Contenu du sommaire : Varia
Revue | Annales historiques de la Révolution française |
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Numéro | no 368, avril-juin 2012 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Essais de définition. Délation, dénonciation, délateur, dénonciateur dans les dictionnaires français jusqu'à la révolution - Stefan Lemny p. 3-31 Les ambiguïtés qui persistent de nos jours dans la définition de la dénonciation et de la délation ont une longue histoire. Elles remontent aux dictionnaires dits « des mots » qui ont marqué les débuts de la lexicographie française. Les dictionnaires « des choses » ont ensuite approfondi cette analyse. Mais la contribution la plus importante, répercutée dans la grande Encyclopédie, a été apportée par les dictionnaires juridiques. Un regard historique permet de mieux apprécier ces évolutions dans les dictionnaires de la période révolutionnaire. Le contenu idéologique devient alors extrêmement visible et, doublé d'une approche juridique nouvelle, contribue à une redéfinition de ces concepts. Au nom des valeurs morales et civiques de la république, la plupart des auteurs s'accorderont à bannir la délation tout en encourageant la dénonciation.
- La révolution face aux « victimes du pouvoir arbitraire » : l'abolition des lettres de cachet et ses conséquences - Jeanne-Marie Jandeaux p. 33-60 Les lettres de cachet, érigées dès 1789 en symbole honni de l'Ancien Régime, ont connu une lente agonie, marquée par les hésitations et le doute. Alors même que cette incarnation de la monarchie absolue et de l'arbitraire royal faisait apparemment l'unanimité contre elle, les députés de l'Assemblée nationale constituante ont attendu mars 1790 avant d'enfin en prononcer l'abolition. La crainte des conséquences d'une telle mesure retient en effet les députés de l'Assemblée qui nomment en novembre 1789 un Comité des lettres de cachet chargé de préparer l'action du législateur et d'enquêter sur cette masse obscure, inquiétante et hétérogène de prisonniers du roi et correctionnaires, encore détenue dans des maisons de force en vertu de lettres de cachet. Les débats puis le texte du décret final traduisent la prudence de députés partagés entre le désir de rendre à la lumière ces « victimes de l'oppression » et la peur du désordre qui pourrait s'ensuivre.
- Louis-Pierre Dufay, député abolitionniste et homme d'affaires avisé. Esquisse biographique - Jean-Charles Benzaken p. 61-85 Pierre Louis Dufay, né en 1752, est un jeune bourgeois parisien, ébloui par son premier mariage avec une créole habitante sucrière du Nord de Saint-Domingue, bientôt repoussé par cette famille pour mauvaise conduite. En 1789, il choisit les idées révolutionnaires et abolitionnistes, aux côtés de Sonthonax et Polverel, idées qu'il va défendre en qualité de député le 16 pluviôse an II (4 février 1794) devant la Convention, emportant l'adhésion de l'assemblée qui proclame l'abolition de l'esclavage. Bien que restant abolitionniste, son rêve de devenir habitant sucrier et les changements politiques survenus tant à Paris qu'à Saint-Domingue avec l'affirmation au pouvoir de Toussaint Louverture, vont le faire dériver ? il est devenu le propriétaire de l'habitation Trémondrie au Petit-Saint-Louis du Nord de l'île ? et il mourra dans la tourmente de l'indépendance haïtienne, après le départ de son ami Rochambeau qui commandait les dernières troupes françaises en 1804 et la proclamation de l'indépendance d'Haïti par le général noir Dessalines.
- Des institutrices républicaines (1793-1799) - Caroline Fayolle p. 87-103 À partir des premiers décrets sur l'instruction publique de l'automne 1793, s'est progressivement organisé un réseau d'écoles primaires publiques ouvertes aux filles. L'objectif de cet article est d'analyser les modalités de recrutement des institutrices de ces écoles, ainsi que leurs conditions de vie et de travail. En s'appuyant notamment sur des rapports d'inspection, on se propose aussi d'étudier certaines de leurs pratiques éducatives ainsi que la politisation de leurs fonctions. On tente enfin de questionner les possibles décalages entre les discours des autorités sur leur métier et les situations concrètes vécues au quotidien par les institutrices républicaines.
