Contenu du sommaire : La diplomatie parlementaire en France après 1945
Revue | Parlement[s] |
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Numéro | no 17, 2012 |
Titre du numéro | La diplomatie parlementaire en France après 1945 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
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- Introduction - Émilia Robin Hivert, Christian Wenkel p. 8-13
- Le cadre institutionnel de la diplomatie parlementaire - Didier Maus p. 14-36 Le rôle du Parlement dans les relations internationales s'exerce dans des cadres légaux précis, liés au processus de ratification des traités, à l'engagement de forces armées à l'étranger et aux procédures européennes dans leur ensemble. Outre cela, la plupart des procédures parlementaires usuelles peuvent être utilisées pour des questions touchant à la politique extérieure. Il faut également tenir compte des cadres informels que sont les groupes parlementaires d'amitié, les relations de travail et de coopération interparlementaire.
- Les contacts parlementaires avec l'Est (1947-1958) : des relations tributaires de la guerre froide - Émilia Robin Hivert p. 37-49 À partir des années 1950, l'URSS et les pays de l'Est commencent à utiliser de manière régulière les contacts parlementaires pour développer une stratégie d'influence en Europe occidentale. De leur côté, les députés et sénateurs français sont très intéressés par la possibilité de se rendre derrière le rideau de fer et de contribuer à la politique de détente, que leurs motivations soient politiques, économiques ou humanistes. Bien que le risque de manipulation ou d'instrumentalisation ne puisse jamais être écarté, ces visites sont l'occasion de nouer des contacts personnels et économiques, et de normaliser les rapports Est-Ouest.
- À la recherche d'une politique européenne alternative : le sénateur Michel Debré et ses interlocuteurs britanniques, 1948-1958 - Lucia Bonfreschi p. 50-62 Pendant la IVe République, la réflexion et l'activité politiques de Michel Debré, qui siégea au Conseil de la République de 1948 à 1958, se concentrèrent avant tout sur la question de l'Europe et de sa construction. Bien que convaincu de la nécessité d'organiser l'Europe, Debré s'éloigna progressivement de sa construction telle qu'elle se mettait en place et finit par combattre durement les traités proposés par les diplomaties occidentales. Puisque la France n'avait plus, à son avis, de politique étrangère et puisque ce qui pouvait influencer la politique de la France étaient les pressions et surtout l'attitude de l'Angleterre, il essaya, avec un certain succès, d'établir un solide dialogue avec les hommes du Gouvernement de sa Majesté - in primis Duncan Sandys and Julian Amery - afin de l'amener à modifier ses positions européennes et à influencer la politique extérieure de la France.
- Le groupe parlementaire avec les pays asiatiques : un outil pour l'établissement des relations diplomatiques avec la Chine populaire - Jérémy Bougrat p. 63-75 Lors de l'année parlementaire 1963-1964, ce groupe d'amitié de l'Assemblée nationale joue un rôle secondaire mais non moins réel dans le rapprochement que Paris amorce vers Pékin. Par un ensemble d'actes diplomatiques, jouant sur la symbolique de la représentation nationale, il permet d'appuyer et de concrétiser la reconnaissance décidée par l'Élysée. Mais une étude détaillée révèle rapidement les limites d'une activité diplomatique autonome et finalement l'absence de concurrence avec l'exécutif. Enfin, la renommée des députés concernés bénéficie aussi du prestige dont jouissent les affaires étrangères.
- La marge de man?uvre des parlementaires en l'absence de relations officielles. Le cas de la RDA (1967-1976) - Christian Wenkel p. 77-92 L'absence de relations diplomatiques entre la France et la RDA jusqu'en 1973 a créé un cadre propice au développement d'une activité particulièrement intense au niveau parlementaire. Pour répondre à la question de l'impact de cette activité sur la normalisation des relations bilatérales avant comme après 1973, cet article étudie, en évoquant la découverte de la RDA par les parlementaires français dès la fin des années 1950, la création et l'activité des groupes d'amitié France-RDA à l'Assemblée nationale et au Sénat, le rôle de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée ainsi que les voyages en RDA de certains parlementaires, dont celui d'Edgar Faure en 1974 et celui de Maurice Couve de Murville en 1976.
