Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue française d'histoire des idées politiques |
---|---|
Numéro | no 33, 1er semestre 2011 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Études
- Sieyès - Pierre-Yves Quiviger p. 3-4
- Le contractualisme révolutionnaire de Sieyès : Formation de la nation et prédétermination du pouvoir constituant - Erwan Sommerer p. 5-25 Nous nous proposons d'étudier Sieyès en tant que théoricien du contrat social. Nous démontrerons que son contractualisme et les différentes étapes qui marquent le passage de l'état de nature à l'état social, puis positif, ont deux conséquences. La première est la prédétermination du résultat de l'expression du pouvoir constituant, et la seconde est la formulation d'une théorie spécifique de la révolution. Enfin, nous expliquerons dans quelle mesure l'on peut se baser sur ces éléments pour éclairer l'évolution de la pensée sieyèsienne entre 1789 et l'an III.
- Généalogie de la nation : Sieyès comme fondateur de la communauté politique - Lucas Scuccimarra p. 27-45 Sieyès est considéré comme une étape décisive dans l'élaboration d'une conception universaliste et égalitaire des fondements de la communauté politique. La construction de sa théorie politique est cependant plus complexe et articulée, comme le montre le jeu de duplications et glissements sémantiques qui dans Qu'est-ce que le Tiers-État ? caractérise la mise au point progressive de sa doctrine révolutionnaire de la souveraineté nationale.
- Sieyès est-il l'auteur des formules célèbres qu'on lui prête ? - Marc Lahmer p. 47-70 Un certain nombre de formules de Sieyès ont passé à la postérité. Toutefois, deux d'entre elles ont été soumises à controverse. Relativement à la première, qui forme l'incipit de Qu'est-ce que le Tiers État ?, des spécialistes ont affirmé que l'abbé n'en était pas l'auteur. Quant au second mot, « la mort sans phrase », réputé avoir été prononcé lors du procès de Louis XVI, la plupart de ses contemporains se sont convaincus de son authenticité. Le présent article vise à rétablir la vérité.
- Sieyès, le choix de l'ombre après les lumières - Jean-Jacques Sarfati p. 71-81 Si Sieyès n'a pas toujours été compris c'est parce qu'il a joué sur le dit et le non dit, ce qui se montre et ne se montre pas, sur la pensée des Lumières et celle de leurs adversaires sans jamais pour autant renier le camp des Républicains et des hommes épris de justice et de liberté. Cette oscillation lui a permis de trouver des ressources dans l'une (l'ombre) pour alimenter l'autre (la lumière) et réciproquement. Cette démarche intéressante constitue une relation singulière au politique et à l'action publique que Sieyès a, en quelque sorte, incarnée, montrant ainsi qu'il était peut-être possible de concilier la « liberté des Modernes » et celle des Anciens.
- Le jeu de la communication politique chez Sieyès - Stefano Pighini p. 83-102 Sieyès a été principalement vu comme un inventeur génial ou un fabricant de constitutions. Cette étude s'intéresse à des aspects moins étudiés, portant sur la communication politique dans sa dimension moderne plutôt que contemporaine. On observe ainsi l'étonnante sensibilité de Sieyès pour l'acte communicationnel comme signe capable de fonder l'ordre politique. En résulte une cohérence inattendue entre dimension philosophique et dimension politique, étudiée ici à partir de la confrontation entre textes publics et textes manuscrits privés.
- Sieyès et la constitution mexicaine de 1836 - David Pantoja Moran p. 103-116 Aucune citation, aucune référence, ni dans les archives, ni dans les témoignages de ceux qui participèrent à l'Assemblée de 1835-1836 ne permet de prouver une influence exercée par Sieyès. Ce silence s'explique : tant dans l'Espagne des Cortes de Cadiz, que dans le Mexique nouveau né, on gardait une répugnance pour les excès de la Terreur et on condamnait ce qui provenait d'une France associée à l'invasion napoléonienne. Néanmoins, consciemment ou inconsciemment, ses apports théoriques furent incorporés comme des idées universellement acceptées.
- La théologie politique isidorienne - Sérgio Feldman p. 117-136 Isidore, archevêque de Séville, vécut pendant la période dite de l'Antiquité tardive ou de transition entre l'Antiquité et le Moyen Âge, dans le royaume wisigoth de Tolède. L'instabilité des institutions et l'attente eschatologique de la seconde venue du Christ marquent profondément sa conception de la fonction du gouvernement et de l'ordre social. Le pouvoir politique doit devenir l'instrument de l'organisation de la société, de la répression du péché, de protection de l'Église, imposant la vision du monde de celle-ci et maintenant la stabilité du royaume dans la perspective du millénium.
- Opinions et conflits : Une relecture des Histoires de Florence de Machiavel - Sandro Landi p. 137-162 Cette étude propose une relecture des Histoires de Florence à la manière des catégories employées par Machiavel pour penser l'espace public de la cité dans un contexte de conflits politiques et sociaux. L'objectif est multiple : faire ressortir certaines sources de ce texte jusqu'à présent négligées par la critique ; donner un sens au lexique machiavélien de l'opinion ; historiciser la notion d'opinion publique et d'espace public.
Documents
- Volonté-liberté : Présentation de Jacques Guilhaumou - Emmanuel-Joseph Sieyès p. 163-182
Bibliographie
- Lectures critiques - Guillaume Bacot p. 183-220