Contenu du sommaire : Migrations et environnement
Revue | Hommes et migrations |
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Numéro | no 1284, mars-avril 2010 |
Titre du numéro | Migrations et environnement |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Migrations et environnement
- François Gemenne p. 6- Introduction - François Gemenne p. 6
- Le projet EACH-FOR - Han Entzinger, Jill Jäger et françois Gemenne p. 10
- Bangladesh, un pays fait de catastrophes. La vulnérabilité environnementale et la migration forcée - Alice Poncelet p. 16 Le Bangladesh, en raison de ses caractéristiques géophysiques, hydrologiques et de l'exploitation de ses ressources, fait partie des pays les plus vulnérables aux changements du climat. Il est traversé par sept grands fleuves et plus de 200 cours d'eau qui définissent ainsi la géographie du pays et le style de vie de son peuple. Les populations établies sur les bords des cours d'eau sont régulièrement soumises aux inondations, cyclones et autres sécheresses. L'érosion des rives qui menace leur habitat rend leur existence précaire. Face aux aléas du climat, les Bangladeshis n'ont pas d'autre choix que la migration.
- Mozambique. Inondations et réinstallation : la vallée du Zambèze - Marc Stal p. 28 Les inondations au Mozambique reflètent la vulnérabilité de nombreux pays en développement à l'égard d'événements climatiques extrêmes. Début 2008, elles ont provoqué le déplacement de 80 000 personnes le long du fleuve Zambèze. Le second de ce type en l'espace de deux ans. La réinstallation est devenue une politique de dernier recours pour un gouvernement confronté à la nécessité d'assurer la sécurité dans une région très peuplée. Mais il demeure difficile d'écarter des plaines fluviales des populations qui en tirent l'essentiel de leur subsistance.
- Mongolie intérieure. Désertification, migration et transformation des modes de vie - Qian Zhang p. 42 En Mongolie intérieure, le gouvernement chinois a engagé la lutte contre la désertification des steppes et la dégradation des terres. Depuis une dizaine d'années, il encourage la migration et la sédentarisation des éleveurs nomades en milieu urbain. Sur le terrain, si les subventions de l'État poussent certains à partir en laissant derrière eux leurs terres, d'autres restent profondément attachés à leur mode de vie. Mais les méthodes traditionnelles de gestion de l'espace, comme la transhumance, sont de plus en plus coûteuses et ne répondent plus aux règles du développement économique.
- Les oasis du Drâa au Maroc. Rupture des équilibres environnementaux et stratégies migratoires - M. Aït Hamza, B. El Faskaoui et Alfons Fermin p. 56 La mobilité horizontale des populations est souvent conçue comme une réaction à des déséquilibres socio-économiques, spatiaux ou politiques. Mais la part des facteurs environnementaux reste à définir. Car les modifications de l'environnement suscitent tout autant le désir de partir que des stratégies inédites d'adaptation. Pour comprendre leur poids dans l'évolution du rapport entre un territoire et ses habitants, des investigations empiriques ont été menées dans la province de Zagora, au sud du Maroc. Aux confins sahariens du pays, enquête dans deux palmeraies de la vallée du Drâa : M'hamid et Ktaoua.
- Kirghizistan. Un scénario où ceux qui partent perdent autant que ceux qui restent - Emil Nasritdinov, Mehrigul Ablezova, Jypara Abarikova et Aigoul Abdoubaetova p. 70 Ancienne république d'URSS, le Kirghizistan est encadré par la Chine à l'est et au sud-est, le Kazakhstan au nord, l'Ouzbékistan à l'ouest et le Tadjikistan au sud-ouest. Extrêmement montagneux, soumis à une forte activité sismique, le pays a longtemps servi de réservoir d'uranium pour le programme nucléaire soviétique. Face aux risques naturels et à la destruction des sols, les Kirghizes, qui tirent une grande part de leurs ressources de l'élevage du bétail, sont forcés de migrer. Mais il est difficile d'échapper à la pollution dans la plus grande décharge nucléaire d'Asie centrale.
- Ile d'Hispaniola. Des voisins inégaux confrontés à des défis semblables : dégradation environnementale et migration - Stefan Alscher p. 84 La République dominicaine et Haïti, qui partagent la même île et donc le même écosystème, sont confrontés aux mêmes défis environnementaux. L'île d'Hispaniola étant située sur le passage de tempêtes tropicales, les deux pays sont exposés aux catastrophes naturelles, aggravées par l'action des hommes. En Haïti, la quasi-totalité des forêts a disparu. Du côté dominicain, le problème de la déforestation et de l'érosion des sols se pose également, mais dans une moindre mesure. Cette recherche, antérieure au séisme qui a durement frappé Haïti début 2010, contribue à déterminer le poids de la dégradation environnementale dans les flux migratoires sur l'île d'Hispaniola.
