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Revue | Projet |
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Numéro | no 323, septembre 2011 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- « Bon sens ne saurait mentir ? (éditorial) » - Jean Merckaert p. 1
Question en débat - La justice, une affaire de professionnels ?
- « La justice, une affaire de professionnels ? (introduction) » - Jean Merckaert p. 4 Les citoyens seront désormais appelés à juger, aux côtés des magistrats, de certains délits. Ainsi en a décidé le parlement. Parce qu'elle est rendue « au nom du peuple français », la justice doit-elle être rendue par le peuple ? Selon que l'on est juré d'assises, juge professionnel ou constitutionnaliste, le regard diffère.
- Le droit reste un métier - Michel Huyette p. 5-10 Que des citoyens contribuent à rendre la justice pour les crimes les plus graves oblige les magistrats à s'interroger sur leurs pratiques. L'absence de compétence juridique des jurés est peu préjudiciable, si la cour d'assises se donne du temps pour juger. Mais en introduisant des jurés en tribunal correctionnel, sans véritablement leur donner les moyens de participer au jugement, le gouvernement semble livrer à la vindicte populaire le laxisme supposé des magistrats.
- Quand les citoyens rendent la justice - Armelle Giglio-Jacquemot, Aziz Jellab p. 11-16 Le recours aux jurés se répand. Déjà présents en cour d'assises, comment vivent-ils cette expérience de « juge d'un jour » ? Peu préparés, inquiets quant à leur légitimité, ils oscillent entre déférence envers les magistrats et crainte de manipulation. Les assises deviennent une école de délibération démocratique.
- Juger, une profession et un acte citoyen - Dominique Rousseau p. 17-21 Le pouvoir des juges inquiète l'exécutif. Il interroge aussi le législateur, car c'est l'interprétation des lois qui leur donne une portée effective. Plus que l'élection, associer des citoyens est un moyen d'asseoir la légitimité de la justice, permettant aussi de renouveler la démocratie.
- « La justice, une affaire de professionnels ? (introduction) » - Jean Merckaert p. 4
Dossier - Le travail, facteur d'isolement ?
- « Le travail, facteur d'isolement ? (introduction) » - Jean Merckaert p. 22
- Le piège de la souffrance au travail - Françoise Piotet p. 23-31 La souffrance s'impose comme le registre premier de la plainte des travailleurs. Or le prisme psychologique, conjugué à l'affaiblissement syndical, masque les causes structurelles du malaise : les transformations du travail, la financiarisation, ou encore l'incitation à donner de sa personne sans contrepartie.
- Quand les services rendent serviles - Marie-Bernadette Grimault, Joëlle N., Jean Merckaert p. 32-34
- Au chevet de l'organisation du travail - Dr Blandine Devaux p. 35-37 Témoignage – Le médecin du travail n'est condamné ni à tenir le registre des victimes de conditions de travail pathogènes, ni à réguler des conflits individuels par le recours à l'inaptitude : il lui appartient aussi d'aborder la santé au travail dans sa dimension collective.
- L'évolution du travail en France face à la mondialisation - Patrick Dieuaide p. 38-45 Sous l'effet conjugué de l'ouverture économique et du capitalisme financier, la France voit évoluer fortement le paysage de l'emploi, la gestion des ressources humaines, les formes de l'emploi et la place des syndicats, au détriment du travail peu qualifié.
- De la difficulté de prescrire un travail évolutif - Philippe Bénard p. 46-47 Témoignage – Quand le diktat de la finance remplace l'épopée industrielle, que l'entreprise se réorganise en permanence, la place du salarié est instable. L'éclairage d'un ancien cadre, devenu urgentiste des firmes en difficulté.
- Mutations industrielles : les salariés en première ligne - Franklin Claude p. 48-52 Témoignage – Ces trente dernières années, l'industrie automobile s'est tertiarisée en externalisant une partie de sa production. L'univers du salarié s'est standardisé, limitant ses marges de manœuvre. À charge pour lui d'y retrouver du sens.
- Devant l'impossibilité de faire le travail prescrit - Laurent Caron, Marylène Coppi, Laurence Théry, Alexandre Vasselin p. 53-60 Quand les consignes sont multiples, voire contradictoires, il devient parfois impossible de bien faire son travail, d'y trouver du sens. La reconnaissance du salarié, sa santé, sa motivation, son respect des règles sont alors menacés. Il n'est pas sûr que l'entreprise y trouve son compte.
- Management, les maux pour le dire - Vincent de Gaulejac p. 61-68 Entretien - Privé d'utopies mobilisatrices, l'individu se voit offrir par le travail la réalisation de son potentiel. Cette idéologie de la performance et du mérite est pernicieuse, car difficile à réfuter. Elle condamne à l'insatisfaction et, bien souvent, à l'échec personnel.
- Le management au risque de la dérision - Éric Faÿ p. 69-75 Les méthodes de management font souvent appel au dialogue avec les salariés pour mieux les enfermer ensuite dans des procédures et des normes. Cette manipulation de la parole, ou dérision, est porteuse de violence : elle nie la subjectivité de l'être humain, détruit la confiance en l'autre et le goût du travail bien fait.
- Petit lexique critique de la langue managériale - Pierre Durantin, Paul Lamartine p. 76-78
- Quand Rome parle du travail - Françoise Terrel-Salmon Exclusivité web – C'est avec la seconde révolution industrielle que l'Eglise s'engage sur le problème du travail. L'encyclique Rerum Novarum, pilier du Discours social de l'Eglise, a pour sujet la condition des ouvriers, mais elle consacre au travail lui-même un long développement. C'est à ce texte fondamental que se référeront toutes les encycliques suivantes. Source : www.discours-social-catholique.fr
Chroniques
- Vers le "krach" des dettes publiques - Gaël Giraud p. 79-86
Recensions
- Note de lecture - Jean Caron p. 87-96