Contenu du sommaire : Diasporas sri lankaises. Entre guerre et paix
Revue | Hommes et migrations |
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Numéro | no 1291, mai-juin 2011 |
Titre du numéro | Diasporas sri lankaises. Entre guerre et paix |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Diasporas sri lankaises, entre guerre et paix
- Un dossier coordonné par Anthony Goreau-Ponceaud p. 6- L'immigration sri lankaise. Regards croisés - Anthony Goreau-Ponceaud p. 6
- Migrations sri lankaises. Origines et étapes - Eric Meyer p. 12 Ancienne colonie anglaise connue sous le nom de Ceylan, la République socialiste démocratique de Sri Lanka est depuis longtemps un carrefour migratoire. Dès la fin des années cinquante, l'île a vu migrer des travailleurs tamouls vers l'Inde et ses élites anglophones vers les pays du Commonwealth, puis des populations cinghalaises en direction du Moyen-Orient. Avec les conflits internes qui ont ravagé Sri Lanka depuis les années quatre-vingt, l'émigration s'est densifiée. Elle concerne surtout la minorité tamoule. Aujourd'hui, on estime la diaspora sri lankaise à environ un million de personnes.
- La participation des Tamouls à la vie politique française. Entretien avec Stéphane Gatignon, maire de Sevran et conseiller régional d'Ile-de-France - Réalisé par Anthony Goreau-Ponceaud p. 22
- L'immigration sri lankaise en France. Trajectoires, contours et perspectives - Anthony Goreau-Ponceaud p. 26 La présence des Sri Lankais en France a pour toile de fond la guerre civile qui a opposé, de 1983 à 2009, le gouvernement sri lankais aux Tigres tamouls. Dans l'Hexagone, les Tamouls sri lankais se sont surtout installés en Île-de-France. Leur chaîne migratoire s'appuie sur un vaste réseau de solidarité communautaire, dont l'un des maillons centraux est le quartier de La Chapelle dans le nord de Paris. S'ils veillent à préserver les éléments culturels qui fondent leur identité, les migrants sri lankais veulent offrir à leurs enfants une éducation française.
- Les récits de vie des demandeurs d'asile tamouls. Vers une mémoire collective ? - Giacomo Mantovan p. 40 La demande du statut de réfugié nécessite d'être fortement motivée. Les demandeurs d'asile doivent faire état de menaces réelles qui les poussent à quitter leur pays d'origine. La procédure bureaucratique contraint les requérants à se construire dans la figure de la victime individuelle et met à mal le sentiment d'un destin commun. Ces récits ne permettent pas l'émergence d'une mémoire collective partagée par l'ensemble de la communauté tamoule.
- Interactions entre les institutions judiciaires françaises et les communautés sri lankaises. des affaires familiales en cour d'assises en région parisienne - Béronique Bouillier p. 52 Des tribunaux d'instance aux cours d'assises, la justice française a souvent affaire aux migrants originaires d'Asie du Sud. Entre le personnel de justice et les justiciables tamouls originaires du Sri Lanka, la compréhension est souvent difficile. Problèmes de communication, manque de connaissances sur le contexte de leur arrivée en France, la justice ne dispose pas toujours des informations suffisantes pour bien appréhender les comportements des Sri Lankais. Omniprésents dans les esprits des deux côtés, la guerre à Sri Lanka et le statut de réfugié des Tamouls tendent à surdéterminer les procédures judiciaires.
- Les mineurs et les jeunes majeurs isolés venus de Sri Lanka. Le traumatisme de l'exil - Brigitte Tison p. 62 L'expérience de l'exil, l'épreuve de la solitude, les chocs dus à la proximité de la guerre avant leur départ peuvent provoquer chez les migrants sri lankais de profonds traumatismes. Les adolescents et les jeunes majeurs sont davantage soumis à cette perte de repères familiaux et culturels, à un âge où ceux-ci sont essentiels à la construction de leur identité. Cette fragilité affective et psychologique peut se traduire par des comportements déviants.
- L'histoire de Sri Lanka vue par les associations nationalistes tamoules en France - Gaëlle Dequirez p. 72 Le conflit à Sri Lanka a révélé dans le sang le choc des nationalismes cinghalais et tamoul. Derrière la guerre civile se profile une concurrence des récits historiques. Les Tamouls, qui revendiquent la création d'un État indépendant, l'Eelam tamoul, trouvent sa justification dans l'histoire même de l'île. Cette volonté de produire un récit alternatif va de pair avec une posture de défense face aux discriminations et aux violences subies. Depuis la France, l'histoire de Sri Lanka, lue par les associations tamoules, dévoile son caractère malléable et les enjeux de pouvoir qui la dominent.
