Contenu du sommaire : Diasporas caribéennes

Revue Hommes et migrations Mir@bel
Numéro no 1237, mai-juin 2002
Titre du numéro Diasporas caribéennes
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Diasporas caribéennes

    - Dossier coordonné par James Cohen
    • Des citoyens à part entière, ou entièrement à part ? - Philippe Dewitte p. 1 accès libre
    • Entre Caraïbes et métropoles : parcours diasporiques et citoyennetés - James Cohen p. 6 accès libre avec résumé
      De France, d'Angleterre ou des États-Unis, les Caribéens entretiennent des relations très variées avec leurs îles d'origine. Tout aussi diversifié est leur degré d'implication dans les sociétés d'accueil examinées dans ce dossier. Une ligne de force se dégage toutefois : les liens transnationaux d'une communauté structurée en diaspora. Mais le débat porte avant tout sur la place donnée par les métropoles à ces citoyens à part.
    • L'évolution au XXe siècle du système démographique et migratoire caribéen - Hervé Domenach p. 13 accès libre avec résumé
      Dans la Caraïbe, 37,5 millions d'individus sont disséminés sur une centaine d'îles. Leurs nombreuses migrations, au sein du bassin comme vers leurs métropoles, sont le produit de plus de trois cents ans d'histoire commune. La fin de l'esclavage, la construction du canal de Panama, le déclin de l'économie de plantations allié à une explosion démographique, ainsi qu'une relative liberté de circulation au XXe siècle, ont encouragé les mouvements migratoires jusqu'au milieu des années quatre-vingt, avant de tendre vers un équilibre encore précaire.
    • Les Antillais en France : une nouvelle donne - Claude-Valentin Marie p. 26 accès libre avec résumé
      Les départs des Antillais vers la métropole tendent à se stabiliser et la migration de travail se transforme en migration de peuplement. Hais cet enracinement transforme leurs relations avec la France, avec leurs îles d'origine, avec leur passé, en particulier celui de la traite négrière. Entre discriminations et exclusion sociale - le taux de chômage monte parmi les jeunes -, entre relations conflictuelles avec la métropole et ambiguës avec les populations issues des immigrations étrangères, les Antillais de l'Hexagone se cherchent une identité. Une quête qui pourrait se résumer à une question : "Peut-on être Antillais hors des Antilles ?"
    • Racisme colonial, réaction identitaire et égalité citoyenne : les leçons des expériences migratoires antillaises - Michel Giraud p. 40 accès libre avec résumé
      Français issus de départements français, les Antillais et Guyanais résidant en métropole vivent d'autant plus douloureusement les discriminations qu'ils subissent. Mais ce "racisme" apparent, présumé fondé sur la couleur, ne serait que l'artefact d'une ségrégation qui découle plutôt de la mémoire coloniale et de la paupérisation de cette population. Ainsi, dans ces mêmes Départements d'outre-mer, les migrants venus d'autres îles plus pauvres des Caraïbes doivent faire face à une forte discrimination. L'auteur en dénoue les racines, et s'interroge sur le prix à payer pour qu'une société parvienne à harmoniser cultures et identités particulières.
    • Pourquoi les migrants guadeloupéens veulent-ils être inhumés dans leur île ? - Dolorès Pourette p. 54 accès libre avec résumé
      Les Guadeloupéens accordent une grande importance au respect des rituels mortuaires. Ceux résidant en métropole ne l'oublient pas : ils révèlent leur enracinement en communiquant avec leurs défunts ou en organisant leur sépulture dans l'île, même s'ils n'y sont pas nés. Tournant le dos à l'Afrique des lointains ancêtres et à l'Europe des désillusions, les Guadeloupéens se réapproprient ainsi leur terre d'origine.
    • Présence antillaise au Royaume-Uni - Christine Chivallon p. 62 accès libre avec résumé
      Les migrants issus des Antilles britanniques forment une communauté importante au Royaume-Uni. Bien que "britanniques", ils sont soumis aux régulations d'entrée réservées aux Black British. Et une fois en Angleterre, la ségrégation à l'emploi et au logement les exclut des circuits économiques. Pour autant, la communauté antillaise britannique reste peu marquée par les replis identitaires.
    • Familles caribéennes en Grande-Bretagne - Harry Goulbourne p. 70 accès libre avec résumé
      Colonisés hier, membres du Commonwealth aujourd'hui, les Caribéens ont fourni problèmes et solutions aux questions soulevées par la diversité culturelle au Royaume-Uni. Tirant les leçons de drames symboliques, la Grande-Bretagne a depuis les années soixante-dix écarté le dogme de l'intégration dans le discours public, au profit de celui de la diversité. Les années quatre-vingt-dix, marquées par l'assassinat raciste d'un jeune caribéen, Stephen Lawrence, ont à la fois mis en cause la justice britannique et révélé la place de la famille au cœur des réseaux d'entraide caribéens.
    • Diaspora et incorporation : présences publiques des Caribéens aux États-Unis - James Cohen p. 82 accès libre avec résumé
      Les Antillais des États-Unis viennent de tout le bassin Caraïbe. Influents culturellement, ils s'impliquent dans des institutions politiques de premier plan, à New York notamment. Cette diaspora est naturellement hybride, car elle-même issue des diasporas qui ont peuplé ces îles à l'époque coloniale. Dans le cas des Caribéens, ce particularisme "nomade" ne fragilise pas leur enracinement aux États-Unis. L'auteur y décèle un redéploiement, plus qu'une remise en cause, de la souveraineté étatique.
    • La problématique intégration des Portoricains aux États-Unis - Ramón Grosfogue p. 82 accès libre avec résumé
      Les Portoricains ont longtemps constitué le groupe hispanique et caribe'en le plus nombreux à New York. Bien que citoyens du pays d'accueil, et malgré la constitution de réseaux de solidarité, ils ont dû affronter une situation sociale et économique particulièrement difficile, ainsi que l'hostilité d'une partie de l'opinion publique. L'auteur y voit le prolongement contemporain de stigmatisations raciales issues du colonialisme. Il montre comment les stratégies des pouvoirs publics américains peuvent expliquer des différences notables de mode d'accueil entre Portoricains, Cubains, Haïtiens, Jamaïcains. Il examine enfin les fondements des discours contradictoires articulés au nom de l'"identité portoricaine".
    • Origines et devenir de la notion d'"exception cubaine” dans la politique migratoire américaine - Michel Forteaux p. 101 accès libre avec résumé
      Cuba, cheval de troie communiste planté dans le talon du continent américain. En tentant d'éradiquer cette exception géopolitique, Washington a fait naître une seconde exception dans ses frontières : celle de sa gestion de l'immigration cubaine. Un temps attirés pour vider l'île de ses cerveaux et fomenter la contre-révolution, les Cubains gardent le bénéfice d'un régime de faveur. Mais depuis la fin de la guerre froide, leur image positive de "réfugiés politiques" s'est peu à peu ternie.
    • New York et les avatars de l'identité latino - Agustín Laó-Montes p. 110 accès libre avec résumé
      L'exemple des Latinos aux États-Unis montre à quel point les "identités" sont des produits de l'histoire. En l'occurrence, une histoire faite de domination ethnoraciale colonialiste, de stigmatisations, mais aussi de re'actions et de résistances contre l'enfermement dans un statut inférieur. L'expérience des immigrés hispano-caribéens dans la "ville globale" de New York est particulièrement importante pour comprendre comment ces différentes façons de se réclamer de la latinité se sont forgées et comment elles continuent d'évoluer.
  • Chroniques

