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Le traitement scientifique des questions relatives à la coexistence des hommes est partagé en de multiple spécialisations (droit, sociologie, économie), mais la nécessité d'une vue d'ensemble s'impose de manière pressante. L'article tente de saisir le sens originel du mot "nomos" et de trouver quelques-unes de ces catégories fondamentales à la fois simples, éclairantes et pénétrantes.

A. Kojève annonçait, il y a quarante ans, ce que devait être la politique de l'Europe à l'égard de la Méditerranée et de l'Afrique, politique consistant, pour une grande part, à donner et à partager.

L'Union européenne est une oeuvre inachevée, et le plus grand risque qu'elle court est que les générations nouvelles n'en soient pas conscientes. Il convient donc de souligner cet état d'achèvement et d'indiquer à celles-ci ce qui leur reste à accomplir.

Après la guerre du Kosovo, il semble urgent de rétablir une logique minimale dans l'action des démocraties, sur le plan politique comme sur celui de la stratégie militaire et de son coût pour les peuples -tant humain que financier.

Il faudrait se poser la question essentielle du fonctionnement du mécanisme des taux de change. Et si les crises de 1997-1998 n'ont pas été "systémiques" par leur origine, elles le sont devenues à cause de leur effet de contagion. Un dialogue constant entre les pays en cause, les organisations internationales et les institutions financières privées serait une manière de réduire le risque de contagion.

Le Danemark ne partage pas la conception française de l'Europe. Mais son expérience déjà ancienne dans la construction européenne, ses vues parfois originales, la vigueur de son économie, sa tradition démocratique et sociale en font un partenaire à ne pas négliger.

L'article est en accord avec le livre de Malia sur le fait de prendre au sérieux la volonté séculaire, profonde, tenace, de la Russie de se rapprocher de l'Europe. Mais il précise que ce ne sont pas les historiens qui peuvent décider si la Russie appartient ou non à l'Europe, c'est à la Russie elle-même.

Le temps semble venu de réformer le système de la protection sociale et d'inventer des dispositifs nouveaux dans tous les domaines des risques de l'existence -ce qui implique de redonner des degrés de libertés à d'autres institutions que l'Etat, resolliciter la famille, l'entreprise et les marchés, et ne pas craindre d'inventer d'autres institutions de droit privé comme les fonds de pension ou les réseaux de soins.

L'économie française a suivi, souvent avec retard, une trajectoire comparable à celle des Pays-Bas et les modèles de politique économique des deux pays ne seront sans doute bientôt plus très différents.

La crise des systèmes éducatifs contemporains a en France une signification presque dramatique, car l'utopie "républicaine", dans ce qu'elle avait de plus noble, reposait tout entière sur un postulat devenu problématique: celui d'une harmonie naturelle entre les progrès politique et moral et la diffusion de la connaissance.

L'article traite d'une question classique en philosophie morale et juridique: d'un côté, la science nous apparaît se placer sous le signe de la nécessité et postuler un déterminisme des choses du monde: c'est parce que les choses obéissent à des lois que la science est possible. D'un autre côté, mes expériences éthiques et juridiques se placent, elles, sous le signe de la liberté.

L'article compare le processus d'assimilation des juifs en Hongrie et en France, en partant du livre de François Fejtö "Hongrois et Juifs. Histoire millénaire d'un couple singulier".

L'élection européenne offre traditionnellement en France, à la partie la moins idéologiquement engagé de l'électorat, une occasion de diversion, de défoulement, voire de fantaisie. Et si l'expression d'une satisfaction générale semble l'emporter chez les responsables de presque tous les partis politiques, la réalité est inverse: la désillusion l'a emporté en 1999, parfois consécutive, il est vrai, à des illusions plus ou moins entretenues.

Il est temps que la volonté populaire réapprenne à s'exprimer dans sa réalité et dans ses doutes, et que soient redonnées ses proportions réelles à une démocratie que l'habitude trop ancrée de se passer d'une demi-nation conduit droit à l'absurde.

Notre époque, qui parle beaucoup de l'"Etat de droit", mais qui constate par ailleurs les manquements répétés à un tel idéal et les formes rémanentes de la raison d'Etat, aurait tout à gagner à relire les réflexions de l'auteur des "Principes de politique" sur cette question.

L'article s'interroge sur les formes nouvelles de la gouvernance démocratique où les gouvernements sont de moins en moins séparés de la société et ont de plus en plus de mal à séparer leurs valeurs identitaires en tant que respectivement personnes "privées", citoyens, politiciens professionnels et dirigeants.

Considérés depuis la France, les partis politiques américains semblent manquer de variété. La tentation est donc forte de confondre les républicains et les démocrates. Mais les républicains se démarquent par leur néo-puritanisme, tandis que les démocrates ont repris à leur compte le programme économique des conservateurs.