- Les relations des parlementaires français avec l'Afrique du Sud (1960-1974) - Anna Konieczna p. 93-108 À travers l'étude des relations des parlementaires avec l'Afrique du Sud, l'article tente de répondre à deux questions. La première concerne le rôle que jouent les parlementaires dans la diplomatie officielle et leur contribution à la réalisation des objectifs de la politique étrangère. Il en découle inévitablement la question de savoir si l'activité des parlementaires prend la forme de la « diplomatie parlementaire ». Afin de répondre à ces questions, l'article analyse, tout d'abord, les formes des relations parlementaires avec l'Afrique du Sud (groupes d'amitié, visites) et leur contexte international, ensuite, les résultats de ces activités avant de s'interroger sur la perception des deux gouvernements à l'égard de cette activité.
- Conclusions - Maurice Vaïsse p. 109-112
Sources
- État des sources relatives aux relations internationales et à la diplomatie parlementaire dans les archives de l'Assemblée nationale - Hélène Saudrais p. 116-123
- Étudier la diplomatie parlementaire dans les archives du Sénat - Pauline Debionne, Cécile Daussun p. 124-128
- La visite d'Edgar Faure à Berlin-Est en janvier 1974 - Christian Wenkel p. 129-131
Varia
- Le Sénat du Second Empire et le travail des enfants dans les manufactures - Francis Choisel p. 132-148 Sous le Second Empire, le Sénat était seul compétent pour examiner les pétitions des citoyens. En attirant l'attention du Gouvernement sur certaines d'entre elles, il pouvait orienter son action. À titre d'exemple, cet article examine son rôle dans l'amélioration du sort des enfants travaillant dans les manufactures. Par humanité, pour des raisons religieuses, sans aucune référence aux doctrines socialistes, il dénonça leur misère physique et morale, ainsi que la mauvaise application de la loi de 1841 dans beaucoup de départements, insista pour la création d'une inspection générale salariée et spécialisée qui remplacerait les inspecteurs bénévoles. Le Gouvernement décida en 1868 que les ingénieurs des mines seraient chargés de cette mission, déposa en juin 1870 un projet de loi aux dispositions plus protectrices, projet qui n'aboutit pas en raison de la chute de l'Empire. Stimulé par quelques sénateurs très motivés, tels que le baron Charles Dupin, Jean-Baptiste Dumas ou Michel Chevalier, le Sénat impérial fut ainsi indirectement à l'origine de la loi de mai 1874.
- Femmes, politique et imaginaire. Deux romans de science-fiction au XIXe siècle - Anne-Sarah Moalic-Bouglé p. 149-161 Le développement du féminisme en France et en Angleterre à la fin du XIXe siècle provoque une angoisse profonde dans une partie de la population. Celle-ci se traduit dans deux romans de science-fiction, The Revolt of Man de Walter Beasant (1882) et Un Roman de 1915 d'Alfred de Ferry (1889). Ces deux auteurs interrogent la société sur les voies nouvelles qu'elle s'apprête à emprunter dans le rapport entre hommes et femme. Face à la place nouvelle et anxiogène des femmes dans la société, ils font l'éloge de la nature féminine et de la séparation des sphères qui les protègent de l'inversion ou de la dissolution des genres. La figure de la femme politique est au coeur des deux fictions car, plus que toutes les autres revendications féministes, elle cristallise les peurs sociales de genre.
- Un parlementarisme oriental ? Éléments pour une histoire des assemblées au Moyen-Orient des années 1850 aux années 1970 - Matthieu Rey p. 162-176 Le Moyen-Orient est considéré encore aujourd'hui comme un espace dépourvu de traditions parlementaires propres. Il s'agit de restituer les expériences d'assemblées pour montrer comment cette région du monde n'est pas exceptionnelle, mais plutôt exemplaire d'évolutions mondiales. À la fin du XIXe siècle, l'espace politique se structure alors autour d'aspirations constitutionnalistes qui deviennent les mots d'ordre des révolutions perses et jeunes turcs. Une première grammaire du politique se forme. La Première Guerre mondiale modifie durablement ce premier système. Elle permet l'aboutissement du mouvement constitutionnaliste mais aussi occasionne sa disparition. À l'image de l'Europe, le parlementarisme libéral ne semble guère défendu au cours de l'entre-deux-guerres, bien qu'il soit établi. La victoire des Alliés en 1945 favorise le renouveau d'un certain libéralisme au Moyen-Orient. Les États désormais indépendants de toute tutelle étrangère construisent des parlements qui affirment leur centralité sur la scène politique avant de péricliter au début des années 1960.
- Le Sénat du Second Empire et le travail des enfants dans les manufactures - Francis Choisel p. 132-148
Lectures
- Lectures - p. 178-190