Contenu du sommaire : Vie et pratiques politiques en terres méditerranéennes
Revue | Parlement[s]. Hors-série |
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Numéro | Hors-série no 7, 2011 |
Titre du numéro | Vie et pratiques politiques en terres méditerranéennes |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
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- Introduction - Christophe Bellon, Jean-Paul Pellegrinetti p. 6-13
- S'insurger ou convaincre. La contribution des sociétés secrètes royalistes à la politisation du Midi de la France (1799-1832) - Pierre Triomphe p. 15-28 L'imaginaire politique français accorde une large place aux associations occultes, particulièrement au cours du XIXe siècle. Au-delà des fantasmes, l'existence de sociétés secrètes, Rouges et Blanches, est avérée tout au long de cette période. Les associations royalistes, très présentes dans le Midi de la France, n'ont guère retenu l'attention des historiens ces dernières années et n'ont pas bénéficié du renouvellement des problématiques historiques par les sciences sociales. Pour pallier cette lacune, l'article se focalise sur la période comprise entre les soulèvements ratés de 1799 et 1832. Après une analyse des connaissances et des nombreuses zones d'ombre sur le sujet, il souligne la contribution des classes populaires au fonctionnement de ces sociétés et interroge, par la suite, le rôle effectif de ces associations. En dépit d'une contribution mineure à l'histoire événementielle, ces structures de sociabilité originales ont été des vecteurs essentiels de diffusion d'une culture et d'une idéologie blanches qui ont contribué à la politisation de la population méridionale.
- Les « Blancs » du Var. Des pratiques politiques inexplorées (1850-1930) - Bruno Dumons p. 29-41 La conquête républicaine de la Provence varoise demeure emblématique dans l'historiographie française contemporaine du politique. Elle aura permis d'étudier en détail les voies les plus diverses de la politisation à gauche aux XIXe et XXe siècles. Cependant, cette approche ?conquérante? possède son revers, celui de reléguer dans les ?oubliettes? de l'histoire ceux contre qui les républicains se sont battus, autrement dit les vaincus du combat politique électoral dont le Var a pourtant été le fief jusqu'en 1848. Parmi eux, il y a les ?Blancs? dont la fidélité au trône et à l'autel n'a jamais failli. C'est leur histoire largement méconnue, particulièrement les pratiques politiques auxquelles ils ont eu recours, qu'on étudie ici.
- De Flaissières à Defferre. La fin d'un cycle politique en Provence - Jean-Marie Guillon p. 42-53 La Provence a fait longtemps partie du "Midi rouge". C'est avec la Seconde République que s'est ouvert le cycle politique qui s'est clos entre 1983 et 1986, années d'élections aux résultats significatifs et de la disparition de Gaston Defferre. Cette domination locale a engendré un type de société politique qui appartient au passé sauf dans quelques zones de résistance et dans les Bouches-du-Rhône.
- Au fondement d'une génération politique : le baron Flaminius Raiberti et le modèle républicain en terres maralpines (1890-1929) - Christophe Bellon p. 55-74 L'accès au pouvoir, le tempérament et la carrière de Flaminius Raiberti (1860-1929), député de Nice-Ville (1890-1922), sénateur des Alpes-Maritimes (1922-1929) et ministre de la République (1920-1924), témoignent de l'investissement d'un acteur politique pour le développement culturel, civique et économique des terres qu'il administre et représente. La simultanéité de deux carrières, locale et nationale, par l'exercice d'une magistrature politique départementale et d'une activité parlementaire et gouvernementale, est au coeur de son succès et au fondement d'une génération politique, suscitée, promue et confortée.
- Un chrétien de gauche dans le « Midi rouge » : Paul Boulet (1894-1982) - Philippe Lacombrade p. 75-89 Malgré un profil social et professionnel de notable, Paul Boulet fait figure de personnage atypique sur la scène publique méridionale. Entré tardivement en politique, ce chrétien pratiquant se lance à la conquête de ses premiers mandats à l'âge de 35 ans. Maire de Montpellier et conseiller général de l'Hérault en 1935, il devient député du Front Populaire en 1936 et refuse de voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940. Malgré sa méfiance viscérale envers les appareils partisans, il est, jusqu'au début des années 1950, l'une des figures dominantes de la vie politique languedocienne, conciliant dans ses discours et son action quotidienne sa foi catholique et son appartenance à la gauche politique et sociale.
