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Présentation d'un numéro spécial sur le travail social dans lequel il faut prendre la mesure des effets de la marginalisation de masse, décrypter la modification du concept de l'action sociale et confronter les avancées et les difficultés des agents sur fond de panne de la redistribution sociale.

Il ne sert à rien d'opposer anciens et nouveaux professionnels en matière de travail social. A l'heure de l'exclusion c'est plutôt la volonté politique qui semble faire défaut.

La politique de la ville a encouragé l'apparition de nouveaux métiers sociaux dont une part s'installe en surplomb du travail social classique, tandis qu'une autre part se loge en dessous, au contact direct des populations des zones urbaines défavorisées.

L'insertion est souvent présentée comme la nouvelle tâche du travail social. Il n'est pas sûr que cette activité soit si nouvelle ni qu'elle constitue pour le travail social un impératif efficace de modernisation.

L'expérience des correspondants de nuit dans les quartiers d'habitat social dégradé montre la carence de l'action sociale classique.

Les travailleurs sociaux ont vu leur mission remise en question par la montée en puissance du chômage et de l'exclusion. Ils risquent de perdre le monopole de l'action sociale.

Dans le secteur du logement, les travailleurs sociaux sont concurrencés par de nouveaux acteurs qui tentent d'organiser concrètement le droit au logement.

Avec l'instauration du RMI, les assistantes sociales de secteur perdent le monopole de la décision dans l'attribution des aides et le rapport de confidentialité avec l'usager.

La mise en place, encore expérimentale, d'une justice "de proximité" invite les éducateurs à travailler avec le parquet (et non plus seulement avec le juge), avec les familles et avec les autres acteurs sociaux.

Le modèle de la justice des mineurs, qui associe étroitement protection de l'enfance et répression de la délinquance, est mis à mal par les transformations mêmes de cette délinquance, et par l'apparition de nouveaux dispositifs.

La gestion des personnes dépendantes et des problèmes de santé sont des activités autour desquelles on observe les difficultés d'adaptation des personnels classiques du social alors que le tissu associatif y trouve un terrain de manoeuvre.

Des associations d'habitants des zones urbaines défavorisées ont connu du succès en professant les vertus du self-help, pour armer les habitants plus que pour les secourir, mais elles doivent maintenant apprendre à collaborer avec le travail social institutionnel, ennemi d'hier.

Comment représenter exclus et non-travailleurs? Comment éviter que le glissement de l'assurance collective à la solidarité nationale favorise une étatisation croissante de la "solidarité"? Les travailleurs sociaux doivent trouver leur rôle.

Le plan emplois-jeunes de Martine Aubry correspond à une politique d'emploi et non pas à une politique sociale d'insertion à priori.

Analyse des positions des différents acteurs dans le huis clos du Kosovo: en communauté internationale, la résistance pacifique, "l'armée de libération du Kosovo"...