Nam to withdraw its troops from Cambodia. Indeed Moscow's current view it that this military occupation constitutes an « intolerable » burden on the Vietnamese economy and, by implication, on the Soviet treasury. Moreover, the Cambodian situation is, for the Russians, a considerable hindrance to improvement of their relations with China and the ASEAN. As for finding a way out of the dilemma, it remains to be seen what the Kremlin intends for Prince Norodom Sihanouk and the Khmer rouge. Conflicting interests, contradictory strategies vis-à-vis Phnom Penh ? Moscow will not persuade its Khmer ally to change direction except through the size of its economic and military aid, which ensures the viability of the régime. But the ideological approaches of Heng Samrin-Hun Sen's pro-Vietnamese régime are, from now on, aiming at a greater economic autonomy which, de facto, calls into question part of the Soviet Union's means of exerting pressure. This is why it is important to measure, systematically and as efficiently as possible, how far the Khmer economy depends on its « Soviet Big Brother », whether through cooperative agreements, or more simply by trade. If the authorities in Phnom Penh believe that the USSR is in no way an absolute guarantor of indépendance from the two regional powers who have for decades been trying to subjugate them, there is nothing to prove that the hand-outs of recent years will continue, or that western credits will take their place.
  • Réforme économique et décentralisation : le cas de la Région économique de Shanghai - Christian Henriot p. 57 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le présent article analyse les étapes et les modalités de la formation de la Région économique de Shanghai entre 1982 et 1989. Il étudie comment une réforme ambitieuse visant à rétablir et à promouvoir le développement économique inter-régional dans la zone du bas-Yangzi s'est trouvée prise au double piège d'une conception autoritaire et bureaucratique, et des égoïsmes locaux. Les acteurs de la vie économique — les entreprises — n'ont pris aucune part aux décisions et à leur mode de mise en œuvre. En outre, la région économique a été mise en place par une succession de mesures ad hoc et en l'absence de cadre juridique clair. Les quelques succès réalisés ne peuvent donc masquer l'échec global d'une initiative qui a contribué à mettre en lumière les contradictions du système politique et économique chinois.
    Economie reform and decentralization : the case of the Shanghai Economic Region The present paper analyzes the stages and the modalities of the establishment of the Shanghai Economic Region from 1982 to 1989. It examines how an ambitious reform aiming at restoring and promoting inter-regional economic development in the Lower- Yangzi area was caught in a double trap, that of an authoritarian and bureaucratic conception of reform, and that of the local powers'selfishness. The real actors of economic life — enterprises — took no part in the decision-making process. Moreover, the economic region was set up through a succession of ad hoc measures and in the absence of a clear legal framework. The few successful undertakings actually completed cannot hide the global failure of an initiative that has contributed mainly to highlight the contradictions of the Chinese political and economic system.
  • Les sociétés mixtes en Europe de l'Est - Jolanta Adamiec p. 93 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La plupart des pays est-européens ont élaboré à partir de la fin des années soixante les législations concernant la création de sociétés mixtes sur leur territoire. Elles n'ont cependant connu une amorce de développement que dans la seconde moitié des années quatre-vingt après une refonte des textes dans un sens généralement plus libéral. L'auteur, en insistant plus particulièrement sur le cas de la Pologne, commence par décrire la situation des sociétés mixtes dans ce pays, tant du point de vue juridique que des applications pratiques. La partie suivante est consacrée aux réglementations adoptées dans les autres pays de l'Est, Union soviétique comprise. Il en ressort que tous ces pays ont été confrontés en gros aux mêmes problèmes (manque d'expérience, inconvertibilité de la monnaie, retard du développement) que l'auteur analyse successivement. En conclusion, il nous présente quelques données chiffrées, vite dépassées compte tenu des bouleversements en cours dans cette partie du monde. Elles permettent néanmoins de se faire une idée de l'évolution des sociétés mixtes, des facteurs qui leur sont favorables et de certains phénomènes négatifs tels que leur concentration géographique et l'insuffisante diversification des partenaires occidentaux.
    Joint-venture enterprises in Eastern Europe By the end of the 1960's, the majority of East European countries had worked out a body of legislation relating to the setting-up of joint- venture enterprises. However, it was not until the second half of the 1980's, after the texts had undergone what was, in general, a more liberal reworking, that the movement began to take shape. With particular emphasis on the case of Poland, the author begins by describing the position of joint-venture enterprises in that country, both from the juridical angle, and from the practical aspects. The next section is concerned with the regulations operating in other East European countries, including the Soviet Union. What emerges is that all these countries have, in the main, been faced with similar problems (lack of experience, inconvertibility of currency, delays in development) which the author examines in turn. In conclusion she offers various statistical data, rapidly superseded given the upheavals at present taking place in that part of the world. None the less, her figures give an idea of how joint-venture enterprises have developed, what factors are favourable to them, and what are the negative influences, such as geographic concentration and the inadequate diversification of western partners.
