Contenu du sommaire
Revue | Revue Européenne des Migrations Internationales |
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Numéro | Vol. 11, no 3, 1995 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- L'émigration italienne : historiographie, anthropologie et recherche comparatiste - Paola Corti p. 5-18 Ce bref article met en évidence les moments et les travaux les plus significatifs de l'histoire de l'émigration en Italie. Après l'élaboration initiale de modèles économiques et nationaux de l'exode italien et après sa fragmentation successive en une mosaïque de recherches historico-anthropologiques régionales et locales on devrait parvenir enfin à une recomposition conceptuelle se proposant de nouveaux objectifs comparatifs et une analyse de l'émigration moins spécialisée et sectorielle. Cette démarche permettrait en outre d'aborder avec une conscience historique plus affinée et une compréhension culturelle plus adéquate les phénomènes migratoires propres à la société comtemporaine.This brief paper identifies the most important moments and the most significant studies of Italian historiography on emigration. These range from the first formulation of economic and national models of the Italian exodus to their subsequent fragmentation into a mosaic of regional and local historical and anthropological studies. Ultimately, this will allow a much needed conceptual synthesis, aiming at new comparative research objectives, and a less specialized and sectorial analysis of emigration. Such an approach would also help us to tackle the migrational phenomena in contemporary society with a greater historical awareness and with more adequate cultural comprehension.
- L'immigration des Juifs d'ex-URSS : un nouveau défi pour Israël ? - William Berthomière p. 19-41 Cet article contribue à la connaissance des conséquences migratoires issues de la dislocation du bloc communiste. Depuis 1989, plus d'un demi-million de Juifs ont quitté l'ex-URSS pour Israël. L'état hébreu est ainsi devenu l'un des principaux pays dans le monde à ressentir les répercussions de cet événement géopolitique majeur. Dans cet article nous tenterons donc d'exposer, grâce aux premiers éléments de recherche, les caractéristiques de cette migration et de répondre aux interrogations inhérentes à cette problématique : qui sont ces migrants, quelles sont leurs motivations et quelles sont les conséquences de cette immigration dans cet espace, tant tourmenté et controversé, qu'est l'état d'Israël.This article is a contribution to the knowledge on the migratory results stemming from the collapse of the communist bloc. Since 1989, more than half a million Jews have left the former Soviet Union for Israel. Thus, the Jewish state has become one of the major countries who have felt the effects of this important geopolitical event. So, in this contribution, we will try to expose, with the first results of research, the patterns of this migration and to answer the inherent questions in this kind of problematic: who are these migrants and what are theirs motives?, and what are the effects of this migration for this area so tormented and debated, the state of Israel
- La migration d'Est en Ouest en Europe (1918-1993) - Heinz Fassmann, Rainer Münz p. 43-66 Cet article examine les données démographiques disponibles sur la migration internationale à l'intérieur de et vers l'Europe, pour les périodes 1918-39 et 1945-93. Dans l'entre-deux-guerres, environ 9,2 millions de personnes quittent leurs pays d'origine, pour des raisons économiques ou géopolitiques. Dans l'immédiat après-guerre (1945-1950), quelque 15,4 millions de personnes s'enfuient ou sont déplacées à l'intérieur de l'Europe. La plupart d'entre elles migrent ou sont obligées de migrer vers l'ouest. Entre 1950 et 1992, 14 millions de personnes supplémentaires migrent d'un pays de l'Europe centrale ou de l'Est vers l'Ouest. Les principaux pays d'origine de ces immigrés sont l'ex-RDA (37% de tous les déplacements Est-Ouest pour cette période) ; l'ex-Yougoslavie (17%, y compris les personnes récemment déplacées de Bosnie, de Croatie et de Serbie) ; la Pologne (14%) et l'ex-Union soviétique (12%). Plus des deux-tiers de ces immigrants européens s'installent en Allemagne de l'Ouest. La plupart appartiennent à une minorité ethnique ou religieuse disposant d'un Etat souverain à l'ouest ou, du moins, d'une communauté d'accueil ou d'un "lobby" assez important dans un des pays de l'Ouest. Ces dernières années, les guerres en Croatie et Bosnie, et la purification ethnique, ont provoqué la plus grande vague de réfugiés et apatrides depuis 1945. Plus de cinq millions de citoyens de