Contenu du sommaire : Après les O.S. Où sont passés les travailleurs immigrés ?

Discrimination en tout genre

• Les syndicats face aux nouvelles discriminations - Maryse Tripier, Véronique de Rudder et François Vourc'h p. 12
  Dans les années 60 et 70, les syndicats, sensibles aux importantes discriminations légales entre les nouveaux venus et les ouvriers français, se battent pour que soit accordée à tous les mêmes droits sociaux et syndicaux. Mais avec l'arrêt de l'immigration, l'installation définitive des travailleurs étrangers, la crise de l'emploi qui redouble dans les années 80..., les enjeux syndicaux vont se modifier. D'autant plus que les luttes à mener sont plus complexes car elles se heurtent souvent à des discriminations plus larvées, à un racisme quotidien difficile à prouver et à une précarisation généralisée dont les travailleurs étrangers sont les premières victimes.
• La tête de l'emploi - Catherine Grangeard p. 23
  Les professionnels du «placement» (ANPE, missions locales pour l'emploi, agences d'intérim...) sont le plus souvent désarmés face aux offres d'emploi discriminatoires des employeurs. Catherine Grangeard, longtemps cadre d'une agence d'intérim, propose des sessions destinées à dialoguer avec ces employeurs, car on se contente habituellement de les juger, de les condamner, voire de les stigmatiser, ce qui a généralement pour conséquence de renforcer un peu plus leurs a priori.
• Emploi et protection sociale, les inégalités du droit - Danièle Lochak p. 25
  Le droit de travailler est limité, pour les étrangers, par une série de règles contraignantes. Aussi, même si celles-ci ont été allégées pour les ressortissants de l'Union européenne, c'est par millions que l'on compte le nombre d'emplois interdits aux étrangers. Il en est de même en matière de protection sociale. En effet, si les étrangers sont en principe assimilés aux nationaux, ce principe connaît un nombre non négligeable d'exceptions et ne joue que pour autant que l'étranger est en situation régulière et que les prestations sont liées à sa qualité de travailleur.

Travail illégal, extrême précarité

• Travail illégal et séjour indésirable : du modèle brésilien aux dérives françaises - Alain Morice p. 32
  Au Brésil, les États et les régions riches font appel à des migrants «de l'intérieur» pour les travaux les moins qualifiés. Ces travailleurs, sous-payés, dépendants, parfois clandestins sont rejetés par les populations, et les autorités locales mettent en place maintes stratégies pour empêcher leur installation. Cette situation de précarité, cette pratique du sous-paiement que connaissent les nationaux au Brésil sont à rapprocher de ce que vivent les étrangers en France. En effet, depuis vingt ans, les lois promulguées dans le but de limiter l'immigration ont eu pour effet principal d'accroître la précarité juridique des étrangers et, par là, de «fabriquer» des travailleurs clandestins. Une comparaison édifiante.
• Un réseau de peintres en bâtiment colombiens - Patricia Pardo p. 40
  Comment des immigrés colombiens arrivés en France à la fin des années 70 ont progressivement repris les réseaux de travail de leurs patrons espagnols, artisans peintres en bâtiment. Comment certains se sont mis à leur compte dans les années 80 et comment, à leur tour, ils ont fait venir, à la fin des années 80, des compatriotes, pour la plupart en situation irrégulière. Naissance d'un «entreprenariat ethnique» et évolution d'une chaîne migratoire constituée de travailleurs en situation précaire.

Initiatives

• Aralis, bailleur social en Rhône-Alpes - Warda Hissar Houti et Didier Philippe p. 45
  Raison d'être : bailleur social. Ces deux mots peuvent parfois paraître antinomiques et pourtant ils cohabitent fort bien à l'Association Rhône-Alpes pour le logement et l'insertion sociale (ARALIS), qui s'appuie sur l'outil logement pour apporter une aide sociale très diversifiée et créer de véritables espaces de vie.
• Une entreprise qui a su faire son chemin - Arezki Idjerouidene p. 48
  Go Fast, société de transports internationaux, est installée à Montreuil. Son fondateur et directeur, Arezki Idjerouidene, est d'origine algérienne. Il raconte son expérience, ses difficultés mais aussi sa réussite.

Livres

Cinéma

Théâtre

• Ahmed le subtil - André Videau p. 59
• L'émigré - André Videau p. 58

Musique

• Papa Wemba - François Bensignor p. 60
  En France depuis sept ans avec son groupe Viva La Musica, Papa Wemba, co-fondateur du Zaïko Langa Langa qui révolutionna la musique zaïroise des années 70, recherche avec ténacité, au-delà du succès de mode qui l'a couronné Roi des sapeurs, une consécration internationale à sa carrière de chanteur. Viendra-t-elle de son nouvel album «Émotion», réalisé à Real World, les fameux studios de Peter Gabriel ? Outre qu 'il y déploie la magie d'une voix incomparable, l'option esthétique résolument occidentale de cet enregistrement pourrait bien contribuer à combler les vœux du chanteur.

Mémoire

• L'autre 8 mai 1945 - Mehdi Lallaoui p. 62
  Le 8 mai 1995 le monde entier célébrera le cinquantenaire de la capitulation de l'Allemagne nazie. Cependant, le 8 mai 1945 est aussi un jour de deuil pour les Algériens. Ce jour-là, en effet, de violentes émeutes, qui firent une centaine de victimes européennes, furent réprimées dans un bain de sang à Sétif et dans sa région. À l'occasion du cinquantenaire de Sétif et Guelma, un livre de Boucif Mekhaled , intitulé Chronique d'un massacre sort aux éditions Syros, tandis qu'un film de Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois, Les massacres de Sétif, un certain 8 mai 1945, sera diffusé sur Arte le 10 mai. En bonnes feuilles, nous publions ici l'avant-propos que Mehdi Lalloui a rédigé pour l'édition française du livre de Boucif Mekhaled.
• Julia Pirotte, arrêt sur image - Janine Ponty p. 64

Mars 1995 en France