  • Le renouveau de la compensation dans les relations économiques Est-Ouest - Adam Gwiazda p. 111 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans la seconde moitié des années quatre-vingt, l'intérêt pour les diverses formes de compensation s'est remis à croître bien que ces techniques de financement des échanges aient été considérées comme anachroniques et très coûteuses. Compte tenu du lourd endettement des pays membres du Comecon, le choix des moyens de paiement était assez limité. De plus, en donnant souvent la préférence aux opérations de compensation, ils ont encore réduit ce choix et entravé dans une certaine mesure le développement des relations commerciales Est-Ouest. L'auteur énumère certaines des raisons justifiant ce mode de financement dont il expose les principaux avantages et inconvénients. Il veut insister sur la nécessaire diversification des techniques de financement du commerce et de la coopération économique Est-Ouest et entend considérer la compensation comme un simple instrument financier parmi d'autres. Il estime qu'il faut l'aborder sans préjugés et en tirer parti au mieux des intérêts de tous. Seule cette approche « décontractée » permettra de donner un nouvel élan au commerce international et, plus particulièrement, aux échanges Est-Ouest.
    The revival of countertrade in East- West economic cooperation In the second half of the 1980's, the interest in various forms of countertrade arrangements began to grow again, despite the fact that they had been regarded as very costly and anachronistic ways of trade financing. Owing to the high level of indebtedness of the Comecon countries, there was a rather narrow choice in instruments of payments in East- West economic cooperation. The East-European countries'demands for countertrade have made that choice even more difficult and hindered to some extent further promotion of East- West trade. This paper discusses some reasons for using countertrade arrangements as well as the most visible advantages and disadvantages of that trading technique. Its basic aim is to point at the necessity of a diversification of financing techniques in East- West trade and economic cooperation and of dealing with countertrade professionally and without prejudices. Such an approach to trade financing will be needed in order to expand international business and, more particularly, East- West trade.
  • Le cas d'une sociologie aliénée, témoin et acteur d'un changement social global - Adam Podgorecki p. 123 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'auteur se demande dans quelle mesure et dans quelles conditions, une sociologie de type critique (et dans l'ensemble hautement respectable) est à même de remplir ses fonctions traditionnelles : diagnostiquer, concevoir, suggérer et superviser les changements sociaux au niveau macro-social. Pour répondre à ces questions, il se penche sur le cas de la sociologie polonaise et en tire des conclusions plutôt dubitatives. Premièrement, la sociologie polonaise a récemment perdu sa place dominante en Europe centrale et orientale et ne peut donc plus servir de cadre indiscuté de référence aux sociologues des autres pays est-européens. Deuxièmement, la sociologie polonaise a été incapable d'élaborer une théorie globale des transformations sociales qui se sont produites dans cette partie du monde. Troisièmement, la sociologie polonaise a développé une approche très particulière des sciences sociales. D'une part, elle a engendré un type de chercheur dit instrumental, qui se moque de la vérité et se sert de sa profession comme d'un tremplin pour atteindre des buts qui n'ont rien à voir avec la recherche scientifique. D'autre part, on a vu émerger un type de chercheur dit spectaculaire, qui joue de sa renommée réelle ou supposée pour cautionner certaines idées politiques (parfois « dissidentes ») et sert de figure de proue à certains groupes de pression politique. Ces deux comportements ne sont, en définitive, que des stratégies d'auto-promotion. Quatrièmement, la sociologie polonaise a eu la chance de disposer d'un « laboratoire historique et social » unique et a été incapable d'en tirer parti pour établir un diagnostic correct de la société. Cette absence de réflexion synthétique interdit aux sociologues polonais d'accompagner et d'orienter le changement macro-social. Cinquièmement, les sociologues polonais, qui ont activement contribué à imposer les dogmes marxistes au monde académique de leur pays, jouent aujourd'hui un rôle de premier plan dans les transformations démocratiques de la Pologne.
    The case of an alienated sociology as a witness and a agent of macro-social change The main task of this article is to evaluate to what extent and under what conditions a critically oriented sociology (with respectable traditions) is able to fulfil a function of diagnosing, designing, suggesting and monitoring social changes on the macro-social- level. The answer — based on the case of Polish sociology — is sceptical, if not negative. Firstly, Polish sociology has recently lost its leading place in Central/Eastern Europe, and in consequence is no longer able to provide the master-frame of reference for sociologists from other Eastern-European countries. Secondly, Polish sociology has been unable to develop a comprehensive theory of social changes which have taken part in Eastern Europe. Thirdly, Polish sociology has developed a specific type of approach to social sciences. On the one hand, this approach generated of an instrumental type of scholar, who does not care about truth and who treats scientific inquiry as a means for accomplishing non-scholarly goals. On the other hand, there has emerged the type of a spectacular scholar who uses his/her real, or fabricated, scholarly recognition to support certain political ideas (sometimes « dissident »), and who is also used by a political lobby as a political figurehead. Both forms are applied as self-promoting strategies. Fourthly, Polish sociology has been unable to utilize the unique « historical and social laboratory » of Polish society to give an adequate diagnosis of that society. The resultant lack of a synthesis precludes Polish sociologists to formulate recommendations of social change on the macro-level. Fifthly, those Polish sociologists who had been active in imposing Marxist dogmas on the Polish ' academia ' now play a leading role in the Polish democratic transformations.
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