l'ex-Yougoslavie sont apatrides. Seulement 700.000 d'entre eux ont réussi à gagner un pays de l'Ouest. L'article conclut que les facteurs d'attraction/répulsion (les facteurs "push-pull") qui provoquent ces migrations massives ne peuvent être contenus seulement par l'érection de nouvelles barrières législatives et le déploiement d'effectifs plus importants de garde-frontières.This paper analyses available demographic data on international migration within and to Europe during the periods 1918-1939 and 1945-1993. The main focus is on the east-west dimension of this migration. In the inter-war period some 9.2 million people either left their countries as labour migrants or were displaced as a result of the peace treaties and the new boundaries of the emerging nation states. In the post-war period (1945-1950) some 15.4 million people fled or were displaced within Europe. Most of them moved or were forced to move westwards : e.g. ethnic Germans from Czechoslovakia, Silesia, East and West Prussia to East and West Germany, Karelians to Finland, Poles from Ukraine and Belorussia to Poland, Ukrainians from Poland to the Ukraine, Italians from Istria and Dalmatia to Italy, etc. Between 1950 and 1992 another 14 million people migrated from a country in East-central and Eastern Europe to the West. The main sending countries were the former GDR (37% of all East-West migrants of this period), former Yugoslavia ( 17% including recently displaced persons from Bosnia, Croatia and Serbia), Poland (14%) and the former Soviet Union (12%). More than two-thirds of all European East-West migrants moved to West Germany (68%). Most East-West migrants belonged to an ethnic or religious minority (e.g. ethnic Germans, Jews, ethnic Turks, other Muslims, ethnic Greeks, Armenians, Pentecostals) with a nation-state in the West or at least with a strong "foothold" or lobby in one of the western countries. In recent times the wars in Croatia and Bosnia as well as ethnic cleansing have led to the largest wave of refugees and displaced persons since 1945. More than 5 million citizens of former Yugoslavia are displaced. Of them only 700000 managed to enter a western country. Our paper concludes that push and pull factors causing massive migration cannot only be contained by erecting new legislative barriers and deploying more armed border guards against newcomers.
- Québécois, étrangers ou citoyens ? Les fondements de l'appartenance des immigrés au Québec - Denise Helly p. 67-78 A partir d'entretiens semi-dirigés avec des personnes définissant les enjeux de l'immigration au Québec, trois courants d'opinion ont été définis. Un premier courant attribue à l'Etat la vocation de consolider la nation québécoise francophone ; il avance que seule la superposition des référents linguistique et territorial permet de définir et d'affirmer la collectivité et la spécificité québécoise. Selon ce point de vue, les immigrés ne seraient québécois que s'ils adoptent et défendent une telle définition. Un second courant affirme au contraire la nécessité de superposer les référents à la fois linguistique, territorial, culturel et historique et ce faisant tente d'exclure les immigrés de l'Etat-nation qu'ils veulent construire. La troisième courant s'oppose radicalement aux deux précédents. Il refuse toute intervention de l'Etat en vue d'imposer une définition de la collectivité nationale, que celle-ci soit fondée sur la langue, l'histoire, la culture ou une mémoire de la population majoritaire ; à ses yeux l'Etat n'a qu'une fonction : la protection des libertés fondamentales et la redistribution.In light of information concerning the issues of immigration in Quebec, gathered in course of semi-directed interviews, I have identified three overriding viewpoints. The first attributes to the State the role of consolidating a Francophone Quebec, it suggests that the imposition of linguistic and territorial references is the only manner by which one can define a Quebecer and a Quebec nation. According to this viewpoint, immigrants can only be considered Quebecers if they adopt and promote this form of collective identity. The second viewpoint, by contrast, wants to superimpose linguistic, territorial, cultural and historical references when defining a Quebecer, and by so doing, excludes the immigrants from the nation-State it wants to construct. The third viewpoint, radically opposed to aforementioned approaches, refuses all State intervention imposing a definition of a national collectivity, whether it be based upon language, history or culture ; from its perspective, the State has but one role : the protection of liberties and redistribution.
