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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro Vol. 61, no 1, 2012
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Représenter l'intersection : Les théories de l'intersectionnalité à l'épreuve des sciences sociales - Alexandre Jaunait, Sébastien Chauvin p. 5-20 accès libre avec résumé avec indexation
      La notion d'intersectionnalité forgée aux États-Unis dans les années 1980 cherchait à donner un nom aux dilemmes stratégiques et identitaires rencontrés par des catégories de personnes subissant des formes combinées de domination. Cet article retrace la généalogie de cette notion aux États-Unis et en France depuis les années 1970 et décrit la façon dont son appropriation par les sciences sociales permet de reformuler en principes d'investigation empirique les problèmes normatifs de l'espace politico-juridique. La notion d'intersectionnalité, importée en France dans la deuxième moitié des années 2000, invite ainsi à explorer de nouveaux objets et de nouvelles méthodes de recherche, en particulier en science politique.
    • « Auprès de ma blonde... » : Musique et identité - Denis-Constant Martin p. 21-43 accès libre avec résumé avec indexation
      Depuis une vingtaine d'années, la notion d'identité a été de plus en plus fréquemment utilisée dans des travaux portant sur la musique, sans que le sens qui lui est donné et les fonctions qui lui sont attribuées soient toujours précisément définis. Cet article voudrait contribuer à clarifier les rapports qu'entretiennent musique et configuration identitaire. Sur la base de travaux portant tant sur la théorie des identités que sur les identités en musique, il suggère que les significations sociales, donc identitaires, de la musique doivent être appréhendées dans les relations entre production, réception et matière musicale elle-même. La musique n'étant pas un langage mais un système symbolique aux interprétants infinis, elle est susceptible d'un grand nombre d'interprétations variables selon les situations et les enjeux ; son utilisation en politique suppose par conséquent des opérations de façonnage spécifiques.
    • La presse en ligne au service de la démocratie locale : Une analyse morphologique de forums politiques - Sylvain Parasie, Jean-Philippe Cointet p. 45-70 accès libre avec résumé avec indexation
      Les sciences sociales dressent souvent un constat critique du rôle que joue la presse dans la vie politique locale. À travers une analyse statistique et lexicométrique de forums web mis en place par La Voix du Nord à l'occasion des élections municipales de 2008, cet article montre qu'une organisation de presse peut tirer parti du web pour modifier le rôle qu'elle joue dans les espaces démocratiques locaux. Pour ce faire, il montre que la prise de parole se déploie en ligne d'une façon spécifique selon la morphologie des communes. En proposant des espaces de discussion en ligne, le journal joue le rôle d'un « voile » dans les petites communes ­ mettant en suspens les identités dans un contexte d'interconnaissance ­ et d'un « catalyseur » dans les communes moyennes ­ favorisant l'émergence d'une opinion locale.
    • La politique des deux axes : Variables sociologiques, valeurs et votes en France (1988-2007) - Vincent Tiberj p. 71-106 accès libre avec résumé avec indexation
      Les variables lourdes pèseraient de moins en moins dans le vote. Pourtant, cette baisse n'est pas générale. Certaines logiques sociales du vote demeurent. Enfin, la cohorte de naissance ou le diplôme émergent dans les explications du vote en 2007. Il s'agit ici d'expliquer les permanences et les mutations des logiques sociales du vote lors des quatre dernières élections présidentielles. En discutant et prolongeant la théorie de la old et de la new politics, on montre que ces évolutions ne sont pas dues à un changement de système de valeurs, mais à la politisation par les grands partis français des valeurs culturelles. Cette « politique des deux axes » a plusieurs conséquences. De nouvelles logiques sociales du vote émergent ; certains groupes sociaux (les cadres, les ouvriers) sont travaillés par des conflits de valeurs, quand d'autres (les « sans religion », les indépendants) n'en sont pas affectés.
  • Comptes rendus

  • Chronique bibliographique