Contenu du sommaire : La construction sociale à l'épreuve
Revue | Cahiers internationaux de sociologie |
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Numéro | vol. 111, juillet-décembre 2001 |
Titre du numéro | La construction sociale à l'épreuve |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Histoire de la vérité et généalogie de l'autorité - Gérard Leclerc p. 205-231 L'article examine les conceptions de Foucault concernant l'histoire de la vérité, ainsi que les rapports entre la volonté de savoir, la volonté de vérité et les formes du pouvoir. Il rappelle comment les notions nietzschéennes de volonté de vérité et de volonté de puissance font place dans son œuvre à la volonté de savoir comme instrument des rapports de domination. On examine ensuite comment la notion d'autorité, entendue à la fois au sens institutionnel et au sens discursif, peut permettre une sociologisation des approches traditionnelles de la vérité, élaborées par les philosophes. Comment la visée de vérité du discours s'est-elle combinée historiquement avec la volonté de savoir des institutions ? Y a-t-il différents régimes de vérité, liés à des modalités de discours différentes, mais aussi à des formes d'autorité institutionnelle ? Est-il possible de construire une généalogie des figures de l'autorité discursive ?
- Management réformateur et utopie rationnelle - Jean-Luc Metzger p. 233-259 Cet article propose d'utiliser le concept d'utopie rationnelle pour rendre compte des pratiques managériales et tout particulièrement de la production de réformes répétées dans les organisations. Dans cette perspective, après avoir décrit une décennie de transformations au sein d'une organisation publique, certaines caractéristiques de la « culture managériale » sont dégagées de sa pratique réformatrice. Dans un second temps, le concept d'utopie rationnelle est construit à partir de textes canoniques et des travaux d'« utopologues ». Dans un troisième temps, utopie rationnelle et culture managériale sont comparées, afin de préciser l'apport cognitif de cet outil à la compréhension du fonctionnement des organisations.
- Pour une théorie de l'échange dans les réseaux sociaux. : Un essai sur le don dans les réseaux industriels de la Silicon Valley - Michel Ferrary p. 261-290 RéSUMé À partir de l'analyse des réseaux sociaux qui sous-tendent les réseaux industriels de la Silicon Valley, cette recherche montre que la nature des biens échangés et le degré d'interdépendance des acteurs économiques font de l'échange par le don le principe dominant d'échange dans les réseaux. Dans la Silicon Valley, les échanges d'information entre les capital-risqueurs, les juristes, les entrepreneurs, les dirigeants d'entreprises, les journalistes, les professeurs d'université... se font pour l'essentiel au sein de réseaux d'acteurs interdépendants et complémentaires qui respectent implicitement les principes du don dans leurs échanges.
- L'Iran, la démocratie et la nouvelle citoyenneté - Farhad Khosrokhavar p. 291-317 Trois mouvements sociaux caractérisent la société iranienne d'aujourd'hui. Le premier est le mouvement des étudiants, qui combine des revendications culturelles pour une société plus ouverte avec des demandes politiques pour une société plus libre, dans laquelle la participation active des citoyens à la scène politique devrait être reconnue. Le second mouvement est celui des femmes, par lequel des femmes d'âge moyen ainsi que la nouvelle génération expriment leur demande pour une société moins discriminatoire vis-à-vis des femmes. Le troisième mouvement est celui des intellectuels, par lequel de nouvelles interprétations de l'islam mettent en question la nature théocratique du régime politique en vigueur. Contrairement aux mouvements des années 1970, qui débouchèrent sur la révolution islamique de 1979, les nouveaux mouvements sociaux en Iran ont une forte dimension démocratique. Ils sont « protodémocratiques » dans le sens où ils revendiquent l'ouverture du système politique au nom d'une nouvelle version de l'islam, moins holistique, plus individualiste, séparant le registre de la spiritualité religieuse de celui du politique.
- Le fruit défendu : force de l'identité culturelle Bretonne et faiblesse de son expression politique - Ronan Le Coadic p. 319-339 Dans le contexte de renaissance régionale qui caractérise l'Europe d'aujourd'hui, la Bretagne se distingue par un fort contraste entre la vivacité de son dynamisme culturel et la déficience de son expression politique. Ceci peut s'expliquer par le fait que la singularité bretonne, longtemps dépréciée et refoulée, ne fait l'objet que d'une réévaluation progressive : si ses connotations négatives s'estompent dans le domaine culturel, il n'en est pas encore de même sur le plan politique, où elle demeure taboue face à un État central qui conserve un caractère en partie sacré. Divers indices, cependant, laissent penser qu'il n'est pas exclu que l'identité prenne bientôt, en Bretagne comme ailleurs, une dimension politique dont les modalités sont envisagées ici sous la forme de trois scénarios.
- Interdisciplinarité et communication - Lucien Sfez p. 341-349
- Hors de la confusion, la différence ? - Anne Raulin p. 351-354
- Sociologues en quête d'identité - Vincent de Gaulejac p. 355-362
- Comptes rendus - p. 363-382
La construction sociale à l'épreuve
Etude critique
Notes de lecture