- Les comités de surveillance et l'occupation du Brabant, (1794-1795) - Antoine Renglet p. 105-128 À la suite de la victoire de l'armée française à Fleurus le 26 juin 1794, un régime d'occupation est imposé en Belgique. Afin de maintenir l'ordre public et de réprimer les infractions aux arrêtés des représentants de la Convention, des comités de surveillance inspirés du modèle révolutionnaire français sont installés dans les principales villes du pays. Composés majoritairement de citoyens originaires des Pays-Bas autrichiens acquis aux principes de la Révolution française, ces comités comptent également en leur sein quelques citoyens français. Leur tâche consiste à mener des enquêtes, sur base soit des dénonciations spontanées qui leur sont adressées soit des rapports des agents secrets qu'ils emploient. Véritable police politique, les comités de surveillance du Brabant fonctionnent peu de temps : installés en septembre 1794, ils sont supprimés en février 1795, au terme d'une existence controversée.
- Essais de définition. Délation, dénonciation, délateur, dénonciateur dans les dictionnaires français jusqu'à la révolution - Stefan Lemny p. 3-31
Échos révolutionnaires
- Cachez ces nippons... Ou Marie-Antoinette au pays des mangas - Michel Vovelle p. 129-136
- La société des égaux : d'accord mais laquelle ? : Lecture de l'ouvrage de Pierre Rosanvallon La société des égaux, Paris, Seuil, 2011 - Pierre Serna p. 137-153
Sources
- L'inventaire des biens de l'imprimerie Jacques-René Hébert : Archives nationales, F 17 1 298, T 1684, W 78 - Philippe Bourdin p. 155-162
Regards croisés
- Enseigner la révolution française au début du xxie siècle - Marc Deleplace, Laurence De cock, Jean-Pierre Jessenne, Olivier Grenouilleau, Valérie Sottocasa, Corinne Talon p. 163-182
Hommage
- Norman Hampson (1922-2011) - Alan Forrest p. 183-185
Varia
- Déborah Cohen, La nature du peuple. Les formes de l'imaginaire social (XVIIIe-XXIe siècles) - Jean-Pierre Jessenne p. 187-189
- Thomas Le Roux, Le laboratoire des pollutions industrielles. Paris, 1770-1830 - Bernard Gainot p. 189-192
- Ian Coller, Arab France. Islam and the Making of Modern Europe (1798-1831) - Florence Renucci p. 192-193
- Pierre Bertoncini, Le spectre de la mémoire de Pascal Paoli. Territoire, patrimoine et culture en Corse - Jean-Clément Martin p. 193-194
- Reynald Sécher, Vendée. Du Génocide au mémoricide. Mécanique d'un crime légal - Jean-Clément Martin p. 194-196
- Valérie Capdeville, L'Âge d'or des clubs londoniens (1730-1784) - Malcolm Crook p. 196-197
- Philippe Audegean, La Philosophie de Beccaria. Savoir punir, savoir écrire, savoir produire - Sébastien Annen p. 198-199
- Marchamont Needham, De la souveraineté du peuple, et de l'excellence d'un État libre - Marc Belissa p. 199-201
Itinéraires
- Franck Favier, Bernadotte Un maréchal d'Empire sur le trône de Suède - Annie Crépin p. 201-204
- Marc Leepson, Lafayette. Lessons in Leadership from the Idealist General - Marc Belissa p. 204-205
- Patrice Higonnet, La gloire et l'échafaud. Vie et destin de l'architecte de Marie-Antoinette - Michel Biard p. 205-207
- Pierre-Antoine Courouble, L'énigme Boissel. Le philosophe sans visage - Michel Biard p. 207-210
- Francis Pomponi, Alexandre Colonna d'Istria (1782-1859) et son temps - Jean-Clément Martin p. 210-211
- Paul Guichonnet, Les Chastel. Une famille savoyarde, de l'Ancien Régime à la Révolution, de l'Empire à la Restauration - Michel Biard p. 211-212
- Alberto Gil Novales, Diccionario biográfico de España (1808-1833). De los orígenes del liberalismo a la reacción absolutista - Lluís Roura p. 212-215