Contenu du sommaire : Varia
Revue | Cahiers d'études africaines |
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Numéro | no 162, 2001 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- In Memoriam : Albert Van Dantzig (1937-2000) - Claude-Hélène Perrot p. 237-238
- Christian Geffray (1954-2001) - Jean Copans, Jean-Pierre Dozon p. 239-242
études et essais
- Histoire des populations mahi : À propos de la controverse sur l'ethnonyme et le toponyme " Mahi " - Sylvain C. Anignikin p. 243-265 Les Mahi constituent aujourd'hui un des principaux groupes ethniques du département des Collines dans le Moyen Bénin. Il s'agit au départ d'un ensemble de communautés de petites dimensions et d'origines diverses dont l'unité a été forgée entre le XVIIe et le XIXe siècle par leur commune résistance au royaume du Danxomè. Ce sont ces relations conflictuelles entre le puissant royaume d'Abomey et les nombreuses petites communautés villageoises des marches septentrionales du Danxomè qui ont engendré le toponyme et l'ethnonyme " mahi ". Ce terme péjoratif qui souligne le caractère belliqueux et rebelle de ceux à qui il est attribué, a été inventé par les souverains d'Abomey pour désigner ces populations qui osaient défier leur puissance et tenaient en échec la redoutable armée du Danxomè. Par la suite et sous la colonisation française les populations concernées ont fini par s'approprier le toponyme et l'ethnonyme " mahi " malgré la grande diversité de leurs origines. Car l'expérience historique qu'elles ont vécue pendant plus de deux siècles, principalement dans leurs communs rapports douloureux à l'espace de pouvoir dominant d'Abomey, a fini par créer leur mode d'identification sociale et engendrer leur ethnicité. La dynamique de cette évolution est impulsée et nourrie par deux facteurs majeurs. Le premier est relatif au brassage des communautés rurales concernées. Ce facteur objectif est né de l'exode permanent imposé à ces populations par les guerres d'Abomey. Le deuxième facteur est d'ordre subjectif : il s'agit de la haine que toutes ces communautés rurales vouent au Danxomè et qui joue le rôle de ciment entre elles. Mais le processus de mono identification des Mahi est resté fragile du fait de la persistance des espaces d'identification primaires (Djigbénu, Gbanlinu, Dévo, Dovi, etc.) et de la destruction des rares espaces de pouvoir englobant qu'ils ont pu créer, tels que les royaumes de Gbowèlé, Tchahounka et Houndjroto. Cette fragilité a permis aux Mahi de s'ouvrir aux autres ethnies et de participer avec elles, et sans heurts majeurs, au processus d'intégration nationale dans l'espace actuel de la République du Bénin tout en restant attachés aux traits culturels de leur communauté de base.
- De la religion chez les intellectuels africains en France : L'odyssée d'un référent identitaire - Abdoulaye GUEYE p. 267-291 La recherche sur les intellectuels africains s'est fortement développée depuis quelques décennies, mais elle semble se reproduire à partir des mêmes problématiques. Celles-ci portent souvent sur le rapport de ces acteurs à l'État, donc leur lien au pouvoir politique, ou sur la crise de l'exercice de leur propre fonction. Nous éloignant des questionnements classiques, nous nous intéressons dans la présente étude à la place de la religion chez les intellectuels africains en France des années 1950 aux années 1980. La religion participe-t-elle de l'univers de ces derniers ? Quelle est la position des intellectuels africains vis-à-vis d'elle ? Ces acteurs ont-ils résolument sacrifié une valeur de socialisation au profit de l'idéologie marxiste ? Cette étude devrait pouvoir servir de jalons pour une réflexion plus systématique sur le rapport entre les intellectuels africains et la religion.
- Afro-Brazilians in Togo : The Case of the Olympio Family, 1882-1945 - Alcione M. Amos p. 293-314 Les Afro-Brésiliens du Togo : l'exemple de la famille Olympio, 1882-1945. Le mouvement des Afro-Brésiliens retournant en Afrique commença dans la première moitié du XVIIIe siècle et dura jusqu'au début du XXe siècle. Si la plupart des études porte sur les communautés afro-brésiliennes du Bénin et du Nigeria, peu de choses ont été écrites sur les communautés du Togo et du Ghana. Cet article est une reconnaissance de l'histoire de la communauté afro-brésilienne du Togo, particulièrement à Lomé, entre 1882 et 1945. Il concerne l'histoire de la famille Olympio, l'une des plus importantes familles du Togo. Débutant avec l'histoire du patriarche Francisco Olympio Silva, le fondateur de la famille en Afrique, et se terminant avec celle de son petit-fils Sylvanus Epiphanio Kwami Olympio, lequel a émergé en tant que leader de la libération après la Seconde Guerre mondiale, cet article donne une idée du niveau d'influence économique et politique que la communauté afro-brésilienne a exercé dans le pays pendant cette période.
- L'immoralité fondatrice : Bien commun et expression de l'intérêt individuel chez les Winye (Burkina Faso) - Jean-Pierre JACOB p. 315-332 Le texte propose une analyse de la dynamique et des formes de production de l'ordre social winye, à partir d'une approche de la manière dont les institutions locales intègrent l'expression de l'intérêt et de l'identité individuelles. Il montre que l'ordre social régional se constitue sur la base de réseaux de cultes prohibant pour leurs affiliés des conduites a-sociales par ailleurs courantes en créant ainsi les bases d'une stabilité politique transversale aux différentes communautés locales.
- Princes as Highway Men : A Consideration of the Phenomenon of Armed Banditry in Precolonial Borgu - Olayemi Akinwumi p. 333-379 Les princes comme bandits de grand chemin : une analyse du phénomène de banditisme armé dans le Borgu précolonial. Cet article analyse le banditisme armé dans l'histoire précoloniale du Borgu. Ce phénomène qui s'est produit au XVe siècle est vu comme une réaction au passage d'une économie agraire à une économie mercantile. L'entrée des princes du Borgu dans le banditisme est liée à la situation sociopolitique du pays à cette époque. Il en résulte que le banditisme armé, qui atteint son apogée au XIXe siècle, affecta la source principale de l'économie, le commerce caravanier, et entraîna l'effondrement de nombreux états du Borgu. On peut même aller jusqu'à dire que le déplacement de la route commerciale d'une région à une autre, ainsi que le boycott effectif des routes commerciales du Borgu, ont conduit à son appauvrissement au début du XXe siècle.
- Histoire des populations mahi : À propos de la controverse sur l'ethnonyme et le toponyme " Mahi " - Sylvain C. Anignikin p. 243-265
chronique bibliographique
- Analyses et comptes rendus - p. 351-380