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Le gouvernement colombien ne peut plus contrôler la situation sans l'aide internationale, même si la mobilisation de la société civile est forte. L'Europe et les Pays latinos-américains doivent faire contrepoids à l'ingérence nord-américaine et aident à réclamer les négociations sur d'autres bases.

La présence des rebelles armés n'est pas seulement déterminée par l'existence de conditions objectives dans les zones rurales et marginales, elle est aussi liée à des facteurs économiques, politiques et stratégiques coïncidant également avec de profonds déséquilibres sociaux propres à certaines régions.

L'efficacité de leur mode de violence a conduit à déplacer les actions des paramilitaires de la sphère privée vers la sphère publique. Leur existence et leur éventuelle disparition est fonction de la guerilla. Jouissant d'abord de l'appui de larges secteurs de l'opinion, ils sont aujourd'hui formellement condamnés et leur rôle est vue comme destructeur.

L'armée est l'un des acteurs les plus importants du conflit qui sévit en Colombie. Mais contre la guérilla, qui a repris l'offensive en 1996, elle a subi de nombreux revers et son prestige est entamé. La réforme souhaitée par le gouvernement saura-t-elle régler la crise qu'elle traverse et lui redonner une légitimité?

Le nombre de décès par mort violente à quadruplé depuis 1970, mais la capacité de la justice à sanctionner les assassinats s'est dégradée. Et le développement de la criminalité sous l'influence des groupes armés s'ajoute à la "justice" parallèle de plus en plus rendue arbitrairement par la guérilla.

Le nouveau pouvoir passe pour constituer une rupture avec le passé. Mais les mesures socio-économiques qu'il devra prendre sont mal définies et se heurtent déjà aux contraintes posées par une conjoncture économique critique.