- Jules Moch, député de l'Hérault (1937-1967). La réussite ambivalente d'un parachutage en Languedoc - Olivier Dedieu p. 90-101 Député durant 30 ans, Jules Moch domine la vie politique de l'Hérault durant cette période. Cet article analyse les modalités de constitution de ce leadership politique. Ministre, dirigeant politique national, intellectuel, Jules Moch joue de l'ensemble de ces registres pour agréger le soutien des socialistes locaux. Ce modèle rentre néanmoins en crise dès la fin des années 1950, après la perte d'une partie des ressources qui l'alimentait. L'incapacité de Jules Moch à refonder sa légitimité locale et ses difficultés à accepter le rôle de l'élu local entraînent alors son déclin politique progressif mais continu.
- Joseph Begarra, un leader socialiste en Algérie ? Parcours et réseaux politiques dans la France coloniale - Claire Marynower p. 102-114 L'itinéraire politique de Joseph Begarra (1908-1997) est intrinsèquement lié à la forme impériale de la vie politique française jusqu'en 1962. Instituteur né à Oran, d'abord modeste militant du Parti socialiste, il accède au niveau national à travers les institutions de la France coloniale, en particulier l'Assemblée de l'Union française. Il devient, au Parti socialiste, un expert des questions algériennes, et tient un rôle de première importance pendant la guerre d'Algérie, sous le gouvernement Guy Mollet.
- Migrations et pratiques politiques : les Corses de 1870 à 1914 - Jean-Paul Pellegrinetti p. 115-129 À la fin du XIXe siècle, la Corse connaît de sérieuses difficultés économiques et sociales. À la suite d'une grave crise agricole, son économie s'effondre. Pour de nombreux insulaires, l'émigration devient une échappatoire à la misère et synonyme d'évolution du statut social. Toutefois, grâce aux liens familiaux, à l'attachement à la communauté villageoise et aux sentiments d'appartenance à une même identité, l'émigration n'est pas synonyme d'une coupure définitive avec l'île. La passion de la politique, qui est à l'origine de la cristallisation des forces électorales en Corse, s'impose à l'extérieur de l'île où elle facilite l'intégration et permet la mise en fonctionnement de réseaux de solidarités partisanes.
- Les immigrés italiens en France et l'engagement fasciste, 1922-1939 - Ralph Schor p. 130-140 Mussolini veut garder son emprise sur les Italiens émigrés en France. Il met en place des structures qui, entre 1919 et 1939, réussissent à rallier quelques milliers de personnes. Au début les fasci sont créés par de jeunes activistes qui ne reculent pas devant les provocations, ce qui écarte les notables prudents. Puis les responsabilités sont confiées à des diplomates habiles qui recrutent davantage. Le succès est variable selon les régions, surtout important dans les villes, quand la menace irrédentiste en est absente, quand les fascistes s'organisent, nouent des liens avec les autorités françaises, prennent le contrôle des associations italiennes, flattent la fierté nationale et individuelle des immigrés, ou distribuent de l'aide en période de chômage.
- S'engager en minorité. Les immigrés et la vie politique dans les Alpes-Maritimes sous la IVe République - Jérémy Guedj p. 141-158 La politisation conduit-elle à l'intégration ? À travers l'exemple des Alpes-Maritimes, département traditionnel d'immigration, pendant une période s'inscrivant entre héritage du passé et modernité sur cette question, la IVe République, cet article se propose d'explorer les liens entre immigration et vie politique, en cherchant quelles sont les implications sociales de celles-ci. De fait, il n'existait pas en l'espèce de modèle ou exemple « méditerranéen ». Réelles, les particularités tenaient plus à la nature de l'immigration et de l'engagement des immigrés qu'à des caractéristiques locales.
Sources
- Violence politique populaire et réaction étatique : les évènements du 12 novembre 1815 à Nîmes vus à travers le Journal des Débats - Magali Vidal p. 162-167
- Visite à Nice du Président Félix Faure le 4 mars 1896, à la Une du Petit Journal illustré - Christophe Bellon p. 168-172
- Un député des Alpes-Maritimes et les assurances sociales au Parlement. Intervention d'Édouard Grinda du 10 juillet 1923 - Romain Banton p. 173-176
Lectures
- Lectures - p. 178-186