Contenu du sommaire : Migrations et environnement

Revue Revue Européenne des Migrations Internationales Mir@bel
Numéro Vol. 18, no 2, 2002
Titre du numéro Migrations et environnement
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Editorial - p. 7-9 accès libre
    • Les recompositions territoriales dans le Maroni : relation mobilité-environnement - Frédéric Piantoni p. 11-49 accès libre avec résumé
      Les dynamiques socio-spatiales dans le bassin hydrographique du Maroni (frontière entre la Guyane française et le Surinam) éclairent le croisement des champs disciplinaires migration et environnement. Au delà de la dimension écologique auquel il fait implicitement référence, ce carrefour ne s'inscrit-il pas dans la problématique globale des relations entre territoire, société et ressources dans lesquelles les mobilités humaines sont une clef de lecture ? L'évolution de l'organisation spatiale des groupes de Marrons établis sur les rives du Maroni depuis le XVIIIe siècle, est indissociable de la capacité de mobilité. Elle reste une condition d'exploitation des ressources - aurifères dans la vallée et commerciales dans l'estuaire - elle est un enjeu chargé de ressources sociales et d'appropriation territoriale qui participe de la formation d'espaces relationnels.
    • Formes de mobilité et dynamique de l'environnement en Tunisie - Michel Picouet p. 51-65 accès libre avec résumé
      La croissance démographique, le développement des moyens technologiques d'extraction et d'exploitation des ressources, les mécanismes de croissance axés vers la satisfaction de besoins sans cesse grandissants, la formidable poussée des technologies et des moyens de communication se sont traduits par une occupation de l'espace sans précédent partout où cela était possible. Cette consommation de l'espace dans un temps très court se solde aujourd'hui par un recours massif aux ressources naturelles de la planète. Dans ce contexte, la migration n'est plus seulement un facteur de régulation des " surplus démographiques ", elle est également un agent direct des transformations dans les systèmes de production et d'usage des ressources naturelles, et agit en conséquence sur les écosystèmes. C'est un élément qui peut être une cause ou une conséquence de l'évolution des milieux et dans bien des cas de sa dégradation. Après un aperçu général sur les relations entre la migration et l'environnement, l'auteur examine l'expérience tunisienne.
    • Frontière, migration et environnement en Amazonie - Philippe Hamelin p. 67-82 accès libre avec résumé
      La grande mobilité actuelle des hommes, dans le temps et dans l'espace, crée de nouvelles formes d'occupation de l'espace. Celles-ci génèrent donc de nouvelles relations entre l'homme et son environnement. À partir de la relecture de deux enquêtes, menées sur le peuplement des fronts pionniers en Amazonie brésilienne, on montrera comment le passage d'une migration classique à une circulation intense des individus bouleverse complètement la relation à l'environnement des populations. Les mobilités engendrent de nouvelles territorialités complexes où les conflits d'usage risquent de devenir nombreux. On assiste à la disparition du paysan, ancré dans son terroir, symbole de la civilisation agricole, et à l'émergence d'une nouvelle civilisation qualifiée d'urbaine par défaut.
    • L'accès aux ressources foncières, enjeu de l'émigration rurale andine. : Essai de lecture systémique à partir de l'exemple bolivien - Geneviève Cortes p. 83-104 accès libre avec résumé
      Cet article propose une analyse de l'émigration rurale dans les Andes de Bolivie au travers de ses modes d'articulations - et d'interactions - avec la question de l'accès aux ressources foncières et de ses modalités d'usage. Héritages du passé, la rupture d'un mode ancestral d'utilisation verticale du milieu, tout autant que l'inégalité de la structure agraire et l'émiettement de la propriété familiale, constituent à l'échelle nationale un puissant facteur agro-environnemental de l'émigration rurale contemporaine andine. Toutefois, l'analyse micro-locale des dynamiques migratoires de certaines campagnes boliviennes révèle que les migrations internationales ne répondent pas toujours à la règle de la pression foncière et qu'elles peuvent jouer à contresens d'un processus de régulation et de compensation des inégalités d'accès aux ressources. À ce constat s'ajoute celui d'un changement profond dans les modes traditionnels d'usage du sol, oscillant entre déprise et intensification agricole, et dont la portée est cruciale en termes de développement.
    • Migrations et mutations des systèmes agraires : la culture brésilienne du soja au Paraguay - Sylvain Souchaud p. 105-137 accès libre avec résumé
      Installés au Paraguay, à la frontière du Brésil, sur la rive droite du río Paraná, des immigrants brésiliens ont développé l'agriculture spéculative et engagé la refonte des systèmes de production du monde rural paraguayen. Grâce à l'introduction de l'agriculture intensive d'exportation, ils sont à l'origine d'importantes transformations de la structure agraire paraguayenne, faisant progresser la surface cultivée et inaugurant, dans une structure foncière marquée par l'opposition latifundium/minifundium, l'apparition de la propriété moyenne. Malgré les pressions fortes qu'ils exercent sur les écosystèmes forestiers, il se dégage de l'examen des techniques de production que la gestion des écosystèmes envisagée, quoique ponctuellement mise en application, dépend encore largement de contraintes extérieures qui échappent au contrôle des cultivateurs.
    • Les réfugiés de l'environnement : Une nouvelle catégorie de migrants forcés ? - Patrick Gonin, Véronique Lassailly-Jacob p. 139-160 accès libre avec résumé
      Si la violence, les persécutions, les violations des droits de l'homme sont les causes les plus fréquentes des exodes, il existe un autre motif de départ dont on parle moins, fondé sur la dégradation, la confiscation ou la destruction de l'environnement biophysique. Les calamités naturelles, les destructions intentionnelles ou accidentelles de l'environnement, les politiques environnementales sont sources de déplacements plus ou moins contraints de populations considérées depuis peu comme une catégorie de réfugiés appelée " réfugiés de l'environnement " ou " réfugiés écologiques ". Cet article se propose de retracer l'histoire institutionnelle et les débats et controverses que suscite l'émergence de cette nouvelle catégorie de " réfugiés pas comme les autres ". Il s'appuie sur des exemples de réfugiés de l'environnement chassés par la sécheresse, des éleveurs Peuls du Mali et du Burkina Faso réfugiés au Ghana dans les années 1983-84, des agriculteurs mozambicains fuyant en 1992-93 vers la Zambie, et des Soninké de la région de Kayes au Mali.
    • De la migration circulaire à l'abandon du territoire local dans le Zarmaganda (Niger) - Harouna Mounkaïla p. 161-187 accès libre avec résumé
      Les profondes mutations, amplifiées par les sécheresses récentes que connaît le Zarmaganda (Niger) constituent une des clés d'interprétation de son dynamisme migratoire. En effet, elles se manifestent notamment par la persistance d'une insécurité alimentaire qui contribue largement à l'accélération des migrations, perpétuant ainsi le développement de cette pratique spatiale séculaire. Cet article met en évidence les interactions complexes entre insécurité alimentaire et migration. Dans le Zarmaganda, la gestion de l'insécurité alimentaire s'exprime à travers des pratiques migratoires diverses qui s'inscrivent soit dans une logique de maintien des populations dans leur territoire, soit dans la finalité de les soustraire de cette contrainte majeure. Il en résulte une inscription spatiale différenciée de ces migrations en fonction des logiques qui les sous-tendent.
  • Note de recherche

  • Note documentaire