Contenu du sommaire : Théâtre et révolutions
Revue | Annales historiques de la Révolution française |
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Numéro | no 367, janvier-mars 2012 |
Titre du numéro | Théâtre et révolutions |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Introduction. Théâtre et révolutions - Philippe Bourdin p. 3-15
- Le programme THEREPSICORE. Personnels dramatiques, répertoires et salles de spectacle en province (1791-1813) - Philippe Bourdin, Françoise Le borgne, Cyril Triolaire, Clothilde Trehorel p. 17-48 Le programme ANR THEREPSICORE a pour but de recenser les salles de spectacle, les artistes, leurs circuits et leurs répertoires pour aboutir à une meilleure connaissance de la diffusion, de l'offre dramatique et des goûts du public en province pendant la Révolution et l'Empire. Il donne lieu à plusieurs journées d'étude et à l'élaboration d'une base de données autour de ces thèmes. L'article propose les premiers résultats probants obtenus en matière de cartographie des activités théâtrales, de direction de troupe et d'arrondissements théâtraux, et de répertoires.
- La dramatisation de la prise de la Bastille pendant la Révolution : représentations et révisions - Paola Perazzolo p. 49-68 Événement-symbole à forte valeur politique, la prise de la Bastille constitue un sujet dramatique très exploité dont la fortune reste moyenne et inconstante. L'analyse de la réception de la production dramatique de l'époque nous éclaire non seulement sur l'histoire du théâtre, mais aussi et surtout sur l'histoire de la Révolution et de l'évolution des mentalités. Malgré les nombreuses réécritures et révisions formelles et/ou idéologiques visant l'adéquation à l'actualité et à un esprit public tout puissant, la fortune des pièces du corpus décroît sensiblement après la deuxième moitié de 1791. Ce déclin, motivé par des raisons multiples, explicite surtout les difficultés et les contradictions consubstantielles à une littérature de circonstance dont l'accueil est soumis aux aléas de l'histoire socio-politique.
- Marianne sur les planches : les héroïnes anonymes du théâtre de la Révolution française (1793-1798) - Eva Bellot p. 69-92 Les faits historiques du théâtre de la Révolution française (1789-1799) mettent en scène une promotion de la figure de l'héroïne populaire. À travers le poids dramatique et idéologique qu'elles acquièrent, ces figures féminines passent du statut d'anonymes à celui d'héroïnes mythiques et emblématiques de la lutte républicaine. Au-delà des stéréotypes sur l'exclusion des femmes du phénomène révolutionnaire, ces pièces construisent une représentation contrastée, permettant de réévaluer la place symbolique et sociale des femmes en Révolution.
- Théâtre, « propagande » et exportation de la révolution : la troupe de la Montansier à Bruxelles (1792-1793)1 - Rahul Markovits p. 93-117 Entre janvier et mars 1793, pendant l'éphémère occupation française des « provinces belgiques », les comédiens de la troupe de la Montansier donnèrent une série de représentations à Bruxelles. Cet article se fonde sur une relecture des lettres de la Montansier au ministre des Affaires étrangères Lebrun. Considérées comme des « écrits au pouvoir », elles permettent d'enrichir le schéma classique sur la propagande révolutionnaire, au-delà de l'alternative entre diffusion spontanée et action du gouvernement. Loin d'être des instruments passifs, ses agents apparaissent comme des intermédiaires autonomes capables dans ces actions d'écriture de devancer les attentes du pouvoir, de mettre en scène leur adhésion, voire de le manipuler. L'étude montre également les contradictions qui dans la pratique minèrent l'entreprise, entre libération et conquête, objectifs proclamés et motivations personnelles, volonté politique et contraintes économiques, ambition de toucher un public populaire et ignorance des conditions locales.
- Le théâtre de province au XIXe siècle : entre révolutions et conservatisme - Romuald Féret p. 119-143 Le XIXe siècle français reste marqué par l'affrontement de régimes autoritaires avec des mouvements révolutionnaires de grande ampleur. Pouvant permettre une critique politique à des Français privés de liberté d'expression, le théâtre est soumis à un contrôle bureaucratique et tatillon. Malgré cela, la scène, à Paris comme en province, demeure aussi sujette à d'importants désordres. Pourtant, il n'est pas certain que cette agitation récurrente soit l'aboutissement d'une volonté révolutionnaire des spectateurs.
- La révolution de 1848 dans les « comédies politiques » de Johann Nestroy - Fanny Platelle p. 145-172 Les « comédies politiques » de Johann Nestroy, écrites en 1848-50, représentent la Révolution viennoise de 1848, sa répression et les conséquences de la réaction. Loin de manifester un « changement de cap » de l'auteur après 1848, elles révèlent la continuité de sa position : tout en saluant les acquis révolutionnaires, Nestroy doute du succès de la Révolution et critique par la satire et la parodie les faiblesses politiques et « humaines » des deux camps, qui empêchent la réalisation des idéaux. Par son intention critique et didactique, il annonce la « comédie politique » de B. Brecht ou de F. Dürrenmatt.
