Contenu du sommaire : Le mouvement ouvrier au miroir de la biographie

À partir des années 1960 les études de biographie collective consacrées au mouvement ouvrier ont connu un développement considérable, aussi bien en France que dans beaucoup d'autres pays, et ont abouti à la réalisation d'un certain nombre de dictionnaires et de bases de données biographiques. La multiplication de ces initiatives témoigne donc de la diffusion d'une nouvelle sensibilité historiographique. L'approche sociobiographique, inaugurée en France par le Maitron, a contribué à dépasser l'historiographie traditionnelle du mouvement ouvrier, qui était focalisée sur les organisations, les idéologies et les dirigeants. En s'intéressant au rôle des militants « obscurs », elle a permis entre autre de reconstruire, sur la base des itinéraires individuels, le profil de différentes générations de militants.

Cet article concerne les opportunités et les dangers potentiels qu'implique l'étude de l'histoire ouvrière et des biographies transnationales. La première partie présente le développement du « tournant » vers l'histoire ouvrière transnationale et le soumet à discussion. La seconde partie étudie le cas de la Grande-Bretagne et de l'Australie entre la fin du XIXe siècle et les années de l'entre-deux-guerres pour proposer des exemples spécifiques de certaines questions soulevées par ce « tournant »

L'importance des histoires de vie des militants pour la compréhension de l'histoire ouvrière n'a commencé à être reconnue qu'à partir des années 1970, en grande partie grâce au Dictionary of Labour Biography, dirigé par John Saville. Le chartisme, en particulier, a fait l'objet de plusieurs travaux biographiques, parmi lesquels ceux de M. Chase, qui ont mis en évidence, par exemple, le rôle important des femmes et des familles dans ce mouvement.

L'étude prosopographique du communisme britannique réalisée par l'auteur de cet article, qui s'est inspiré de l'exemple du Maitron, met en évidence plusieurs particularités du cas britannique dans le domaine sociobiographique, ainsi que des différences significatives par rapport au communisme français. Ce travail, basé sur un très large éventail de sources, prend en considération non seulement la carrière politique, mais l'ensemble des activités des militants biographiés, et ne se limite pas seulement à l'élite du parti.

Le Midi provençal se caractérise par sa diversité et quelques spécificités. Cette communication s'intéresse à leurs effets et à la façon dont l'appartenance à tel secteur économique, la participation à la culture régionale, occitaniste ou non, aux traditions politiques du Midi rouge, la situation géostratégique de celui-ci ont pu jouer sur les itinéraires militants des Provençaux présents dans le Maitron.

Le mouvement social alsacien a une tradition régionale qui le distingue du mouvement national. Génération après génération, la langue maternelle, l'origine allemande des formations syndicales et politiques ainsi que les traditions communautaires marquent la formation des militants ouvriers. Les annexions successives et les changements de nationalité accentuent ces tendances, révélées par les biographies de militants.

L'aventure du Maitron en Bretagne correspond à une histoire collective écrite par plusieurs générations de chercheurs. Un premier bilan des 7 tomes parus du DBMOMS pour la période 1940-1968 met à jour la pluralité du mouvement social et la singularité de la région dans ce domaine. Une double approche, par la prosopographie et les réseaux, vise à analyser le corpus des socialistes bretons.

On trouvera dans cet article une étude des icônes présentes dans le journal barcelonais du Poum, La Batalla, pendant sa publication lors de la guerre civile espagnole (1936-1937). Au sein d'un parti qui tient un discours émancipateur quant à la question des femmes, nous verrons quelles personnalités marxistes servent de référence pour les militantes du Poum et les conclusions que l'on peut en tirer.

Cet article a pour but de mesurer le rôle et l'influence d'Anatoli Tcherniaïev, conseiller de Mikhaïl Gorbatchev en politique extérieure, dans les propositions soviétiques présentées au sommet de Reykjavik d'octobre 1986. Celles-ci furent caractérisées par une nouvelle stratégie dans les pourparlers avec les Américains, et jetèrent les bases d'une vision alternative des relations internationales en URSS.