- L'espace de la diversité culturelle et religieuse à l'école dans une démocratie de tradition libérale - Guy Bourgeault, France Gagnon, Marie Mc Andrew, Michel Pagé p. 79-103 L'objet de cet article est d'explorer, à la lumière de la réflexion récente dans le domaine de la philosophie politique et de l'éthique, l'enjeu complexe que posent aux institutions publiques les demandes de plus en plus fréquentes de prise en compte de la diversité culturelle et religieuse. Les auteurs procèdent, dans un premier temps, à une analyse des fondements et des limites du rôle de l'État face à la diversité. Rejetant à la fois la position libérale traditionnelle de neutralité axiologique et la position communautarienne, ils mettent en avant une approche d'accueil critique des différences balisée par le principe du respect de l'indépendance morale de l'individu et des valeurs démocratiques fondamentales. Dans un deuxième temps, les auteurs approfondissent la spécificité de la question scolaire en discutant de l'équilibre à trouver entre les divers partenaires de l'action éducative et du rôle de l'école dans la formation civique et dans la transmission d'un curriculum où normes communes et diversité auraient également droit de cité.This article explores, through an examination of the current debate within political philosophy and ethics, the complex issue which public institutions face when confronted with a growing number of demands that cultural and religious diversity should be taken into account. The authors begin with an analysis of the principles underlying the role of the State in respect to diversity and their limitations. Rejecting both the traditional liberal perspective of axiologic neutrality and the communitarian perspective, they propose an approach of critical openness limited only by the necessity of respecting individual moral independence and fundamental democratic values. Secondly, they consider the more specific issue of schooling. An equilibrium should be established between the different partners in the educational forum. The role of schooling in civic education and in the transmission of a curriculum in which both common norms and diversity can be accommodated is discussed.
- Que sont devenus les demandeurs d'asile de 1990 ? - Luc Legoux, Aline Angoustures, Christophe Jaggers p. 105-121 Cette étude apporte une connaissance quantitative des parcours réalisés par les demandeurs d'asile entre le dépôt de la demande en 1990 et l'obtention - ou non - du statut de réfugié fin 93, ainsi qu'une description démographique de la population concernée à chaque étape de ces parcours. Pour la première fois on a pu calculer des taux de reconnaissance par cohorte (26% pour la cohorte de 1990) et montrer que ceux-ci sont très différents de la proportion de reconnaissance sur les décisions prises (15% en 1990). Par ailleurs, on observe de fortes variations des caractéristiques démographiques entre les demandeurs d'asile et les réfugiés reconnus. Ainsi la pyramide des âges des demandeurs est très influencée par le poids de la demande africaine, assez récente, alors que celle des réfugiés reconnus est en grande partie le reflet des reconnaissances sur unité de famille dues à l'ancienneté et à l'ampleur de l'exil en provenance d'Asie du Sud-Est.This paper describes quantitatively the stages followed by seekers of asylum in France between the first application in 1990 and the acqusition or refusal of refugee status at the end of l993. The demographic profile of the people at each stage is also analysed. For the first time it has been possible to calculate recognition rates by cohort (26% for the cohort of 1990) and demonstrate that those rates are very different from the proportion of recognition among decisions taken (15% in 1990). In addition, significant variations in demographic characteristics between asylum seekers and recognized refugees can be observed. For instance, the age pyramid of asylum seekers is very much influenced by the weight of recent African applications, whereas the pyramid of recognised refugees is largely the reflection of earlier reunification of the numerous families that fled from South-East Asia (Vietnam, Laos and Cambodia).
