Contenu du sommaire : Partenariats urbains

Revue Revue internationale des sciences sociales Mir@bel
Numéro no 172, juin 2002
Titre du numéro Partenariats urbains
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - Vincent HOFFMANN-MARTINOT, Leszek A. Kosi?ski p. 199-201 accès libre
  • Comment évolue la mondialisation et que laisse-t-elle augurer pour les villes ? - Hank V. Savitch p. 203-214 accès libre avec résumé
    Le présent article traite des nouveaux aspects de la mondialisation et de ce que cette dernière laisse augurer pour les villes de demain ; j'explique dans un premier temps que la mondialisation doit être considérée dans sa globalité car elle fait partie d'un ensemble complexe de forces technologiques, économiques et socioculturelles. Je souligne également qu'il s'agit d'un processus qui évolue progressivement et qui ne naît pas spontanément. Si toute ère nouvelle s'accompagne de changements évidents, elle comporte également une part de continuité. La mondialisation ne fait pas exception à cette règle et je la compare à d'autres périodes antérieures. Elle possède cinq caractéristiques essentielles : l. Les nouvelles technologies ; 2. Le rôle capital de l'information grâce aux communications instantanées ; 3. Une tendance croissante à l'uniformisation des produits économiques et sociaux ; 4. Une intégration internationale accrue ; 5. Une fragilité réciproque due à une plus grande interdépendance. La dernière partie du présent article présente les évolutions positives et négatives que la mondialisation peut laisser entrevoir pour les villes. La prospérité croissante, l'importance durable des centres villes et le renforcement de la démocratie font partie des évolutions positives. L'accentuation des déséquilibres, l'augmentation des conflits sociaux et les attentes plus importantes de la société civile constituent les tendances négatives. Enfin, je propose quelques solutions pour faire face à ces nouvelles orientations.
  • Partenariats et gouvernance urbaine - Ingemar Elander p. 215-230 accès libre avec résumé
    Il est courant de légitimer la gouvernance urbaine, en général, et les partenariats, en particulier, en faisant valoir leur efficacité au regard des formes traditionnelles de gestion publique, tout en glissant, voire en faisant l'impasse, sur leur lien avec la démocratie. La plupart des ouvrages invoquent en effet l'efficacité pour appuyer l'approche partenariale, alors que la capacité qu'on lui prête de créer une synergie entre les partenaires arrive normalement en tête de liste. Définir si un partenaire est efficace ou non relève, bien sûr, de l'empirisme mais il est vrai que la rhétorique de l'efficacité est assez puissante pour justifier, de toutes façons, la création de partenariats. On leur assigne plus ou moins la fonction de résoudre n'importe quel problème de gouvernance. Partant du débat théorique sur les partenariats et leur rôle dans la gouvernance urbaine et se fondant sur des exemples provenant d'études empiriques récentes, le présent article a pour principal objet d'élaborer une stratégie destinée à conduire des recherches internationales comparatives sur les partenariats et la gouvernance urbaine. Il s'achève par l'évocation d'incidences politiques découlant du rôle croissant des partenariats dans la gouvernance urbaine, et la mise en lumière de leur lien avec la démocratie, lequel était jusqu'ici négligé.
  • L'évolution du discours sur la ville : des institutions multilatérales d'aide au développement - Giulia De Ponte p. 231-242 accès libre avec résumé
    Au cours des années quatre-vingt, la politique urbaine des organisations multilatérales d'aide au développement a semblé se structurer de façon presque unanime autour des notions de gestion urbaine et de partenariat. On remarque, pourtant, la persistance d'une incertitude forte sur le sens exact que le discours de ces organisations attribue aux deux termes en question. Cela a obligé le débat de se limiter soit à une réflexion théorique trop vague, soit à une discussion liée aux seuls résultats empiriques des programmes mis en oeuvre. Dans cette situation, les commentateurs externes aux agences multilatérales ont souvent entrepris un travail d'interprétation des deux termes en question, en essayant d'en extrapoler la définition à partir des textes dans lesquels ils sont utilisés. Sans nier l'intérêt de ces approches, on essayera ici de suggérer un parcours différent. On retracera l'évolution historique du discours dont ces termes sont l'issue. On focalisera l'attention notamment sur les relations de filiation et de continuité ou de rupture qui caractérisent cette évolution, afin de comprendre dans lesquelles de ces relations s'enracine le sens des termes en question.
  • La gouvernance communautaire et les nouvelles relations entre l'État et les collectivités locales - Gerhard Banner p. 243-258 accès libre avec résumé
    La décentralisation était un processus par lequel l'État, de sa propre initiative, « accordait » une plus large autonomie aux collectivités locales. Aujourd'hui, dans la plupart des pays développés, les initiatives en faveur de la décentralisation viennent aussi des collectivités locales elles-mêmes, parce que de vastes pans de la politique intérieure de ces pays relèvent désormais de plusieurs niveaux de décision. Les dirigeants des villes et des agglomérations urbaines ont vu s'accroître leur pouvoir de négociation dans la mesure où les autorités de niveau supérieur comptent sur eux pour appliquer les lois et les programmes qu'elles ont adoptés. D'autre part, les autorités locales ont renforcé leur capacité à résoudre elles-mêmes leurs problèmes et leur capacité de « gouvernance communautaire » en obtenant le soutien de la population locale, en développant des partenariats et en modernisant leur administration. Un nouvel équilibre entre l'État et les collectivités locales semble donc s'établir sur la base d'une philosophie (dualiste) de la coopération. Mais, pour exploiter pleinement les possibilités de modernisation offertes par ce nouvel équilibre, les collectivités locales devront bénéficier d'une législation cohérente et mettre en pratique une stratégie proactive qui tienne compte des intérêts fondamentaux de l'État.
