Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue française des Affaires sociales |
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Numéro | no 4, 2010 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La santé au travail : une préoccupation multiforme pour les économistes - Thomas Barnay, Damien Sauze, Hélène Sultan-Taïeb p. 7-25 Les liens entre état de santé et activité professionnelle constituent aujourd'hui une dimension incontournable de plusieurs champs de l'intervention publique (retraites, santé publique, emploi…). Qu'il s'agisse d'évaluer l'impact de la santé sur le maintien en emploi ou l'effet des conditions de travail sur la santé, les économistes développent aujourd'hui des travaux permettant de mieux saisir ces interactions et de participer à un meilleur éclairage des décisions publiques. Un état de santé dégradé apparaît clairement comme un frein à l'activité et un motif de départ précoce en retraite. Outre l'ensemble des mesures de santé publique visant à améliorer l'état de santé général de la population, ces études conduisent à s'interroger sur le rôle spécifique du milieu professionnel dans la préservation de la santé des salariés. Néanmoins, l'évaluation de la prévention en santé au travail comme la prise en compte des effets néfastes du travail sur la santé se heurtent à des phénomènes de sous-déclaration et de sous-reconnaissance des accidents du travail et des maladies professionnelles. Surmonter ces obstacles est un enjeu pour les analyses économiques.The links between health and work are definitely a major public policy issue, notably, in terms of retirement, public health, and employment. Economic analyses have focused on measuring both the impact of health on employment and the effect of working conditions on health. Poor health clearly appears to impede professional activity and may cause earlier retirement. In addition to public health measures designed to improve the overall health of the population, these studies raise questions about the specific role of work environment in preserving employees' health. Nevertheless, the evaluation of occupational and safety health measures is hindered by under-reporting and under-recognition of occupational injuries and illnesses. Overcoming these obstacles remains a challenge for economic analyses.
- Comment des médecins hospitaliers apprécient leurs conditions de travail : Réponses aux questions ouvertes d'une enquête nationale - Madeleine Estryn-Behar, François Leimdorfer, Geneviève Picot p. 27-52 Dans un contexte de changements rapides et profonds de l'organisation hospitalière, comment des médecins hospitaliers vivent-ils leur situation au travail ? Comment disent-ils leurs sentiments de satisfaction et d'insatisfaction dans leur pratique professionnelle ? Une enquête en ligne (Santé et satisfaction des médecins au travail) a permis de recueillir en 2007-2008 les libres réponses de 2 555 médecins et pharmaciens salariés sur ce qu'ils aiment dans leur métier et ce qui leur est pénible. Des logiciels informatiques d'analyse lexicométrique ont permis de faire des analyses de la distribution des formes lexicales de ce corpus. On constate que, s'agissant de « ce qu'ils aiment le plus », les médecins et les pharmaciens répondants ont mis spontanément au premier plan les aspects relationnels et de contenu médical de leur profession. Sur « ce qui leur semble le plus pénible », les réponses portent sur les conditions de travail, sur le manque de temps, de personnel, de locaux et, surtout, de reconnaissance, tant de l'administration ou des collègues que des patients, et sur l'agressivité de ces derniers. Les contraintes administratives, enfin, et les difficultés relationnelles avec l'administration sont au cœur de la pénibilité décrite par ces médecins.In a context of fast and deep changes in hospital organization, how do salaried physicians (public hospitals and private clinics) experience their work situation? What words do they use to express their feelings of satisfaction and dissatisfaction in terms of their professional practice? An on-line survey (SESMAT, Health and satisfaction of physicians at work) allowed us to collect in 2007-2008 the free answers of 2,555 physicians concerning what they like in their profession and what is hard for them. Lexicometric analysis computer software was used to analyse the distribution of lexical forms in this corpus. We observed, as regards “what they like most”, that the physicians who answered spontaneously highlighted the relational aspects and medical contents of their profession. When asked about the most difficult aspects, they most frequently mentioned working conditions, under-staffing, lack of time (too much spent on red tape and too little with patients), of deficient premises and resources (beds) – as well as insufficient recognition from management, colleagues, or patients (aggressiveness…). Last, administrative constraints and relational problems with authorities are at the heart of the difficulties experienced by physicians working in hospitals.
- Le financement du système de santé et le partage obligatoire-volontaire : Un point des connaissances - Michel Grignon p. 53-73 Cet article vise à faire un point des connaissances (en économie) sur le rôle de la couverture complémentaire dans le financement de la santé. On commence dans la première partie par définir les différents modes de financement de la santé et leurs forces et faiblesses respectives. Dans une seconde partie, sont passées en revue les connaissances théoriques et empiriques relatives à diverses formes de partage de la dépense de soins entre système obligatoire et système volontaire. Cette partie repose sur des contributions théoriques, mais aussi sur des analyses empiriques du fonctionnement de la complémentaire dans différents systèmes de soins ayant adopté ce type de financement sous des formes diverses : Canada, France, Royaume-Uni, Suisse et USA. La principale conclusion est la suivante : tout système de financement pur (purement obligatoire ou purement volontaire) est rejeté, d'un point de vue normatif (le bien-être social est moindre que dans un système mixte) ou positif (il ne serait pas choisi dans un vote référendaire). Les systèmes mixtes ne sont donc pas seulement la résultante de circonstances historiques chaotiques mais reflètent un arbitrage rationnel entre les défauts des systèmes obligatoires et volontaires.In this article, I survey the economic literature on voluntary insurance and the financing of health care. A first section provides a typology of the variety of financing schemes with their strengths and weaknesses. A second section surveys what we know from a theoretical and empirical perspective on how health care spending can be split between compulsory and voluntary schemes. In that section, I use theoretical results as well as empirical ones drawn from health care systems in Canada, France, the United Kingdom, Switzerland, and the US. The main conclusion is as follows: any pure financing system (i.e., only compulsory or voluntary) will be rejected, both from normative (welfare is lower in a pure system) and positive (no electorate would choose it) perspectives. Mixed systems are therefore not only the result of particular historical circumstances, but rather reflect a rational trade-off between the respective weaknesses of compulsory and voluntary systems.
Note brève
- Le travail social critique en Grande-Bretagne - Léa Lima p. 75-84
Note de lecture critique
- L'esprit de Philadelphie, la justice sociale face au marché total, Alain Supiot, Éditions du Seuil, Paris, 2010, 184 p. - Jean-Claude Barbier p. 85-94