Contenu du sommaire : Africains, citoyens d'ici et de là-bas

Revue Hommes et migrations Mir@bel
Numéro no 1239, septembre-octobre 2002
Titre du numéro Africains, citoyens d'ici et de là-bas
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Africains, citoyens d'ici et de là-bas

    - Dossier coordonné par Catherine Quiminal et Mahamet Timera
    • Un kaléidoscope africain. - Philippe Dewitte p. 1 accès libre
    • Les immigrations africaines en France au tournant du siècle - Jacques Barou p. 6 accès libre avec résumé
      Qui sont aujourd'hui les immigrés d'Afrique subsaharienne ? Plus nombreux et plus jeunes que leurs aînés, ils comptent plus de femmes et de familles, sont plus qualifiés et demandent plus souvent la naturalisation française. Ces nouveaux migrants viennent du Congo, du Cameroun, de Côte-d'Ivoire ou de Madagascar, tandis que les "historiques", issus du Sénégal ou du Mali par exemple, conservent un profil plus traditionnel. Portrait de ces immigrations africaines au pluriel, qui se distinguent par le fait qu'elles juxtaposent anciennes et nouvelles formes d'organisation migratoire.
    • 1974-2002, les mutations de l'immigration ouest-africaines - Catherine Quiminal & Mahamet Timera p. 19 accès libre avec résumé
      Parmi les immigrés d'Afrique de l'Ouest, dans les années qui ont suivi la fermeture des frontières, la socialisation des hommes seuls n'a pu se faire que par le biais du travail ou au sein des foyers. Ensuite, avec le regroupement familial, l'intégration de ces migrants est passée par la vie associative, dynamisée par le rôle social des femmes puis par les luttes des "sans-papiers". Victimes de ségrégations multiples, les ressortissants d'Afrique subsaharienne n'ont pas attendu qu'elle les invite pour forcer la main de la démocratie française, en interrogeant l'essence même de la citoyenneté et en revendiquant l'égalité entre nationaux et étrangers.
    • Entre Saint-Denis et le Mali, une citoyenneté sur deux continents. - Céline Le Guay p. 33 accès libre avec résumé
      L'usage veut que les associations de quartier s'occupent des quartiers et que les ONG de développement aident les pays du Sud, ignorant le plus souvent les liens évidents qui soudent ces régions lointaines à nos proches banlieues. A contre-courant depuis près de dix ans, l'association malienne Guidimakha djikké et la mairie de Saint-Denis font un tout autre pari : celui de combiner les synergies entre actions de développement et politiques d'intégration. Une réflexion logique, et efficace.
    • Aides au "retour volontaire” et réinsertion au Mali : un bilan critique. - Christophe Daum p. 40 accès libre avec résumé
      Près de la moitié des migrants repartent un jour ou l'autre de France. Mais il s'agit là le plus souvent de projets personnels, et les aides au "retour volontaire" propose'es par l'État français ne les rejoignent que rarement. Dans la motivation d'abord, puisqu'il s'agit surtout pour les pouvoirs publics de trouver une alternative aux expulsions forcées de "sans-papiers", et dans son ampleur ensuite, puisque le nombre de bénéficiaires reste limité. Ce système peut-il réellement s'inscrire dans une perspective de développement local ?
    • La campagne présidentielle sénégalaise en France - Monika Salzbrunn p. 49 accès libre avec résumé
      En 2000, la communauté sénégalaise de France joue un rôle clef lors de l'élection présidentielle. En se servant comme d'un levier des liens des migrants avec leur pays d'origine, via une campagne ciblée sur les foyers, l'opposition mobilise les consciences citoyennes. Tablant sur le double registre de son appartenance au Sénégal et de l'expatrié qui a réussi en France, Abdoulaye Wade gagne ainsi les élections.
    • Harrisme et kimbanguisme : deux Églises afro-chrétiennes en Île-de-France - Aurélien Mokoko-Gampiot p. 54 accès libre avec résumé
      En France, les Églises harriste et kimbanguiste sont constituées en associations selon la loi de 1901. Comptant un nombre réduit d'adeptes, elles doivent soit se faire adopter par des "Églises-mères" pour trouver des lieux de culte et pratiquer leurs rites, soit se justifier pour éviter d'être prises pour des sectes. Leurs fidèles forment des micro-sociétés cohérentes, qui vivent dans la continuité des pratiques du pays d'origine. Selon l'auteur, on est en présence d'un groupe de migrants qui s'adapte, plus qu'il ne s'insère.
    • La littérature des Africains de France, de la "postcolonie” à l'immigration - Boniface Mongo-Mboussa p. 67 accès libre avec résumé
      Après la négritude, après le tiers-mondisme, la littérature de la "postcolonie" et la problématique du retour au pays natal, est venue l'écriture des "négropolitains" des années quatre-vingt, qui renversaient le regard "ethnographique" des Africains sur l'Europe. Aujourd'hui, une littérature liée à l'immigration et à la condition des Africains de France est peu à peu en train de voir le jour.
    • Des cinéastes habités par l'Afrique - Olivier Barlet p. 75 accès libre avec résumé
      Qu'il s'agisse du cinéma français ou des films de réalisateurs d'ascendance africaine, le Septième art a du mal à rendre compte de la relation au pays d'origine comme de la re'alité immigrée. Pourtant, les cinéastes africains développent depuis quelques années des stratégies pour documenter et réfléchir leur vécu partagé entre là-bas et ici.
  • Hors-dossier

    • Être de parents "blanc” et "noir” dans la France d'aujourd'hui. - Sandrine Valcke p. 85 accès libre avec résumé
      Comment les personnes issues d'un couple "blanc-noir" vivent-elles leur dualité ? Entre l'inconscience de la prime enfance, où l'on se perçoit généralement comme "blanc", c'est-à-dire comme la majorité de la population environnante, et la crise identitaire d'une minorité qui refuse de s'identifier "racialement", on trouve toutes les nuances de l'autodésignation. L'expérience du racisme, le regard de l'autre (l'hétérodésignation), l'identification au "camp des dominés" conduisent beaucoup, en particulier parmi les adolescents, à se penser comme "noir", tandis que le "métissage", aujourd'hui débarrassé de ses connotations négatives liées à l'esclavage, devient un mode d'assimilation valorisant, souvent revendiqué.
    • L'emploi des femmes étrangères et issues de l'immigration - Odile Merckling p. 100 accès libre avec résumé
      De main-d'œuvre corvéable dans l'industrie il y a vingt ans, les femmes immigrées deviennent salariées malléables - et souvent intérimaires - dans le secteur des services. Cette mutation, imprimée par les changements économiques, s'inscrit dans un contexte d'accès plus grand des femmes au marché du travail, mais aussi de discrimination croissante envers les migrantes venues d'Afrique. En effet, l'ouverture de l'Union européenne à l'Espagne et au Portugal, ainsi que la perspective d'élargissement à l'Est, leur fait concurrence. Le marché du travail s'est fait par ailleurs plus complexe et plus exigeant en terme de flexibilité. Seules les rémunérations, basses, restent stables.
  • Chroniques