Contenu du sommaire : Les médias des minorités ethniques

Revue Revue Européenne des Migrations Internationales Mir@bel
Numéro Vol. 26, no 1, 2010
Titre du numéro Les médias des minorités ethniques
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Éditorial. Les médias des minorités ethniques. Représenter l'identité collective sur la scène publique. - Isabelle Rigoni p. 7-16 accès libre
    • Identity, Space and the Media: Thinking through Diaspora - Myria Georgiou p. 17-35 accès libre avec résumé
      Cet article propose une approche spatiale de l'identité et de la médiation dans la mesure où, comme il le soutient, cette approche offre un cadre pour appréhender et analyser la construction complexe et mouvante de l'identité dans le monde interconnecté contemporain. Plus précisément, il examine l'importance de la mobilité, des intersections médiées et immédiates, et des juxtapositions de la différence comme des éléments nécessaires à l'analyse des constructions identitaires contemporaines. Ce papier propose une analyse multi-spatiale et argumente sur la matrice spatiale de l'appartenance diasporique. Le cas de la diaspora est choisi comme un cas exemplaire de la formation culturelle dans un monde interconnecté. Comme il est soutenu, la diaspora envisage la mobilité et l'installation des personnes non comme des opposés, non comme des causes et des effets, mais plutôt comme des éléments co-existants dans un monde connecté par des flux et des réseaux. La diaspora représente également un cas exceptionnel de médiation intense, puisque d'une part les réseaux de communication et les échanges d'information se développent à travers différents lieux et, d'autre part, ceux-ci suivent des directions différentes, avec des conséquences pour l'identité et la communauté.
    • Migrant Publics: Mass Media and Stranger-Relationality in Urban Space - Kira Kosnick p. 37-55 accès libre avec résumé
      En Allemagne, le développement de chaînes ethniques destinées à représenter immigrants et minorités, peut être aisément lu comme une histoire en déclin. En reconsidérant le débat discursif qui a marqué les principales réflexions menées sur la représentation des minorités dans la sphère publique, cet article propose une réévaluation de la notion de public dans le but de souligner les différents aspects de la construction de l'espace urbain et des imaginaires sociaux produits par les paysages médiatiques (mediascapes) turco-allemands.
    • Médias tsiganes en France et en Hongrie : re-présentation de soi dans l'espace public - Claire Cossée p. 57-80 accès libre avec résumé
      Cette contribution entend dresser un portrait des médias créés par et pour des Tsiganes en France et en Hongrie, via les supports traditionnels et sur Internet. L'analyse porte sur la représentation de soi dans l'espace public entreprise par des acteurs et actrices médiatiques oeuvrant à renverser le déni du droit à s'auto-définir dont les Tsiganes font généralement l'objet. L'enjeu de ces présentations alternatives des groupes s'inscrit tant dans la conquête d'une dignité que de l'acquisition de droits ou de meilleures conditions de vie. Rares sont les recherches dans ces deux pays qui étudient les médias des minorités comme de véritables outils de lutte face aux rapports de domination. L'article analyse les conditions de l'émergence de cette parole collective dans l'espace public, en s'arrêtant sur les parcours biographiques des artisans de la nouvelle génération de ces médias, replacés dans leurs contextes nationaux et transnational. Il étudie également le rôle militant de ces productions dans leur contenu revendicatif et dans les diverses manières dont elles sont utilisées.
    • Virtual Migration. Brazilian Diasporic Media and the Reconfigurations of Place and Space - Martijn Oosterbaan p. 81-102 accès libre avec résumé
      Cet article examine les implications de l'évolution actuelle des moyens de communication sur la forme, le contenu et la place des communautés brésiliennes migrantes en Europe. Il entend montrer que l'Internet permet à la fois la déterritorialisation et la reterritorialisation des diasporés brésiliens à Amsterdam et à Barcelone. Les migrants brésiliens utilisent les communautés virtuelles sur les sites des réseaux sociaux pour maintenir des réseaux de connaissance qui facilitent la migration et l'installation dans les villes de destination. L'essor des communautés virtuelles migrantes sur les sites de réseaux sociaux ouvre de nouvelles voies pour la construction communautaire et le partage d'informations dans et entre les villes, en même temps qu'il contribue à la formation d'une sphère publique brésilienne diasporique. Les sites de réseaux sociaux offrent la possibilité d'interconnecter les migrants les uns aux autres dans un schéma relativement plat de communication, et présentent également de nouveaux espaces sur lesquels projeter une communauté symbolique. Ces nouveaux espaces communautaires sur Internet interrogent les notions d'espace et de lieu dans la mesure où les migrants s'identifient à des localités multiples, simultanément ou de façon intermittente, tout en faisant de leur héritage culturel et/ou national brésilien une part importante de leur sentiment d'appartenance.
  • Notes de recherche

  • Articles hors-dossier

    • Les Roms migrants en région parisienne : les dispositifs d'une marginalisation - Alexandra Nacu p. 141-160 accès libre avec résumé
      Cet article s'intéresse aux Roms est-européens installés en banlieue parisienne et aux formes d'intervention institutionnelle (pouvoirs publics et ONG) à leur endroit. En analysant ce phénomène à différentes échelles (européenne et locale), l'auteure montre comment ce groupe, sédentaire à l'origine, est maintenu avec le concours de l'action des pouvoirs publics dans un nomadisme forcé, perpétuant et même renforçant ainsi sa marginalisation.
    • Mobilités géographiques et écarts de pouvoir au sein de trois entreprises mondialisées. Mobiles, immobiles et « ubiquistes » - Laura Gherardi, Philippe Pierre p. 161-185 accès libre avec résumé
      Cet article s'attaque à la croyance selon laquelle la mobilité géographique internationale, intense et répétée, contribuerait à rendre, en entreprise, une élite homogène de cadres et dirigeants. Cette contribution souligne, au contraire, un espace social de différences dans lequel le groupe de cadres et dirigeants étudiés n'existe pas en tant que classe sociale unifiée. L'article questionne d'abord les usages idéologiques et profits censés découler de la mobilité des idées et des personnes au fil des projets dans une entreprise en réseau. Il met en évidence des dimensions idéologiques de la centralité croissante de la mobilité géographique dans les rapports de domination au travail. Les rentiers et les héritiers de grandes fortunes ont généralement la liberté de choisir la mobilité ou l'immobilité, de déterminer leur propre rythme de déplacement alors que ce n'est pas le cas pour les dirigeants des entreprises étudiées, ni moins encore pour les managers qui doivent acquérir et mobiliser personnellement un capital de relations sociales nationales et internationales. La distinction dans la population même des « mobiles », entre « ubiquistes » et les autres, illustre le lien entre pouvoir et capacité d'un individu à opérer en des scènes géographiquement éloignées, directement ou par délégation. Cette double présence existe non seulement au moyen des nouvelles technologies mais surtout grâce à la mobilité d'autres individus qui se déplacent simultanément au profit des « ubiquistes ». Cette analyse des ressources et potentiels de mobilité physique géographique amène à souligner des formes peu connues d'exploitation et de domination dans les entreprises mondialisées.
  • Notes de lecture