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Le paysage audiovisuel français déclenche les passions les plus diverses. Mais le débat concernant le pluralisme audiovisuel ne renvoie-t-il pas à une autre représentation du métier de journaliste, désormais indissociable du rapport noué entre les médias et l'opinion publique?

Le phénomène Le Pen et l'essor du Front National ne peuvent etre compris à la seule lumière de l'histoire de l'extreme-droite française. On ne peut les séparer d'une prise en compte de la crise de l'Etat-assistance, mais surtout de la crise urbaine qui affecte violemment la société française.

De l'expérience de la cohabitation, faut-il déduire que "la présidence va changer" et que "le présidentialisme absolu va laisser la place à une magistrature plus discrète"? Il faut observer que l'équation de la présidence reste déterminée par deux paramètres constitutionnels: l'élection populaire qui fait du président le chef de la majorité, et le septennat, qui l'en empeche.

La longue parenthèse de la cohabitation n'a-t-elle pas révélé, sinon favorisé, le retour d'un acteur à part entière: l'opinion publique?

Les interventions du ministre de la santé témoignent-elles d'une véritable volonté de débattre du Sida en France? Une comparaison avec la situation du débat éthique aux Etats-Unis ne témoigne-t-elle pas d'une faiblesse congénitale de la société française?

Le consensus sur la défense se meurt. La rumeur commence à se répandre depuis qu'à la bataille des euromissiles succède la nouvelle détente, et qu'en France, la cohabitation se transforme en compétition électorale. La situation se renverserait-elle par rapport au début des années 80?

Si le libéralisme idéologique n'est plus guère de mise, on peut s'interroger cependant sur la signification de la vogue libérale qui a traversé les milieux intellectuels comme la classe entrepreneuriale. Elle permet peut-etre de faire une mise au point sur le role du politique et le statut imparti à l'Etat-nation dans la France contemporaine.

Le livre de John Rawls: "Théorie de la justice", tardivement traduit en français n'a pas suscité le débat attendu sur la social démocratie et la justice sociale. Libéraux et socialistes considèrent de loin cette réflexion qui ne les intéresse guère.

Durant le prochain demi-siècle, les courants migratoires du Sud vers le Nord, du monde méditerranéen vers l'Europe, provoqueront des bouleversements profonds. Les discussions relatives à l'immigration doivent s'accompagner d'une grande lucidité?

Analyse du débat sur le déclin industriel français: illusions et réalités.

Le krach boursier aura achevé d'ulcérer l'orgueil national. Depuis octobre, la presse internationale s'est-elle jamais préoccupée de la politique économique française? La France serait-elle définitivement hors-jeu sur le plan économique?

Le débat sur l'évolution de l'U.R.S.S. à l'heure de Gorbatchev, la réflexion sur les crimes contre l'humanité, l'affaire Heidegger... divers thèmes qui traduisent au sein du monde intellectuel un déplacement de la réflexion sur les totalitarismes: la shoah, le crime nazi, s'impose comme le crime par excellence mais cela oblige à penser plus profondément ce qui distingue nazisme et stalinisme.

Après les débats qui ont porté sur le statut imparti au Conseil Constitutionnel, il faut désormais s'interroger sur le role et la signification des diverses "hautes autorités" mises en place. Est-ce l'indice d'une métamorphose radicale du modèle politique français?

Les positions récentes de l'Eglise Catholique sur l'immigration, la bioéthique etc... manifestent une montée en puissance de certaines autorités morales. Mais là où d'aucuns imaginent un renouveau du catholicisme, mieux vaut observer que l'Eglise vient combler un vide, la morale laique se trouvant démunie devant certaines interrogations relatives à l'individu moderne.

Entre les critiques du corps de la magistrature et la revalorisation de la justice dont aura témoigné le procès Barbie, n'y a-t-il pas un fossé qu'il faudrait tenter d'interpréter?

L'héroisation des acteurs de 1968 témoigne-t-elle d'un malentendu historique profond, ou oblige-t-elle à considérer l'état d'esprit de la société française au miroir des contradictions et des impasses de 1968?

Les débats relatifs au bicentenaire seront-ils l'occasion de saisir les nouvelles lignes de clivage qui traversent la société française,ou va-t-on se contenter de scander des oppositions lourdes pour simuler un "accès de fièvre hexagonale"?