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Pour la première fois, l'OTAN s'engage dans une guerre contre un pays, la République Fédérale de Yougoslavie, sans l'accord des Nations Unies. Les dirigeants sociaux-démocrates ont cédé aux pressions américaines comme ils cèdent à l'idéologie néo-libérale favorisant un retour du conformisme et du conservatisme.

Aux Etats-Unis et en Europe, les responsables politiques rivalisent de projets en matière de lutte contre la délinquance. Les médias contribuent à mettre en avant les violences urbaines sans parler de l'insécurité sociale qui en est souvent la cause. Certains des remèdes proposés, inspirés de l'exemple américain, risquent de conduire à une généralisation du contrôle social doublée d'un envol du taux d'incarcération.

Dans beaucoup de pays pauvres, les conflits augmentent et s'éternisent, qui voient une partie de la population, sous la conduite de groupes armés à l'identification politique souvent floue, s'opposer au pouvoir central. Celui-ci, depuis les indépendances, essayait d'établir des structures d'Etat qui s'effondrent au profit de la violence. Ainsi prolifèrent les entités chaotiques ingouvernables.

La première phase de l'élargissement de l'OTAN à l'est de l'Europe, offre un révélateur de la réalité des rapports entre les membres européens de l'Alliance atlantique et la puissance américaine. Du sort de l'OTAN et des rapports avec la Russie dépend la configuration politique et stratégique du continent européen. Les réticences du Sénat américain par rapport au coût de l'opération ont posé quelques problèmes à l'administration Clinton.

La guerre contre la Serbie déclenchée par l'OTAN a confirmé le nouveau rôle que joue désormais l'Alliance atlantique. Pour la première fois, l'organisation intervient directement dans les affaires intérieures d'un pays souverain, au moment où elle s'élargit à l'Est. Plus que jamais l'Alliance atlantique reste l'instrument de l'hégémonie américaine en Europe.

Milosevic a fait du maintien de la province du Kosovo au sein de la Serbie le tremplin de son ascension au pouvoir. Depuis l'intervention de l'OTAN, la Serbie souffre d'un isolement diplomatique, d'une déroute économique caractérisée par la paupérisation et de la corruption. Le régime de Milosevic se maintient grâce à une stratégie politique de récupération de l'opposition alors que la population, occupée à survivre, se désintéresse de la politique.

Le gouvernement de Milosevic en Serbie est isolé depuis l'intervention de l'OTAN. Les serbes au pouvoir mettent l'accent sur l'action jugée néfaste de certaines puissances internationales comme les Etats-Unis pour justifier cet isolement. Les tensions locales avec le Monténégro et la Voïvodine accentuent cela comme la pauvreté de la population discrédite le pouvoir en place.

La constitution d'un gouvernement rassemblant loyalistes protestants et républicains catholiques en Irlande du Nord est en panne. De fortes tensions ont succédé à deux assassinats. Les Britanniques ne savent pas comment se retirer de cette ancienne région colonisée tout en préservant leur intérêt. Les discours de paix doivent aboutir à des accords pour éviter le retour de la violence.

L'arrivée au pouvoir du gouvernement de l'ex-communiste Massimo d'Alema n'a pas mis un terme au goût de la gauche italienne pour les jeux politiciens. De décompositions en recompositions, il ne dispose plus que d'une majorité virtuelle. Alors que s'ouvre une période électorale ces soubresauts continuels, s'ajoutant à la crise économique, ont démobilisé l'opinion publique, et en particulier les électeurs de gauche.

Les institutions parlementaires fonctionnent mal. Le "déficit démocratique" constamment invoqué réside beaucoup moins dans l'insuffisance ou l'absence de contrôle des euro-députés que dans le fossé qui sépare les citoyens des quinze de l'ensemble des dispositifs de l'Union et de la Banque centrale. Seule une plus grande implication des Parlements nationaux peut y remédier.

La possible proclamation unilatérale par le président Arafat d'un Etat palestinien a provoqué des réactions hostiles de la part du gouvernement israélien et méfiantes de la part de la communauté internationale sous prétexte qu'elle pourrait compromettre la dynamique de paix. Ce qu'il faut c'est au contraire, aboutir à un accord définitif permettant la cohabitation, la coopération et l'intégration de ces deux voisins.

A l'approche de la fin de la période d'autonomie des territoires palestiniens, le retour au droit international serait un moyen de sortir de l'impasse actuelle. La communauté internationale et notamment l'Union européenne doivent aider les négociations pour aboutir à deux Etats indépendants, l'un juif, l'autre arabe, plutôt qu'à un régime d'apartheid.

Généralisée par Israël avec l'appui du gouvernement des Etats-Unis et des médias, l'idée que les Palestiniens n'auront plus de titre sur leur terre que par la volonté d'Israël a conduit à l'enlisement des négociations. Cette question doit être revue sous une double contrainte de raisonnement: l'application des critères de droit commun et l'appréciation de chaque étape de la situation.

Alors que les palestiniens publient chiffres et prévisions démographiques, les Israéliens restent discrets sur leur avenir démographique. La croissance arabe provoque une dynamisation de la croissance juive dans un contexte politique de peuplement des terres d'Israël. Ces rivalités démographiques bénéficient surtout aux ultra-religieux.

