Contenu du sommaire : La République en danger
Revue | Après demain |
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Numéro | no 17, 1er trimestre 2011 |
Titre du numéro | La République en danger |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
La République en danger
- Comment meurent et ressuscitent les Républiques - François Colcombet p. 3 La Boétie nous rappelle que les Républiques ont souvent été confisquées par des tyrans. Les gouvernements n'agissent pas sans l'accord de l'opinion publique et les principales décisions, même les pires, ont été acceptées sinon voulues par les Français. Lorsque celui qui est chargé de gouverner se montre incapable de faire son métier, il inspire à d'autres l'envie de le remplacer, et il les détermine à s'organiser pour s'emparer du pouvoir.
- Transformer la République - Arnaud Montebourg p. 11 Les Républiques ne sont pas éternelles et immuables. L'histoire de la République française n'a jamais été un long fleuve tranquille, mais la voici, malgré tout, parvenue jusqu'à nous. Chacun est libre de n'en rien faire, de la laisser choir, mais, outre que cela n'est pas sans danger, nous serions bien inspirés, ensemble, de la remettre bientôt en mouvement.
- Communautarisme contre République : une menace en trois dimensions - Julien Landfried p. 13 Le communautarisme « ghettoïse », isole et éloigne de la communauté nationale fondée sur les principes de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité. Jusqu'où peut aller la revendication du droit à la différence dans la sphère publique ? Le communautarisme menace-t-il la République ? Voici une tentative de réflexion en trois dimensions : le communautarisme entendu comme réflexe idéologique, comme stratégie opportuniste, comme réalité démographique.
- Restaurer la République, c'est en changer ! - Pascal Perez p. 16 La Ve République, avec son fonctionnement monarchique à Paris et féodal en régions, a très mal adapté le pays à son temps. 40 ans de déni du changement et de réponses de court terme aboutissent à l'asphyxie des finances publiques et au discrédit de la République décentralisée. La République française a perdu sa capacité à agir, à mobiliser les citoyens et à jouer un rôle international.
- Médias, politique, technologies, démocratie : un écheveau toujours plus complexe - Nicolas Kaciaf p. 20 Perçus comme un puissant « quatrième pouvoir » ou comme de simples chiens de garde des classes dominantes, les médias se voient fréquemment imputer nombre de dysfonctionnements sociaux, du désenchantement des citoyens à l'appauvrissement du débat public. Ces effets délétères sont cependant plus souvent postulés que réellement démontrés. Il faut donc s'armer de prudence pour saisir la place qu'occupent réellement les médias dans les affaires politiques.
- Avant qu'il ne soit trop tard... - Olivier Ferrand p. 23 La crise que nous traversons, d'abord financière puis économique, sociale et morale, métastase aujourd'hui en crise politique. Le renouvellement des idées, des institutions, de la sociologie et de l'éthique politiques s'impose à l'évidence : il est urgent de refonder notre démocratie. Sinon, les extrémismes, qui grondent déjà un peu partout en Europe, menaceront gravement notre République exsangue.
- Reconquérir la citoyenneté - Séverine Tessier p. 27 Les citoyens ont pratiqué le nomadisme électoral jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy, perçue comme une sorte d'alternance au système reposant sur un socle de valeurs affichées mais constamment dévoyées. Encore déçus ? Il fallait mieux lire le contrat ! L'action démocratique ne se limite pas au dépôt d'un bulletin dans l'urne. Elle peut s'exercer durant la délégation de pouvoirs aux fins de l'évaluer. Ce qui évite les déconvenues en bout de course.
- Ne laissons pas s'éloigner la République de proximité - Alexis Bachelay p. 30 Max Weber souligne qu'il y a « deux façons de faire de la politique » . Ou bien l'on vit « pour » la politique, ou bien l'on vit « de » la politique. Tout à la fois acteurs et spectateurs des mutations sociales, économiques et environnementales, les élus locaux sont aux premières loges. La commune, c'est le lieu où se fonde la République de la proximité. A la place qui est la nôtre, nous contribuons à développer une culture territoriale qui place la démocratie, la solidarité et les valeurs républicaines au cœur de nos préoccupations.
- Crise financière, sociale, politique : l'idée républicaine peut inspirer l'Europe - Jean-Pierre Chevênement p. 33 La France porte l'idée républicaine depuis deux siècles, naturellement ouverte à l'universel. Elle peut aider au redressement d'une Europe aujourd'hui en voie de marginalisation à l'échelle mondiale. Elle peut surtout permettre un dialogue sur des bases saines avec les puissances dites « émergentes », dans un monde que l'Occident et, à plus forte raison, l'Europe ont définitivement cessé de dominer. Le monde qui vient sera plus difficile pour la « vieille Europe ». Pour relancer ce défi, la gauche française doit retrouver l'énergie républicaine du « salut public ».
- Face aux nouveaux "despotismes éclairés", nos démocraties ont-elles partie perdue ? - Henri Weber p. 36 La globalisation et la financiarisation de l'économie semblent avoir rendu impotentes les démocraties libérales, dépourvues de vitalité et de moyens d'action efficaces. Comment peuvent-elles affronter la puissance économique et politique de pays que l'on appelle encore, à tort, « émergents ». Efficacité économique et recherche de l'excellence pour l'avenir ne sont pourtant pas en contradiction avec les régimes délibératifs et décentralisés des démocraties européennes. Ce que la Chine réalise aujourd'hui de façon autoritaire, nous pouvons, demain, l'accomplir démocratiquement.
- Naissance et renaissance des démocraties en Amérique du Sud - Gérard Ramirez del Villar p. 39 D'une manière générale, le phénomène démocratique s'est installé de manière durable sur le continent sud-américain. Les élections passent, les majorités se font et se défont, les Présidents sont réélus ou non. Les observateurs sont d'accord : ni la droite ni la gauche ne songerait plus à prendre le pouvoir par la force ou hors du processus électoral. De surcroît, à l'heure où la démocratie et les usages républicains semblent chez nous bousculés ou usés, la relation riche, nouvelle, généreuse de l'Amérique du Sud avec la démocratie peut nous servir d'exemple.
- L'europe met-elle en danger les valeurs de la République ? - Elisabeth Guigou p. 42 Les valeurs de la République sont-elles affaiblies, menacées par l'Europe, ou, au contraire, renforcées ? L'Union est-elle la cause de l'impuissance des États-nations à produire du sens, de la justice, du progrès social, de la prospérité ? Ces questions sont posées depuis les débuts de la construction européenne, il y a soixante ans. Si elles se posent encore, c'est qu'il n'y a pas une seule réponse simple et définitive.
- Pourquoi Mendès France ? - Pierre Joxe p. 46 Il y a un demi-siècle, chargé du gouvernement de la France durant tout juste sept mois et 17 jours - on s'en souvient encore - Pierre Mendès France (« PMF ») a représenté l'espoir des démocrates et l'honneur de la République. Il a incarné la gauche, le droit et la justice. Il est parvenu à concilier morale et politique. Et pourtant, cette vie semble avoir été frappée de malédiction pour devenir une suite ininterrompue d'échecs, tous plus cinglants les uns que les autres. Il a presque tout raté... Pourquoi donc un tel « loser » a-t-il un tel prestige ?
- Comment meurent et ressuscitent les Républiques - François Colcombet p. 3