- Sénégal. Les pêcheurs migrants : réfugiés climatiques et écologiques - Pierre Failler et Thomas Binet p. 98 Au Sénégal, près de 15 000 pêcheurs migrants originaires de la Casamance, de la petite ou de la grande côte, affrètent chaque année leurs pirogues vers des destinations toujours plus lointaines. La raréfaction des bancs de poissons force les pêcheurs sénégalais à étendre leurs zones de pêche, parfois en conflit avec d'autres populations côtières. Or la gestion des ressources halieutiques de l'Afrique de l'Ouest est à son tour victime de cet éparpillement. Sans un cadre institutionnel adapté, il demeure difficile d'encadrer une pêche migrante dont l'avenir dépend de la préservation d'un écosystème menacé.
- Ghana. Migration agricole et usages durables de la terre dans la zone de transition forêt-savane - Kees van der Geest p. 112 Au Ghana, d'après des images satellites, la zone de transition entre la forêt et la savane a subi en trente ans une profonde dégradation environnementale. La forte immigration de cultivateurs du Haut Ghana occidental, accentuant une rapide croissance démographique, a accru la pression sur les ressources naturelles. Entre les populations autochtones et les migrants, le partage des terres et les méthodes agricoles demeurent en perpétuel ajustement. Contre les idées reçues qui font des migrants les seuls responsables des pratiques agricoles non durables, l'impact environnemental de l'immigration doit être mesuré sur le terrain.
- Le rôle des cadres normatifs et des organisations internationales. Une conversation avec Jean-François Durieux (HCR) et Philippe Boncour (OIM) - Entretien conduit par François Gemenne p. 128 Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) sont en première ligne pour porter secours et assistance aux personnes déplacées par des catastrophes naturelles. Comment ces opérations trouvent-elles leur place dans le mandat de ces organisations ? Quels sont leurs rôles respectifs dans la gestion des crises et les instruments à leur disposition ? Jean-François Durieux est directeur de la Division de l'appui et de la gestion des programmes au sein du HCR, tandis que Philippe Boncour est directeur du Dialogue international sur les migrations au sein de l'OIM. Ils coprésident le groupe de travail spécial sur les migrations et déplacements de populations créé au sein de la task force “Changement climatique” du Groupe permanent inter-agences (IASC)1. La rencontre de ces deux spécialistes de la question des migrations environnementales permet de faire le point sur l'organisation de la gestion de ces déplacements de population au plan international.
- Des "réfugiés écologiques" à la protection des "déplacés environnementaux". Eléments du débat juridique en France - Julien Bétaille p. 144 Au plan international, les populations confrontées aux dégradations de l'environnement interrogent le droit. Quel statut accorder aux personnes qui se déplacent pour des raisons environnementales ? De la réponse à cette question dépendent en partie les dispositifs d'aide. En France, les spécialistes mettent en avant l'inadaptation des protections juridiques existantes. Même si le choix des termes (“réfugié” ou “déplacé”) reste un point de discussion qui n'est pas définitivement tranché, un débat doctrinal est en cours concernant l'opportunité d'instruments juridiques nouveaux.
Collections
- p. 158- Le violon d'un horticulteur mélomane venu de Bohême - Fabrice Grognet
Repérages
- p. 163- Soigner les étrangers en situation irrégulière. Des politiques migratoires aux postures professionnelles - Myriam Hachimi Alaoui et Alexandra Nacu
Initiatives
- p. 174- La Cité crée son prix. Le prix littéraire de la Porte Dorée - Elisabeth Lesne
Kiosque
- p. 180- Revue de presse. Combattre "nos bagnes et nos ravages" - Mustapha Harzoune
Musiques
- p. 190- Rencontre avec Abed Azrié - François Bensignor Compositeur d'œuvres profondes, inspirées de textes anciens essentiellement mystiques, Abed Azrié n'a renoué avec son pays natal, la Syrie, qu'en 2008, après plus de quarante années vécues en France. En 2009, sa création la plus ambitieuse, L'Évangile selon Jean, est jouée à l'Opéra de Damas, coproduite par le ministère syrien de la Culture. Le succès de cette pièce imposante pour voix solistes, chœurs et ensembles d'Orient et d'Occident, lui insuffle l'envie d'adapter pour la scène son chef-d'œuvre de jeunesse, L'Épopée de Gilgamesh. Fondatrice des bases d'une musique fusionnant savamment modes orientaux et harmonies occidentales, cette composition en 33 mouvements est accueillie avec enthousiasme trois soirs durant à l'auditorium de l'Institut du Monde Arabe à Paris en décembre 2009, puis en Allemagne, où elle est diffusée par la radio nationale. Abed Azrié évoque ce travail de quarante années, qui l'a construit comme musicien, compositeur et interprète à la voix de velours, mais également comme homme ouvert, sincère et intègre.
- Rencontre avec Abed Azrié - François Bensignor
Cinéma
- André Videau p. 197Livres
- Mustapha Harzoune et Terence Carbin p. 204