Contenu du sommaire : Les migrants et la démocratie dans les pays d'origine

Revue Hommes et migrations Mir@bel
Numéro no 1256, juillet-août 2005
Titre du numéro Les migrants et la démocratie dans les pays d'origine
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Les migrants et la démocratie dans les pays d'origine

    - Dossier coordonné par Christophe Daum
    • La recréation de la paroisse : les immigrants galiciens à Buenos Aires (1900-1940) - Xosé M. Núñez Seixas p. 6 accès libre avec résumé
      Entre 1838 et 1930, la Galice, l'une des plus grandes régions d émigration, a envoyé vers les grandes villes latino-américaines, et en particulier Buenos Aires, capitale de l'Argentine, plus d'un million et demi d'immigrants. Regroupés en sociétés ou en associations, selon leur territoire d'origine, ceux-ci ont exercé une influence considérable sous forme d'aide financière et d'actions collectives en faveur de leur lieu d'origine, contribuant ainsi à une plus grande organisation de la société civile.
    • Les étudiants congolais en France à l'époque de l'indépendance - Jean-Yves Blum-Le Coat p. 25 accès libre avec résumé
      Dans le Congo de l'époque coloniale, aller faire ses études en France constituait le parcours idéal pour l'élite colonisée. Le parcours scolaire ouvrait ainsi à cette élite des trajectoires migratoires par lesquelles elle acheva de se constituer. Surtout, comme le montre le parcours de monsieur Mbanza (anonyme) présenté ici, cette possibilité de migrer donna aux membres de ce groupe le moyen de faire primer la volonté d'éviter un déclassement social sur un engagement militant au Congo, lorsque les luttes de pouvoir s'y durcirent ou devinrent meurtrières après l'indépendance de ce pays en 1960.
    • Le non-exercice des droits politiques par les Portugais de France - Albano Cordeiro p. 39 accès libre avec résumé
      Alors que, depuis 1976, les Portugais de l'étranger disposent de droits électoraux dans leur pays d'origine, seul un petit nombre d'entre eux en profite. En France comme au Portugal, ils restent éloignés de la vie politique, faisant preuve d'un manque d'intérêt et de motivation à s'informer des enjeux de la vie politique portugaise. Ainsi, ils perpétuent une pratique d'invisibilité propre aux communautés avant tout soucieuses de réussir leur ascension sociale dans le pays d'immigration.
    • La diaspora capverdienne et son rôle dans l'archipel du Cap-Vert - Michel Lesourd p. 52 accès libre avec résumé
      De la période qui a précédé l'indépendance à nos jours, la diaspora capverdienne, via les partis et les associations qu'elle a créés à l'étranger, a développé de multiples formes de participation à la vie de l'archipel : soutien politique aux luttes d'indépendance, aides familiales, investissements financiers, dont certains concourent au développement économique de l'archipel. Enfin, des activités et un marché de la culture contribuent, depuis les lieux d'immigration, à la construction de l'identité capverdienne et à la visibilité de cette communauté sur le plan international.
    • Les diasporas latinos aux États-Unis et la démocratisation - Emmanuelle Le Texier p. 66 accès libre avec résumé
      Les organisations mexicaines, dominicaines et salvadoriennes de migrants aux États-Unis développent des activités politiques transnationales qui témoignent de leur insertion de plus en plus institutionnalisée dans la sphère publique des pays d'origine. Cet activisme politique des diasporas atteste de la construction de nouvelles formes de citoyenneté extraterritoriale, et a aussi un certain impact sur le processus de démocratisation des pays d'origine.
    • Comment peut-on être Antillais hors des Antilles ? - Audrey Célestine et Leïla Wuhl p. 76 accès libre avec résumé
      Dans les années soixante, elles dénonçaient le pouvoir colonial français et la politique gouvernementale d'incitation à l'émigration vers la métropole. Désormais, les associations antillaises développent des mobilisations collectives autour de l'identité et de la mémoire de l'esclavage. Elles créent de nouvelles formes d'implication politique dans la région d'origine comme en métropole.
    • L'engagement citoyen des Marocains de l'étranger - Thomas Lacroix p. 89 accès libre avec résumé
      Depuis les années soixante, l'évolution des pratiques citoyennes des Marocains de l'étranger a été marquée par l'expérience des engagements associatif et syndical au sein de la société d'accueil, mais également par un changement des échelles d'action dans la société d'origine : du politique vers l'infrapolitique, du national vers le translocal. En effet, si les émigrés interviennent de plus en plus sur la scène locale marocaine, cette implication s'appuie le plus souvent sur une mise en réseau au niveau international.
    • Le Mali, sa démocratisation et ses émigrés - Christophe Daum et Céline Le Guay p. 103 accès libre avec résumé
      Dans le processus de décentralisation mis en place par le nouveau régime malien depuis 1991, les émigrés établis en France tiennent une place tout à fait originale. En lançant les associations intervillageoises de développement à l'époque de la dictature, ils ont autant contribué au mouvement de démocratisation du Mali qu'au changement social dans leurs régions d'origines. Aujourd'hui, leur expérience associative est précieuse pour la construction de la société civile malienne.
  • Hors-dossier

    • L'avancée du sida dans les zones frontalières guyano-brésiliennes - Frédéric Bourdier p. 116 accès libre avec résumé
      Terre de destination pour les migrants caribéens et latino-américains, la Guyane est le département français le plus touché par le sida, tandis qu'au Brésil l'épidémie gagne jusqu'aux coins les plus reculés de l'Amazonie. L'avancée de la maladie est directement liée à l'intensification de la mobilité humaine. Il n'en reste pas moins que face à la vulnérabilité croissante des migrants malades, le Brésil et la Guyane, occupés à sauver de fragiles et récents accords de coopération, ne prennent pas de mesures suffisantes.
  • Chronique