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Le débat autour de l'audiovisuel a toujours été vif, à la hauteur des espérances nées de ce nouveau moyen de communication. Elément majeur de la réforme de 1986, la privatisation d'une chaine de service public n'est pourtant pas une idée neuve.

Les bouleversements que subit depuis plusieurs mois l'audiovisuel envahissent le devant de la scène médiatique. Ils sont révélateurs d'un phénomène profond qui modifie l'ensemble de la communication: audiovisuel et télécommunication.

Face à la multipolarité dans la communication audiovisuelle, le besoin de redéfinition du service public se fait sentir. La voie du service public fonctionnel n'ouvre-t-elle pas un renouveau favorable à la liberté?

La réforme de 1974 avait porté un coup à la capacité d'exportation d'images de la France. Il faut attendre 1985 et la création d'AITV pour redresser la tendance. Désormais c'est à l'Etat qu'incombe, à travers le service public, la défense de la place du pays dans la circulation internationale d'images.

Avec l'éclatement de l'ORTF, on a assisté au recul de l'information télévisée dans la mesure où celle-ci s'est vu privée des moyens de traiter de manière autonome l'actualité mondiale. Les bonnes intentions de la période 1981-1986 n'ont pas été toutes exploitées.

L'introduction de la publicité a conduit à la négation du service public. Le privé et le public doivent obéir à deux logiques différentes, d'où la nécessité de repenser radicalement le financement du système.

La France a été dotée d'un réseau de stations régionales de radio et de télévision presqu'unique en son genre. Mais ainsi qu'en témoigne l'expérience corse, cet outil n'a pas produit tous les effets qu'on pouvait en attendre parce que les pouvoirs publics n'ont jamais accepté de laisser le service public aller au bout de sa logique et de sa richesse.

Il semblerait légitime que les associations soient prises en compte dans les médias et particulièrement dans l'audiovisuel. Elles en sont pourtant exclues parce qu'elles ne s'attachent pas à l'événementiel. Dès lors, comment communiquer, alors que la logique des médias conduit à simplifier et à réduire le message?

Rien ne prouve que les limites naturelles de la télévision publique seront dépassées par la simple existence de la télévision privée. Il y a bien là deux philosophies qui s'opposent: mais pourquoi croire que l'une est moderne et l'autre archaique!

Entre "l'histoire-musée" et "l'histoire-spectacle", la télévision offre aux historiens un formidable instrument d'analyse et un champ d'investigation pratiquement illimité. Mais la loi du marché qui va prévaloir de plus en plus risque désormais d'empecher toute tentative sérieuse et toute expérience novatrice.

Créé en 1982, supprimé en 1986, le CNCA lieu de rencontre entre les associations, syndicats, mouvements spirituels, entrepreneurs et consommateurs, a oeuvré pour la rénovation d'un service public où les forces hétérogènes de la société civile pourraient s'exprimer.

A propos de la nécessité de mettre en place de nouvelles règles concernant toutes les entreprises de communication, règles basées sur le soutien à la création, le développement de l'outil de production et le respect du pluralisme. Parallèlement, il faut s'appuyer sur un public solide, capable de nouer des accords de collaboration avec les autres pays.

Des spécialistes analysent le système audiovisuel français: les moyens financiers du service public, le problème des compétences, le comportement des téléspectateurs, le service public et l'innovation.