- Les Tamouls de La Chapelle. Entre solidarité et dépendance - Philippe Gazagne p. 82 Le quartier de La Chapelle est un élément clé de la dynamique commerciale et des réseaux sociaux des migrants tamouls vivant en France. Situées en haut du Xe arrondissement de Paris, ces quelques rues où foisonnent restaurants et entreprises “ethniques” sont au cœur des échanges “communautaires”. La fréquentation de ce lieu de socialisation et de partage d'informations est stratégique pour les migrants en quête d'emploi ou de soutien. Néanmoins, ce “territoire tamoul à Paris” est un monde plus complexe que l'on pourrait croire. C'est un microcosme qui en comporte d'autres.
- Making home(s). Repères générationnels et nationnalisme comme instruments de making home(s), "faire son chez-soi" chez les activistes politiques de la dispora tamoule de Norvège - Stine Bruland Sorensen p. 94 La diaspora tamoule sri lankaise en Norvège s'efforce de “faire son chez-soi”, making home, dans un espace transnational entre Norvège et Sri Lanka. Le “chez-soi” est à penser comme un ensemble d'appartenances abstraites ou imaginaires et de relations sociales. Il s'agit de voir comment le nationalisme tamoul promu par les Tigres tamouls (LTTE) est essentiel au processus de construction d'une identité et d'un lieu de référence. En se l'appropriant, les activistes politiques tamouls de Norvège parviennent à se sentir chez eux dans un entre-deux.
- Les Tamouls en Suisse. L'émergence d'une communauté post-asilaire ? - Christopher McDowell p. 104 En Suisse, la communauté tamoule peine à trouver son unité. Les vagues successives de migrants qui la composent, les différences de positionnement politique et de niveau social entre ses membres brouillent son homogénéité. Jusqu'à présent, l'emprise des LTTE masquait ces divisions internes en ralliant les Tamouls, de manière volontaire ou forcée, sous la bannière de l'Eelam tamoul. La fin de la guerre ouvre des possibilités inédites pour une structuration renouvelée des Tamouls de Suisse et une meilleure implication dans la vie de leur territoire d'accueil.
- Le temple et les défunts. Religion et reconstruction identitaire chez les Tamouls hindous d'origine sri lankaise à Montréal - Mark Bradley et Pierre-Yves Trouillet p. 116 La construction de lieux de culte par des migrants témoigne d'une installation durable dans leur pays d'accueil. C'est le cas des Tamouls d'origine sri lankaise au Canada. L'édification d'un grand temple à Montréal a mobilisé autour de ce territoire symbolique les réseaux de la diaspora tamoule. L'hindouisme çivaïte tamoul constitue pour eux un solide lien identitaire. Soucieux de transmettre les traditions religieuses et les pratiques rituelles qui fondent leur unité, les Tamouls sri lankais savent adapter leurs rites à leur environnement afin d'en préserver le sens et la vivacité.
- La diaspora tamoule sri lankaise en Malaisie. Migrations plurielles et développement de deux identités distinctes - Delon Madavan p. 128 La Malaisie compte une minorité tamoule solidement implantée depuis plusieurs générations. Aux Tamouls venus d'Inde du Sud s'ajoutent ceux de Ceylan dont la migration est, jusqu'à l'indépendance de la Malaisie, le 31 août 1957, encouragée par le colonisateur britannique à la recherche de cadres anglophones pour son administration. La domination économique des Tamouls sri lankais a contribué à séparer ces deux groupes. Avec l'intégration des nouvelles générations à la société malaisienne et l'arrivée de nouveaux réfugiés fuyant la guerre à Sri Lanka, l'heure est à l'unité autour de l'identité tamoule.
Repérage
- "La cuisine a été mon visa" - Franck Petit p. 138 Parti de Madras, le chef de l'Anjapper n'avait qu'un bagage en main : son talent de cuisinier. Enfant des rues, plongeur dans un hôtel de luxe, il y a appris la cuisine. Quand un ami l'invite à Paris, il accepte. Se retrouve à la rue. En France cette fois, et sans papiers. Douze ans plus tard, Cédric raconte son parcours.
- "La cuisine a été mon visa" - Franck Petit p. 138
Kiosque
- Revue de presse. Un champ de paradoxes - Mustapha Harzoune p. 142
Musiques
- Martinique : bèlè d'hier et d'aujourd'hui - François Bensignor p. 148 Fondement de la société martiniquaise, le bèlè est un art complet de la parole, du rythme, de la musique et de la danse. Folklorisée au cours du XXe siècle, rejetée par les élites, cette pratique populaire jouit d'un retour en grâce fulgurant. Depuis une dizaine d'années, événements et écoles se multiplient. De jeunes artistes s'en emparent pour le faire évoluer. Au cœur de ce mouvement, Edmond Mondésir et son fils Manuel témoignent.
- Martinique : bèlè d'hier et d'aujourd'hui - François Bensignor p. 148
Cinéma
- André Videau p. 153Livres
- Mustapha Harzoune et Elisabeth Lesne p. 158