    • Initiatives
      • Nantes, Bordeaux et la mémoire de l'esclavage - Stéphane Valognes p. 119 accès libre avec résumé
        Les deux grands ports négriers de l'Ouest, Nantes et Bordeaux, portent la mémoire du "martyr noir". Les façades, les noms de rues, de restaurants, et plus récemment les politiques municipales en témoignent. Si la ville de Hantes a tenté de rompre avec les "silences coupables", Bordeaux oscille toujours, selon l'auteur, "entre le silence et l'allusion".
    • Musiques
      • Les Noirs marrons de Guyane - Gaël Planchet avec la collaboration de Emile Gana p. 125 accès libre avec résumé
        A Saint-Laurent du Maroni, depuis plus de cinq ans, une mobilisation sans précédent a lieu en faveur des musiques des communautés. Le festival Transamazoniennes, initié par l'association Magua. œuvre pour la reconnaissance, la promotion, les échanges et la professionnalisation des nombreux artistes de la région. Elle a également entrepris un travail patrimonial d'identification des traditions musicales. Nous vous en présentons ici le volet consacré aux musiques des Noirs marrons résidant sur les deux rives du fleuve Maroni.
    • Agapes
      • À la racine de la cuisine caribéenne, le manioc - Marin Wagda p. 133 accès libre avec résumé
        Au temps des grandes colonisations, le manioc faisait le pain quotidien des Indiens karibs. S'accommodant de sa saveur douce et ambre , ils avaient appris à en extraire le poison pour déguster sa chair. Mais les habitants des Caraïbes , sous l'influence des Européens notamment, se sont peu à peu nourris d'autres légumes. Et, de sujet principal dans le menu caribéen, le manioc est devenu complément.
    • Médias
      • La sociologie est-elle un sport de combat médiatique ? - Mogniss H. Abdallah p. 139 accès libre avec résumé
        Des médias à l'immédiat d'un débat en banlieue, le sociologue Pierre Bourdieu se révèle, parfois touchant d'autocritique, parfois enferré dans sa position de dominant. Comment dire une pensée, sans que la posture du discours ne la distorde ? Une question au cœur du documentaire de Pierre Caries, La sociologie est un sport de combat.
    • Cinéma
    • Livres