Contenu du sommaire : De la guerre à la décolonisation, la mémoire retrouvée
Revue | Hommes et migrations |
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Numéro | no 1175, avril 1994 |
Titre du numéro | De la guerre à la décolonisation, la mémoire retrouvée |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
De la guerre à la décolonisation, la mémoire retrouvée
- Ni amnésiques ni flagellants - Philippe Dewitte p. 3
La suspicion et la relégation
- 1939, l'internement des républicains espagnols - Geneviève Dreyfus-Armand p. 6 À leur arrivée en France en 1939, fuyant l'avancée des troupes franquistes , une grande majorité des républicains espagnols fut regroupée dans des camps au sud de la France ou en Afrique du Nord. Dans ces camps installés à la hâte par des autorités françaises méfiantes et dépassées par l'ampleur de l'exode, les conditions de vie étaient très précaires et la surveillance militaire. À ces souffrances physiques et matérielles s'ajoutait pour ces réfugiés la déception d'être reçus comme des suspects, voire des malfaiteurs.
- 1939, l'internement des républicains espagnols - Geneviève Dreyfus-Armand p. 6
L'exclusion et la haine
- 1939-1946, les camps français d'internement - Denis Peschanski p. 11 La politique d'internement sous Vichy est relativement connue. Mais l'histoire des camps français commence et finit après. Cette mise en perspective permet de comprendre comment on est passé de mesures d'exception, en 1939, à une politique (vichyste) d'exclusion qui participera après 1942 à une logique (nazie) d'extermination. En effet, s'il y a bien une différence de nature entre les camps de la Troisième République et ceux de Vichy, des habitudes avaient été prises et des logiques mises en place tant dans l'administration que dans l'opinion.
- 1940-1944, quand Vichy livrait à Hitler les étrangers réfugiés en France - Gilbert Badia p. 20 L'article 19 de la convention d'armistice du 22 juin 1940 prévoyait que la France devrait livrer au Troisième Reich les ressortissants allemands, autrichiens, tchèques, polonais — antifascistes, puis juifs — réfugiés sur son territoire. Un article ignominieux que le gouvernement de Vichy a appliqué à la lettre, et même avec zèle.
- 1939-1946, les camps français d'internement - Denis Peschanski p. 11
L'abandon et le mépris
- 1939-1954, les travailleurs indochinois en France - Maurice Rives p. 24 En 1939-1940, près de 20 000 travailleurs indochinois ont été envoyés en France afin d'aider à faire tourner l'économie du pays. Partis dans l'enthousiasme, ils sont revenus amers, déçus par la France, acquis pour beaucoup d'entre eux aux thèses nationalistes. L'histoire de leur interminable exil, de leurs conditions de vie et de travail déplorables, de leurs incessants ballottements au gré de la guerre, de leurs souffrances morales, explique en grande partie ce revirement spectaculaire.
- 1945-1960, le regard des étudiants africains sur la France - Philippe Dewitte p. 30 Les étudiants africains présents en France entre 1945 et 1960 deviendront les premières élites de l'Afrique indépendante. Durant leur séjour, ils jugent la France et les Français. Les difficultés de vie qu'ils éprouvent, leurs rapports en demi-teinte avec les Français et l'amertume qui en découle, expliquent en partie, parallèlement aux tendances politiques de fond de l'époque, leur très rapide radicalisation nationaliste et indépendantiste.
- 1939-1954, les travailleurs indochinois en France - Maurice Rives p. 24
La fureur et l'indifférence
- Octobre 1961, un massacre au coeur de Paris - Jean-Luc Einaudi p. 35 Dans la soirée du 17 octobre 1961, entre trente et quarante mille Algériens affluèrent des banlieues vers Paris pour protester contre l'instauration du couvre-feu. À cette manifestation pacifique participèrent hommes, femmes et enfants. La répression fut brutale : entre deux cents et trois cents morts selon les estimations. Ce massacre, commis et couvert par des fonctionnaires de l'État français, s'est passé à l'époque dans une indifférence quasi générale.
- Octobre 1961, un massacre au coeur de Paris - Jean-Luc Einaudi p. 35
Chroniques
Initiatives
- Au nom de la mémoire - Samia Messaoudi p. 41 «Donner à voir», tel est le but de l'association Au nom de la mémoire. Ainsi elle organise des expositions, réalise des films pour que la mémoire ne soit pas figée mais en mouvement, et qu'elle sorte du domaine des seuls historiens. Un instrument d'éducation populaire au service des citoyens.
- Au nom de la mémoire - Samia Messaoudi p. 41
Livres
- Charles Bonn, Élisabeth Chikha, Philippe Dewitte,... p. 42Musiques
- Le rap français - François Bensignor p. 52
- Ferhat - Mustapha Harzoune p. 56
Cinéma
- Spectacles après la bataille du Gatt - André Videau p. 59
- Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel - André Videau p. 62
Arts plastiques
- Jean-Michel Basquiat - André Videau p. 63