Contenu du sommaire : De quoi se moque-t-on ?
Revue | Esprit |
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Numéro | No 5, mai 2013 |
Titre du numéro | De quoi se moque-t-on ? |
Texte intégral en ligne | Accès réservé |
- Editorial - La gauche et l'argent - Esprit p. 3
- Positions – Après l'affaire Baby Loup - Marc-Olivier Padis p. 5
- Positions – La révolution tunisienne en cours de confiscation - Edith Jendoubi p. 8
- Positions – 1914 : questions pour une commémoration - Collectif p. 11
De quoi se moque-t-on ?
- Ironie partout, critique nulle part. Introduction - Alice Béja et Eve Charrin p. 14
- Rire pour se protéger du monde - Eve Charrin p. 17 L'ironie est devenue, dans nos démocraties occidentales, une habitude de pensée qui permet de prendre ses distances vis-à-vis d'une réalité navrante tout en gardant bonne conscience. Mais il n'en va pas de même partout, tout le temps ; il existe un cycle de l'ironie. En France sous la monarchie de Juillet, en Tunisie sous Ben Ali, elle est efficace. Peut-on retrouver cette ironie des commencements ?
- Dégage ! » Quand les Tunisiens persiflent le pouvoir - Hind Meddeb p. 30 En Tunisie, l'humour est décidément subversif. Que ce soit chez des activistes comme Azyz Amami, dans la musique du chanteur Bendirman ou les dessins de Nadia Khiari, c'est aussi l'humour qui a fait tomber Ben Ali. Aujourd'hui encore, caricaturistes et satiristes attaquent la volonté de censure, le conservatisme et l'hypocrisie d'Ennahda. En s'en prenant à la nouvelle omniprésence du sacré dans l'espace public, c'est le pluralisme qu'ils veulent défendre.
- La moquerie par l'image : un retour du blasphème ? (entretien) - François Boesplug p. 42 La dérision envers la religion n'est pas une nouveauté, et le christianisme, dès ses origines, n'a pas été épargné. Depuis le début du XXe siècle, la multiplication des œuvres d'art qui s'attaquent à la religion va de pair avec la sécularisation des sociétés occidentales. Mais, au XXIe siècle, la diffusion mondialisée des images et leur utilisation politique invitent à réinterroger la notion de « blasphème ».
- L'acharnement ironique (entretien) - Benoît Peeters p. 51 La Belgique est un modèle réduit de la systématisation du geste ironique. Sa dissolution en direct lors d'une émission télévisée parodique en 2006 a donné lieu à de nombreuses réflexions sur les dangers de l'ironie. Celle-ci peut en effet être subversive, mais également devenir une sorte de réflexe, qui finit par détruire le discours politique et mener au nihilisme.
- Mo Yan : se moquer sans faire de vagues - Perry Link p. 59 L'attribution du prix Nobel de littérature à Mo Yan en 2012 a suscité de nombreuses controverses, souvent plus politiques que littéraires, sur le danger d'accorder un prix si prestigieux à un écrivain reconnu par les autorités chinoises. Car si Mo Yan, dans ses œuvres, manie le grotesque, le sarcasme et l'ironie, le résultat n'est pas une critique en profondeur mais un éclat de rire généralisé qui met sur le même plan victimes et bourreaux. Sans faire trop de vagues.
- Hegel, Kierkegaard et l'ironie contemporaine - Michaël Foessel p. 70 L'ironie est avant tout un jeu sur le langage, qui moque sa déconnexion d'avec le réel. L'ironiste, s'il ne propose pas de vision du monde alternative à celle qu'il critique, peut dès lors apparaître, ce que dénonce Hegel, comme en surplomb, occupé uniquement par lui-même. Mais il peut aussi être humble, et se contenter, comme le fit Socrate selon Kierkegaard, de débusquer les trop grandes certitudes à travers l'ignorance et le doute.
Articles
- La dignité dans le débat sur la fin de vie - Paula La Marne p. 81 Les pistes actuellement à l'étude sur la fin de vie placent de nouveau la dignité au premier plan des considérations sur le mourir. Mais que signifie ce terme, selon qu'il est employé par les soins palliatifs, ou par les partisans de la mort volontaire ?
- Revues et accès libre. Les pièges de la transparence (entretien) - Patrick Fridenson p. 97 Développement du numérique, concentration de l'édition scientifique, transformation du rôle des bibliothèques... Ces évolutions ont eu d'importantes conséquences sur les revues et leur modèle économique. Faut-il rendre accessibles librement les articles issus de la recherche publique, comme le recommande la Commission européenne ? Ne risque-t-on pas ainsi de plaquer un modèle conçu pour les sciences exactes sur le paysage bien plus divers et bien plus fragile de l'édition en sciences humaines ?
- Régression post-démocratique en Hongrie - Jacques Rupnik p. 109 La Hongrie, naguère considérée comme le « bon élève » des démocraties post-soviétiques, laisse aujourd'hui de nombreux observateurs perplexes et provoque l'inquiétude. Comment le Fidesz de Viktor Orbán est-il devenu un parti souverainiste et nationaliste ? L'évolution de la Hongrie est-elle un cas isolé, ou un symptôme de la crise de la démocratie en Europe ?
- La dignité dans le débat sur la fin de vie - Paula La Marne p. 81
Journal
- « Moralisation » de la vie publique : comment rendre des comptes sans régler des comptes ? - Olivier Mongin p. 118
- Austérité et populisme : un cocktail risqué - Michel Marian p. 121
- Fractures maliennes - Pierre Boilley p. 124
- Les Kurdes, force mouvante dans une région instable - Hamit Bozarslan p. 127
- Consommation numérique : qui crée la valeur ? - Nicolas Colin p. 130
- Une nouvelle cinéphilie ? - Louis Andrieu p. 133
- Finir en beauté : Debord à la BNF - Jean-Louis Violeau p. 135
- Robert Castel - Jacques Donzelot p. 137
Bibliothèque
- Repère - Cités, terres étrangères - Anne Wyvekens p. 139