  • Les perspectives du partenariat entre les villes africaines - El Hadj Mbodj p. 259-263 accès libre avec résumé
    Le partenariat est un terme tellement galvaudé qu'on peut légitimement se demander s'il est un slogan ou un concept fructueux. Néanmoins, il répond à un triple besoin : d'association de secteurs différents mais complémentaires ; de repenser autrement la coopération ; de démocratisation des relations entre les acteurs du développement. Pour analyser les perspectives du partenariat entre les villes africaines, il convient de tenir compte, autant que possible, des conditions propres à chaque société considérée. L'exemple de partenariat de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec la communauté urbaine de Dakar et l'Association des maires du Sénégal, pourrait être étendu aux villes de l'Afrique de l'Ouest.
  • Les nouveaux partenaires sociaux du pouvoir local en Pologne - Jacek Wódz p. 265-272 accès libre avec résumé
    La Pologne a connu une période de changement politique à partir de 1989, après des années marquées par l'absence d'institutions démocratiques à l'échelon local. Le début des années 90 s'est caractérisé par un certain « vide politique », et ce n'est qu'au cours de la seconde moitié de la décennie que sont apparues les premières ébauches de partenariats entre pouvoirs publics locaux et communautés locales. Toutefois, le « vide politique » a déjà été comblé par les activités des partis politiques, et depuis la fin des années 90 il est possible d'identifier les partenaires sociaux des pouvoirs locaux. Il existe actuellement trois groupes de partenaires potentiels : (1) les experts, qui s'attachent à recenser les problèmes sociaux de divers groupes locaux (professionnels, par âge, etc.) et qui deviennent des partenaires de l'administration ; (2) les jeunes, qui ne sont pas entravés par les habitudes du passé et qui essayent d'exprimer leurs intérêts ; (3) les paroisses catholiques qui, dans les petites municipalités, organisent souvent la vie sociale. Parfois, une entreprise nouvellement créée, généralement par un investisseur extérieur, est aussi considérée comme une partenaire.
  • Le rôle des acteurs locaux dans la gestion urbaine : l'expérience de la ville de Tunis - Sémia Akrout-Yaïche p. 273-278 accès libre avec résumé
    Constituant à la fois un patrimoine historique et culturel à sauvegarder et un ensemble urbain à reconsidérer, la médina appelle une politique de développement intégré et de recherche d'équilibre entre les exigences patrimoniales et les exigences sociales. L'article décrit les partenariats développés à l'occasion des projets de réhabilitation de la médina, en insistant surtout sur le montage institutionnel et financier et sur le rôle important joué par l'Association de sauvegarde de la médina.
  • Promesses et embûches des partenariats public/privé en Corée - Sang-Chuel Choe p. 279-285 accès libre avec résumé
    Les problèmes urbains deviennent trop graves pour être laissés aux seules mains des pouvoirs publics : ils nécessitent un appel à la sagesse et aux ressources de toutes les parties concernées par les difficultés actuelles. Cet article retrace l'évolution historique du concept de partenariat public/privé et met en lumière ses promesses et ses inconvénients. L'auteur présente deux formes de partenariat public/privé, qui sont depuis longtemps pratiquées en Corée et qui permettent de mieux en comprendre le fonctionnement réel. Le premier exemple est le programme coopératif de rénovation urbaine qui fait participer les trois parties prenantes ? les habitants, les entreprises de construction et les autorités municipales ? à l'amélioration des quartiers insalubres. Le second est le programme de réaménagement foncier qui vise à convertir des terrains en zones urbaines constructibles avec la participation des propriétaires terriens et des pouvoirs publics. On espère susciter de nouvelles interrogations débouchant sur une conception améliorée du partenariat public/privé et fournir quelques éléments de comparaison transculturelle.
  • Initiatives locales et lutte contre la pauvreté en milieu urbain l'exemple de Yeumbeul au Sénégal - Mohamed Soumaré p. 287-293 accès libre avec résumé
    La plupart des centres urbains ont atteint aujourd'hui une phase où il s'agit avant tout de trouver des solutions durables au délabrement des équipements, aux disparités intra-urbaines et à l'extension de la pauvreté urbaine. Cet article propose une brève analyse d'une approche particulière de lutte contre la pauvreté menée par plusieurs organisations de la société civile à Yeumbeul, un quartier défavorisé dans la banlieue de Dakar, au Sénégal.
  • Développement des infrastructures : un partenariat entre le secteur public et le secteur privé en Inde - Debendranath Sarangi p. 295-300 accès libre avec résumé
    La politique en matière d'infrastructures est d'une importance capitale pour le développement économique. Elle devrait demeurer au premier plan des préoccupations des gouvernements, notamment dans les pays en développement. Le manque de capitaux reste un des principaux problèmes que rencontre l'exécution des programmes en matière d'infrastructures. Ce problème devrait être résolu par la mise en place d'infrastructures de bonne qualité, puisque cela attire les investissements. En Inde, différents modèles d'investissement (investissement autonome, investissement de coalition, investissement de partenariat) ont été mis en oeuvre pour trouver une solution aux problèmes de financement. Le Programme de villes durables (Sustainable Cities Programme ? scp), auquel le Programme des Nations Unies pour le développement (pnud) apporte son soutien, est un des meilleurs modèles de partenariat entre les secteurs public et privé pour le développement des infrastructures. Ce modèle a été mis en application dans la ville de Chennai, en Inde ; sa réussite a exigé la participation conjointe du secteur public et du secteur privé, ainsi que celle des associations locales. Le contexte national actuel semble favorable à la conduite d'une politique gouvernementale résolue d'investissement dans les infrastructures.