Contenu du sommaire : Les marchés hors contrôle ?
Revue | Esprit |
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Numéro | No 12, décembre 2011 |
Titre du numéro | Les marchés hors contrôle ? |
Texte intégral en ligne | Accès réservé |
- Editorial - Les classes moyennes invisibles - Esprit p. 5
- Positions - L'étrange apathie des indignés français - Alice Béja p. 7
- Positions - Étrangers irréguliers : la comédie des expulsions - Jean Saglio p. 10
- Positions - Le « Grand Paris » : modèle ou contre-modèle pour les métropoles ? - Olivier Mongin p. 14
Article
- À l'épreuve du politique (dialogue) - Dialogue entre Claude Lefort et Pierre Rosanvallon p. 17 Claude Lefort (1924-2010) a consacré sa vie à étudier la démocratie, des racines démocratiques des grandes villes modernes à la reconstruction de la démocratie dans la lutte antitotalitaire. Un an après sa mort, cet entretien avec Pierre Rosanvallon nous fait partager une pensée lucide et claire, au cœur des questions politiques de ce début de XXIe siècle.
- À l'épreuve du politique (dialogue) - Dialogue entre Claude Lefort et Pierre Rosanvallon p. 17
Les marchés hors contrôle ?
- Introduction - Marc-Olivier Padis p. 32
- Peut-on encore encadrer les marchés financiers ? Wall Street et la loi Dodd-Frank - Gabrielle Durana p. 35 La crise actuelle est venue des États-Unis, et le gouvernement fédéral a fait voter une loi pour en contrer les effets, en régulant Wall Street. Pareille tentative de régulation avait déjà été mise en place par le président Roosevelt dans les années 1930, avec succès. Mais peut-on aujourd'hui légiférer comme on le faisait alors, dans un contexte global d'affaiblissement du politique ?
- L'instabilité du monde : inégalités, finance, environnement. À propos de Susan Strange - Christian Chavagneux p. 49 Susan Strange n'a jamais promu de théorie globale de l'économie politique. L'originalité de son approche, qui fait que ses textes sont encore si pertinents aujourd'hui, dix ans après sa disparition, réside dans la manière dont elle diagnostique les facteurs d'instabilité à l'échelle mondiale en intégrant préoccupation environnementale, instabilité sociale et montée en puissance, à côté des États, des acteurs transnationaux privés.
- L'échec des États face à la mondialisation - Susan Strange p. 62 Les États-nations, artisans du développement du capitalisme financier, se trouvent, à la fin du XXe siècle, dans l'impossibilité de contenir ses dérives. La finance échappe au politique, les inégalités se creusent et l'environnement se dégrade. Les États se pensent comme les seuls acteurs légitimes de la scène internationale alors que leur capacité à imposer leur autorité s'est érodée. Écrit au moment de la crise financière asiatique, cet article rappelle que les facteurs de la crise actuelle se sont mis en place depuis plus d'une décennie.
Les révoltes arabes, un an après
- Diversité des scénarios et signification historique mondiale. Introduction - Olivier Mongin p. 76
1. Des situations nationales contrastées
- L'histoire s'est remise en marche du Maroc à l'Égypte - Pierre Vermeren p. 78 Après les États colonisateurs sont venus les États autoritaires, qui garantissaient la stabilité des pays nouvellement indépendants aux yeux des anciennes métropoles. Aujourd'hui, les peuples ont repris leur histoire en main ; les cartes sont rebattues, et même les pays qui n'ont pas connu de soulèvements récents (Algérie, Maroc) ne sont pas sortis indemnes de ce grand bouleversement.
- En Algérie, les émeutes ne font pas le printemps - Jean-Pierre Peyroulou p. 90 L'Algérie reste en marge des révolutions arabes. L'auteur explique les raisons historiques de cet immobilisme, mais également les facteurs structurels, le pouvoir algérien fonctionnant par « pourrissement interne », en achetant la paix sociale et en octroyant des droits fictifs à des citoyens encore marqués par le souvenir de la guerre civile.
- Un régime immobile au milieu des révolutions - José Garçon p. 100 Le régime algérien est fondamentalement paradoxal, à la fois fort et faible, condamné à bouger avec la succession prévisible d'Abdelaziz Bouteflika mais en état de crispation. Entre désir de liberté et peur du chaos, les Algériens vont observer avec attention la suite des événements en Tunisie et en Égypte, tandis que le pouvoir cherchera à réaffirmer son rôle régional.
- L'histoire s'est remise en marche du Maroc à l'Égypte - Pierre Vermeren p. 78
2. Une montée en puissance des islamistes ?
- L'entrée dans une ère postislamiste ? - Olivier Roy p. 107 L'islam politique semble aujourd'hui sortir renforcé des élections tunisiennes. Pourtant, les révolutions arabes ont conforté l'évolution des partis islamistes vers une pratique politique plus séculière, la religion servant de référence pour les moeurs sans délivrer de programme politique.
- Le rôle des islamistes dans les révolutions arabes (entretien) - Patrick Haenni p. 116 Les révolutions tunisienne et égyptienne ont mis en lumière des transformations idéologiques dans le camp islamiste. En Égypte, par exemple, le mouvement des Frères musulmans est divisé et concurrencé par la montée des salafistes. On ne peut comprendre le poids de l'islam dans les choix politiques à venir sans prendre en compte les débats internes qui s'imposent entre militants islamistes.
- L'entrée dans une ère postislamiste ? - Olivier Roy p. 107
3. Un mouvement pris dans la globalisation
- Les révolutions arabes à la lumière de l'histoire - Gérard D. Khoury p. 131 Le constat du blocage des pays arabes, aujourd'hui en partie levé, doit être compris à l'aune de l'histoire : la politique occidentale consistant à « diviser pour régner », la question israélo-palestinienne, le poids des structures familiales et claniques expliquent le long immobilisme du Proche-Orient.
- Au-delà du printemps arabe, un basculement social à l'échelle mondiale - Olivier Mongin p. 141 Les révolutions arabes doivent être comprises dans un contexte mondial, de faiblesse accrue des États et d'intensification de la demande sociale. Ce n'est qu'ainsi que les Occidentaux pourront véritablement s'y intéresser, et lire de manière différente le phénomène islamiste.
- Les révolutions arabes à la lumière de l'histoire - Gérard D. Khoury p. 131
Journal
- Grèce : une instabilité persistante - Georges Prévélakis p. 146
- Quelles perspectives pour l'insurrection syrienne ? - Olivier Marty p. 148
- Les islamistes tunisiens suivront-ils l'exemple des démocrates-chrétiens ? - Daniel Lindenberg p. 151
- Présidentielle : l'heure du rééquilibrage - Michel Marian p. 152
- Comment les villes délaissent leur espace public - Nicolas Nahum p. 154
- Des jouets au musée - Barbara Turquier p. 156
- L'homme qui marche. À propos du cinéma de Béla Tarr. Les yeux noirs (II) - Stéphane Breton p. 158
- Cabaret et théâtre : de Weimar à Broadway - Dick Howard p. 161
- Munch, un peintre de l'angoisse - Paul Thibaud p. 163
Repères
- Coup de sonde - La Démocratie sans « Demos » de Catherine Colliot-Thélène - Michaël Foessel p. 166