- Les actions de masse des années 1920 en Russie : un nouveau spectacle pour la révolution - Régis Gayraud p. 175-193 Les actions de masse sont des fêtes à thème révolutionnaire apparues en Russie soviétique à partir de 1919. Les plus marquantes célébraient les principaux moments de la Révolution lors de grands rassemblements se tenant le plus souvent dans les lieux mêmes où ces événements avaient eu lieu. Ces spectacles qui permettaient de substituer aux fêtes religieuses des « mystères » révolutionnaires, réunissant des milliers de figurants, fruits d'une collaboration entre l'Armée rouge et des metteurs en scène d'avant-garde, sont caractéristiques d'une époque où l'utopie artistique et l'utopie sociale trouvaient des terrains d'action communs dans le projet révolutionnaire. Dans les premières actions de masse, la population était incitée à participer, une proportion d'improvisation était recherchée. Le cas de La Prise du Palais d'hiver (1920) montre les limites de l'exercice et ouvre la voie à l'utilisation falsificatrice des images qui interviendra peu après.
- Le théâtre portugais et la Révolution des oeillets (1968-1978) : de l'euphorie au désenchantement ? - Marie-Amélie Robilliard p. 195-210 Le 25 avril 1974, la Révolution des oeillets met fin à une dictature particulièrement hostile au théâtre. Elle est annoncée dès 1968 par le « printemps de Caetano », une période marquée par un climat d'ouverture et un renouveau culturel. Au plus fort du mouvement révolutionnaire (entre le 25 avril 1974 et le 25 novembre 1975), le retour de la liberté d'expression et les espoirs de changement se traduisent tout particulièrement dans l'activité théâtrale, par la multiplication de compagnies et de spectacles fortement politisés. La stabilisation de la démocratie, entre 1976 et 1978, coïncide avec une restriction des subventions qui contraint les acteurs de la vie théâtrale portugaise à redéfinir leur place dans la société.
Comptes rendus
- Nicolas Lyon-Caen, La boîte à Perrette. Le jansénisme parisien au XVIIIe siècle - Paul Chopelin p. 211-214
- Zakaria Fatih, L'âge des Lumières entre vérité et altérité - Christian Albertan p. 214-215
- Socialist History, Journal of the Socialist History Society, n°33 : « Origins of the French Revolution » - Julien Louvrier p. 215-218
- Dale K. Van Kley et Thomas E. Kaiser, From Deficit to Deluge : the Origins of the French Revolution - Nicolas Déplanche p. 218-220
- Antoine Follain (dir.), Une société agronomique au XVIIIe siècle. Les Thesmophores de Blaison en Anjou - Jean-Pierre Jessenne p. 220-222
- Noelle Plack, Common Land, Wine and the French Revolution. Rural Society and Economy in Southern France, c. 1789-1820 - Jean-Pierre Jessenne p. 222-223
- Philippe Riviale, Gracchus Babeuf, Robespierre et les tyrans suivi de Du système de dépopulation ou la vie et les crimes de Carrier par Gracchus Babeuf - Claude Mazauric p. 223-226
- Michaël Culoma, La religion civile de Rousseau à Robespierre - Caroline Chopelin-Blanc p. 226-228
- Adrian Velicu, Civic Catechisms and Reason in the French Revolution - Jean-Charles Buttier p. 228-230
- Gabriel de Mirabeau, « Les amours qui finissent ne sont pas les nôtres ». Lettres à Sophie de Monnier, 1777-1780 - Michel Biard p. 230-231
- Roger Dupuy, La Garde nationale 1789-1872 - Annie Crepin p. 231-233
- Gilles Candela, L'armée d'Italie (1792-1797). Des missionnaires armés à la naissance de la guerre napoléonienne - Annie Crepin p. 233-236
- Antoine Casanova, La Corse du jeune Bonaparte, manuscrits de jeunesse - Ange Rovere p. 236-237
- Jean-Paul Bertaud, L'Abdication ? 21-23 juin 1815 - Christine Le bozec p. 237-238
- Wilfried Uitterhoeve, Koning, keizer, admiraal. 1810. De ondergang van het Koningkrijk Holland - François Antoine p. 238-239
- Jean-Philippe Luis (éd.), La Guerre d'Indépendance espagnole et le libéralisme au XIXe siècle - Lluís Roura p. 240-242
- Eric Saunier (dir.) Les abolitions, de la Normandie aux Amériques, Cahiers de l'histoire et des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions en Normandie - Eric Halpern p. 242-244
Vie de la société
- Procès-verbal du conseil d'administration de la Société des études robespierristes : Séance du samedi 15 novembre 2010 - Serge Aberdam p. 245-249
- Procès-verbal du conseil d'administration de la Société des études robespierristes : Séance du samedi 22 janvier 2011 - Serge Aberdam p. 249-251
- Société des études robespierristes, rapport moral 2010 : Assemblée générale de la Société, Dimanche 20 mars 2011 - p. 252-261
- Conseil d'administration du 21 mai 2011 - p. 262-265
- Rapport SER 2011 - p. 266-279