- Les Français par mariage et leurs conjoints. Une situation diversifiée et évolutive - Gérard Neyrand, Marine M'sili p. 123-143 Après une brève présentation de l'histoire du droit de la nationalité concernant les conjoints étrangers des couples bi-nationaux, les auteurs analysent les nouvelles conditions introduites par la réforme de 1993. Ils s'attachent ensuite à décrire la situation de ces Français par mariage et de leurs conjoints. La prépondérance ancienne de certains flux migratoires (Europe du sud) est remise en cause par l'importance accrue du Maghreb, mais aussi du reste de l'Afrique et de l'Asie du sud-est. La diversité des facteurs influant sur les demandes d'acquisition est ainsi mise en valeur, qu 'ils soient économiques, juridiques ou sociaux (les effets de la loi de 1984, l'explosion des demandes de ressortissants suisses constituent des exemples majeurs). Est évoquée ensuite la place des variables identitaires et de milieu dans les comportements d'acquisition. La proportion des couples hommes étrangers/femmes françaises par rapport à celle des hommes français/femmes étrangères apparaît ainsi très différente selon l'origine nationale du conjoint étranger. La tendance à l'augmentation des écarts d'âge entre conjoints va de pair avec une élévation du niveau socio-professionnel des couples et les transformations des parts respectives des groupes de nationalités. Mais la notion de mixité connaît plusieurs définitions possibles. La différence de nationalité des conjoints, qui fonde sa définition juridique ou administrative, recouvre aussi bien des situations de mixité culturelle (exogamie) que des situations de proximité culturelle (endogamie).After a brief presentation on the history of the law concerning acquisition of French nationality by marriage, the authors analyse the new bill passed in 1993. They go on to describe the social characteristics of people who acquire French nationality by marriage and their spouses. Southern European migration flows are now less important than immigration not only from the "Maghreb", but also from the other parts of Africa and from South-East Asia. The 1984 bill and the sudden increase in the number of Swiss citizens show that other economic, social and legal factors appear to be determinant when spouses ask for French nationality. The social and cultural characteristics of the spouse explain the recent changes among those who have acquired French nationality by marriage. For instance, the number of couples that consist of a French husband and a foreign wife, as compared to those where the situation is reversed, depends on the nationality of the foreign spouse. The increasing age-gap between spouses can be attributed to their increasing socio-professional level and to changes in the distribution by nationality among the foreign population. But even the concept of mixed couple is ambiguous. Over and above the legal definition, which is simply based on the nationality of the spouses, the term conveys cultural diversity (exogamy) as well as cultural proximity (endogamy).
- Les médecins étrangers dans les hôpitaux français - Linda Denour, Rémi Junker p. 145-166 La réforme de 1984 modifiée à la suite de la Directive européenne de 1975, remplace les deux voies d'accès aux études de spécialités médicales par une voie unique : l'internat. Cette voie est réservée aux étudiants formés exclusivement en France quelle que soit leur nationalité. Désormais, les étudiants formés à l'extérieur de l'Union européenne ne peuvent accéder à la spécialisation que par des voies spécifiques. Même naturalisés, leur diplôme de spécialité délivré en France et encore moins leur diplôme de docteur en médecine délivré à l'étranger ne leur ouvrent droit à l'exercice en France. De ce fait, l'hôpital public reste leur seul employeur. Ils y occupent des emplois précaires, pénibles et sous-rémunérés dans des services délaissés par les médecins français et/ou étrangers inscrits à l'Ordre, préférant le secteur privé, lucratif et moins contraignant. Certains parmi eux souhaitent demeurer en France, en raison des conditions de vie et d'exercice défavorables au pays d'origine. Ils apprécient aussi la culture française. Une évolution récente de la législation, répondant aux carences en spécialistes, notamment dans certains services des hôpitaux non universitaires, pourrait permettre aux plus expérimentés d'accéder à un statut contractuel plus valorisant.The modified 1984 reform, consecutive to the European Directive of 1975, replaces the two ways of access to medical speciality studies with only one way: internship, which is reserved for students formed exclusively in France regardless of their nationality. From now on, the students educated outside the European Union would no longer be able to access specialization except by specific means. Even if they are naturalized, their speciality diploma delivered in France or even worse their medecine doctor degree delivered overseas would not allow them the right to practice in France. Public hospitals remain consequently their sole employer. There, they hold precarious painful and underpaid jobs in departments neglected by French and/or foreign doctors members of the Ordre, who prefer the private sector, lucrative and less constraining. Some of them wish to stay in France, in view of standards of living and the unfavourable conditions of their countries of origin. They like also French culture. Recent legislative changes, aimed at reducing the shortage in specialists, specially in certain departments in non university hospitals, could allow the most experienced to reach the more rewarding status of contract holder.
