Contenu du sommaire : Autour des XXIXe journées de l'Association d'économie sociale
Revue | Travail et emploi |
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Numéro | no 125, janvier-mars 2011 |
Titre du numéro | Autour des XXIXe journées de l'Association d'économie sociale |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - Thomas Barnay, François Legendre p. 5-7
- Les carrières salariales des hommes et des femmes : quelle convergence sur longue période ? - Fabienne Berton, Jean-Pierre HUIBAN, Frédérique Nortier p. 9-25 Peut-on soutenir l'hypothèse d'une convergence des carrières salariales entre hommes et femmes sur le long terme en France et dans quel sens ? Telle est la question à laquelle répond cet article. Les carrières salariales des salariés français du secteur privé sont analysées à partir des données de l'Echantillon inter-régimes de cotisants 2001 (EIC 2001) de la DREES. Deux générations sont comparées, celles des individus nés en 1946 et en 1962 à l'aide d'une méthode qui articule analyse typologique et estimation de fonctions de gain. Dans le cas de la génération la plus ancienne, les hommes et les femmes présentent des profils de carrière salariale très différents. Puis, entre la première et la seconde génération, les trajectoires salariales des hommes et des femmes convergent vers un modèle différent du modèle masculin précédent. Les carrières sont fréquemment longues, mais entrecoupées de nombreuses interruptions, dont la fréquence augmente chez les femmes mais également chez les hommes. Les inégalités salariales entre hommes et femmes persistent, mais prennent des formes nouvelles, coexistant avec la montée d'une hétérogénéité interne à chacune des deux populations.
- Le développement de l'apprentissage dans le supérieur : une évaluation empirique à partir de l'enquête Génération 2001 - Sabina Issehnane p. 27-39 On constate ces dernières années une élévation du niveau des diplômes concernés par l'apprentissage. L'objectif de cet article est d'étudier si les apprentis, qu'ils soient du secondaire ou surtout du supérieur, ont une meilleure insertion professionnelle, à savoir un accès à l'emploi plus probable et un salaire plus élevé, que ceux qui sont passés par la voie scolaire standard, autrement dit ceux qui ont effectué le même type d'études mais sans passer par l'apprentissage. L'auteure utilise pour cela une évaluation microéconométrique, à partir de l'enquête Génération 2001 du Céreq. Les résultats montrent que, après avoir corrigé du caractère non aléatoire de l'apprentissage, l'impact de l'apprentissage sur l'emploi devient non significatif pour les sortants du supérieur, alors que sans correction, il était positif. Pour le secondaire, l'effet sur l'emploi reste significatif et positif. L'apprentissage a un effet positif sur le salaire pour les deux populations.
- Réformer les baisses de cotisations sociales ultramarines ? - Nicolas Bauduin, François Legendre, Yannick L'Horty p. 41-52 Afin de simuler les effets d'une réforme permettant, selon eux, d'optimiser la « dépense sociale », les auteurs utilisent une maquette chiffrée construite pour évaluer ex ante le dispositif « Girardin », un dispositif de réduction des cotisations sociales employeurs en vigueur dans les départements d'outre-mer français de 2003 à 2009. Ils recherchent un nouveau barème d'allègements, à coût budgétaire ex ante inchangé, qui permet de maximiser l'effet total sur l'emploi sans pénaliser les hausses de salaires. Leur proposition consiste à redéployer l'aide en direction du travail peu qualifié et des secteurs les plus exposés à la concurrence internationale. Cette proposition s'écarte assez sensiblement de la réforme qui s'est appliquée en 2009. Le chiffrage de ces effets conduit à une hausse de l'emploi de plus de 2 %.
- Les changements d'instruments de la politique de l'emploi en Wallonie et en France - Thierry Berthet, Bernard Conter p. 53-63 Cet article analyse la nature et la portée des changements introduits par la mise en oeuvre de la Stratégie européenne pour l'emploi dans les politiques de l'emploi en Wallonie et en France. Ces changements affectent peu les institutions et les systèmes d'acteurs mais concernent de façon déterminante les instruments d'action publique. Les rapports de pouvoir et de compétition entre institutions nationales restent déterminants de la forme des transformations apportées à ces instruments. Les auteurs tendent notamment à souligner que les modifications incrémentales apportées à l'instrumentation et au système d'acteurs finissent par transformer sur le fond le sens de ces politiques publiques. Les principes d'activation, de territorialisation, d'individualisation, de contrôle paraissent émerger de façon symétrique dans les deux espaces étudiés. Les auteurs soulignent aussi qu'en dépit d'une faible capacité régulatrice en ce domaine, les recommandations de l'Union européenne produisent au final des inflexions importantes dans les politiques nationales.
- Essai d'approche positive des nouveaux risques sociaux - Catherine Pollak p. 67-77 Cet article vise à clarifier les débats normatifs de la littérature sur la réforme des États Providence en proposant une approche positive des « nouveaux risques sociaux ». L'hétérogénéité des risques considérés dans cette littérature pose la question du champ et de la spécificité de la protection sociale. Une définition substantielle permettant de délimiter objectivement le champ des « nouveaux risques sociaux » apparaît donc nécessaire mais aussi possible. Il s'agit certes de reconnaître que le risque social est une construction sociale, et qu'en tant que tel il ne peut être identifié a priori. Certains risques semblent toutefois avoir un potentiel particulier à être sociaux. Pour en délimiter le champ, l'auteure propose une grille d'identification à partir de quatre critères : l'indépendance entre le risque et la responsabilité, les conséquences économiques de la réalisation du risque, leur caractère assurable, et leur répartition socialement inégale.