Depuis la seconde guerre mondiale, la croissance économique et la stabilité du Japon ont été considérées par les Etats-unis comme essentielles à la lutte mondiale contre le communisme. Les dirigeants nippons ont été choqués par le harcèlement américain des années 90 contre leur modèle "étatique" de développement. Face à la crise économique, le Japon se plie à la doctrine libérale des Américains en menaçant la cohésion sociale.

Plongé dans une récession économique grave, le Japon se trouve au défi d'assurer la pérennité d'un modèle de développement "dirigiste" grâce auquel le pays est entré dans la modernité industrielle, mais qui paraît dans l'impasse. Dans un débat Occident-Orient, la réforme devra harmoniser les exigences d'ouverture de l'espace social et politique avec la préservation d'un modèle de développement original.

Après quelques années d'"afro-optimisme", sur la lancée de la vague des démocratisations, de la "révolution congolaise" et de la "renaissance africaine", l'Afrique traverse une grave crise. Une douzaine de conflits usent en permanence ce continent à nouveau sans dessus dessous qui semble prêt à s'embraser. S'affranchissant des tutelles diplomatiques étrangères, le continent devient-il son propre bourreau?

Grâce au microcrédit, des millions de pauvres, essentiellement des femmes, ont pu sortir du cercle vicieux de la misère. Un taux de remboursement exceptionnel, plus élevé que dans les cas de crédit classique, a permis que le système s'étende sur tous les continents. Ce succès suscite les convoitises des banques privées. Pour la CNUCED, l'aide publique doit désormais céder le pas devant l'action du privé.

Selon la Banque mondiale, la pauvreté augmente partout et se globalise. L'idée d'aide publique au développement ne fait plus recette après l'effondrement de l'Union soviétique. Depuis dix ans, ce sont les capitaux privés qui ont pris le relais, notamment dans les pays en développement.

Le Porto Rico a fêté les 46 ans de l'Etat libre associé (ELA) en 1998, une forme d'autonomie limitée sous l'autorité constitutionnelle de Washington. Des élus du Congrès américain, estimant cette formule bâtarde et coûteuse, souhaitent voir l'île adopter un nouveau statut, tandis qu'un débat sur cette question agite les forces politiques portoricaines. Les Portoricains refusent l'indépendance au profit s'un statu quo contesté.

Aussi dangereux dans leur production que dans leur utilisation, les pesticides constituent une exemple de l'exportation, vers les pays en voie de développement, de technologies et de produits interdits par les législations de certains pays industrialisés. Des dirigeants politiques locaux et les multinationales implantées sur leur territoire s'entendent, au mépris de la santé des populations intéressées.

Les Pays-Bas, à l'instar de nombreux pays européens, ont suivi l'exemple des Etats-Unis, transformant leur code pénal, vers plus de répression. Les peines sont de plus en plus lourdes, le temps d'incarcération de plus en plus long. Des modèles de prévention venus des Etats-Unis sont financés par le gouvernement. La lutte contre la délinquance n'est pas sans menacer la vie privée et la communauté.

Récemment reconvertis à la surveillance des "villes et banlieues", les renseignements généraux y ont amené leurs représentations schématiques et leur vision manichéiste de la société. De là à voir dans les jeunes une menace pour la collectivité, il n'y a qu'un pas, trop vite franchi.

Quand la violence sociale multiplie les exclus, la délinquance, dans les zones les plus affectées, n'est pas une vue de l'esprit. Mais des réponses locales appropriées, comme à Trappes, l'existence d'un fort mouvement associatif, la volonté de dialogue, peuvent réduire les tensions.

Les récentes affaires de trucages d'images dans des magazines d'information télévisé ont suscité une volée d'articles offusqués. La presse s'est aussitôt placée du côté de l'éthique journalistique en butte à la dérive de la télévision. La précarité sociale et professionnelle des journalistes, de plus en plus concurrents, explique ces dérives.

La situation politique du Maroc est originale dans le contexte géopolitique du monde arabe. En hiver 1997, un premier ministre socialiste a été élu à la tête d'un gouvernement de coalition. Des réformes économiques, sociales et culturelles ont été introduites dans un pays où les inégalités restent fortes.

L'image, esthétiquement correcte et suave, du Maroc cache la riche complexité d'une culture, clivée entre plusieurs formes de traditions et de modernités. la culture marocaine tente d'esquisser de nouveaux élans vers l'Europe et la France. Aperçu de cette effervescence actuelle.

"Le temps du Maroc", va permettre, durant toute l'année 1999, à travers plus de deux cents initiatives, organisées aussi bien à Paris qu'en régions, de présenter en France la diversité de la culture marocaine dans ses différentes formes d'expression. Ce projet franco-marocain permettra de porter un regard neuf sur la spécificité culturelle du Maroc.

Les peuples traditionnels ont subi ces dernières décennies, au contact du monde occidental un choc dit "de civilisation". Ce choc a plongé leur créativité dans un état de léthargie culturelle. Certains peuples, autour de l'Arctique, grâce à leurs ressources culturelles, ont surmonté partiellement cette prise. Quelles leçons le reste de l'humanité peut-il tirer de cette formidable résistance?

Au siècle dernier, le travail, pour la droite comme pour la gauche, était vertueux. Grâce à lui l'individu rentrait dans le rang. L'idéologie du travail a imposé sa conception de la normalité. Le système de valeurs actuel évolue vers un droit à la paresse revendiqué depuis la remise en question des contraintes du travail.