- La présence française dans la culture malgache - Chantal Crenn p. 167-192 50 000 Malgaches, venus essentiellement des Hauts-Plateaux, vivent en France formant ce que l'on a pu appeler une migration silencieuse. Est-ce à dire qu'ils sont assimilés ? C'est à travers l'histoire des relations franco-malgaches que l'on pourra répondre à cette question et faire apparaître la nature spécifique de l'émigration malgache en France. Du fait de la colonisation, les relations des malgaches à la France se sont établies sur un schéma d'attirance-répulsion. Les Mérinas, élite, cultivée, sont fascinés par la culture française, mais, anciens dominants de l'île, ils supportent mal la situation de soumission que leur impose la colonisation. Critique de l'ancienne puissance et participation à des mouvements nationalistes cohabitent avec le choix de la France pour études et comme terre de repli. Les raisons qui poussent les Malgaches vers la France tiennent essentiellement à leur tradition culturelle qui exige des études poussées et au domaine social et économique. Raisons qui perdurent de l'époque coloniale au gouvernement de Zafy en passant par le régime de Ratsiraka. L'arrivée en France débute presque toujours par une déception, une crise identitaire dues au choc entre la France "héritée" et "rêvée" et la réalité. N'étant pas reconnus d'emblée comme des pairs par la société française, les Malgaches sont offensés d'avoir à prouver leur valeur. De plus, la perte de leur prestige et d'une certaine aisance économique fait qu 'ils se sentent déclassés. Ils vivent alors la France comme un monde hostile et sont tentés par un repli sur leur propre communauté. Mais une fois passé le choc de la découverte de leur position d'étrangers, les Malgaches reprennent leur mouvement vers la société d'accueil afin de reprendre leur ascension personnelle et de mieux bénéficier de la culture environnante. Le groupe est mis en sourdine, les cercles amicaux se diversifient, certaines valeurs considérées comme typiquement malgaches sont mises à distance sans toutefois renier la personnalité ethnique et l'attachement à la culture malgache. C'est une intégration sans déculturation. Faire des études et venir en France apparaissent donc comme deux éléments de l'identité malgache fortement enracinés dans leur histoire et liés à leur avenir comme moyen de conserver (ou retrouver) un statut social et économique en rapport avec celui des anciens.50 000 Malagasies, most of them from Imerina (the central part of Madagascar) are now living in France, and constitute what has been called a silent migration. But does that mean that they are assimilated? It is through the history of French-Malagasy relations that we can answer that question, and show the specific character of Malagasy emigration to France. Because of their colonial history there is an attraction / repulsion relationship between Malagasies and France. The Merinas, as a sophisticated elite, are captivated by French culture, but as the former rulers of the island they have great difficulty in accepting colonial domination. Criticism of the former power and participation in nationalist movements cohabit with the choice of France as a place to study or retire. The attraction exerted by France on Malagasies is either economic and social or else lies in their cultural traditions, which place great value on higher education. These reasons survived from colonial times through the Ratsiraka regime and the Zafy government. For a Malagasy, arrival in France usually brings disillusionment and an identity crisis, both caused by the gap between their inherited dreams of France and the cold reality. Not being at once recognized as peers by French society, Malagasies find it offensive to be obliged to prove their value. This loss of prestige and of part of their economic welfare makes them feel declassé. So they live in France as in a rather hostile world and are tempted to withdraw into their own community. But once the shock of discovery of their position as strangers is absorbed, Malagasies continue in their movement towards the host society in order to achieve personal success and to maximise the benefit they can receive from French culture. The group is devalued, they acquire different friends, and some of the typically Malagasy values are kept at a distance. However they do not repudiate their ethnic personality or the attachment to Malagasy culture. It is an integration without loss of culture. Coming to France and acquiring an education can be seen as distinct elements of the Malagasy identity, strongly rooted in their history and linked to their future as ways of preserving -or rediscovering- a social and economic status in relation to that of their forebears.
- L'émigration italienne : historiographie, anthropologie et recherche comparatiste - Paola Corti p. 5-18
Note de recherche
- Les Français à l'étranger : une population difficile à délimiter - Béatrice Verquin p. 193-203
Chronique législative
- La lutte contre le racisme en Europe : I - Les instruments internationaux - Jacqueline Costa-Lascoux p. 205-219
Notes de lecture
- Louis Necker La mosaïque Genevoise - Pinguet Etienne, Noin Daniel, Piguet Etienne p. 221-222
- Gildas Simon Géodynamique des migrations internationales dans le monde - Pinguet Etienne, Noin Daniel p. 223-224
- Livres reçus - p. 225-226
- Note aux auteurs - p. 230