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Depuis l'effondrement du régime communiste, de nouvelles élites se constituent en Europe de l'Est. Désormais, la nomenklatura tente de s'approprier le pouvoir économique: c'est l'ère des entrepreneurs en pleine conversion politique.

Interview où il est question de la menace qui pèse sur les élites issues de Solidarnosc face à un concurrent susceptible de prendre le pouvoir en l'occurence une fraction de l'establishment communiste.

Sur l'ensemble de sociétés qui ont été crées en Europe de l'Est, plus de 10% ont à leur tête des directeurs d'entreprises publiques, des présidents de coopératives, des dignitaires du parti et des hauts fonctionnaires. Souvent leurs sociétés se sont enrichies aux dépens des entreprises d'état sinon même aux frais du trésor public.

Dans les pays de l'Est, l'épuration est un problème majeur. Ainsi en Pologne, le sénat a le projet de faire accéder aux responsabilités les gens qui m'ont pas exercé le pouvoir jusqu'alors. Ce genre de purges conduit à l'abaissement du niveau de compétence des cadres.

Parvenue au pouvoir, l'élite de Solidarnosc s'est scindée en deux sous l'action de Lech Walesa qui a provoqué l'effondrement du gouvernement Mazowiecki, la rupture interne du groupe parlementaire de Solidarité et le passage de la maîtrise politique du pays à son profit.

En Hongrie, les élections de 1990 ont permis une nouvelle majorité parlementaire. Ces membres forment une nouvelle élite politique animée par le souci constant de se démarquer de l'ancien régime.

A Varsovie, 2 salons politiques: le "101" et le "rassemblement par delà les partis" prétendent à l'appellation de "creuset des élites politiques" du gouvernement actuel.

Interview sur la place de l'intellectuel dans l'échiquier politique.

En Tchécoslovaquie, de nouveaux chefs d'entreprise ont fait leur apparition: ils sont plus diplomés que les entrepreneurs privés de la "génération zéro" et consacrent plus de temps à leur profession au détriment de leur vie familiale.

En Pologne, les chefs d'entreprises sont de 3 sortes: les managers rouges, anciens chefs d'entreprises d'état, les élites recrutées par voie de concours qui deviennent patrons d'entreprises publiques et les chefs d'entreprises ayant profité de la possession d'un capital et ayant pensé à l'investir.

Les responsables de la vie publique en Pologne, en Tchéchoslovaquie et en Hongrie sont d'accords: la priorité consiste à privatiser rapidement l'économie. En revanche, les vues sur la situation politique et les craintes qui en ressortent font apparaître de nombreuses divergences.

La structure sociale en Pologne ne présente pas les mêmes caractéristiques que celles des pays capitalistes. Les ressources matérielles sont moins importantes et les modes de vie qui en découlent sont moins luxueux et ostentatoires.

L'élite politique en Pologne se constitue en 2 groupes: celui des acteurs de seconde zone en mal de promotion sociale et celui des réformateurs sans autorité. Face à eux, deux pièges: celui du nihilisme des règles et celui de la double instrumentalisation du droit.

Pour s'ouvrir au capitalisme et à l'économie de marché, les acteurs politiques d'Europe Centrale et Orientale ont misé sur l'automatisation du système. Trop optimistes, cela les a conduits à de nombreuses erreurs dans leur politique économique.