Contenu du sommaire : Syndicats sans frontières ?

Fondé sur une étude réalisée dans le cadre d'une convention entre l'ires et la cgt, l'article analyse la manière dont le travail syndical tente de prendre en considération la question des malaises au travail dans la Fonction publique territoriale. Après avoir proposé une typologie des malaises ressentis par les agents, les auteurs mettent en évidence la faible efficacité du chs dans le traitement des questions de santé au travail. Cette instance permet certes de rappeler que les questions d'hygiène et de sécurité doivent être traitées selon des procédures identifiées, pour autant elle n'est pas un véritable lieu de débat, où se prennent in fine des décisions.

Cet article donne à voir les reconfigurations de l'action syndicale que provoque l'accentuation de la problématique des travailleurs pauvres dans certains secteurs d'activité. Dans l'espace des organisations productives, l'action des comités d'entreprise, lorsqu'elle existe, se heurte aux limites et ambiguïtés d'une approche purement assistantielle du phénomène. Dès lors, la branche et le territoire émergent comme les nouveaux territoires d'intervention en faveur des travailleurs pauvres, non sans débats entre acteurs syndicaux ni sans tâtonnements dans l'invention de nouvelles formes d'action collective.

Les nouvelles règles de gestion publique portées notamment par la loi organique de législation financière (lolf) promeuvent des modèles de gestion des agents publics largement déconcentrés et individualisés. Dans ce contexte, les syndicats des personnels du ministère des Finances sont à la recherche d'une nouvelle légitimité construite entre défense des régulations antérieures et identification de nouvelles pratiques.

Esquissant de nouveaux territoires de l'action syndicale, le processus de Doorn a constitué, durant les années 1990, une première expérience de coopération transnationale en matière de politique salariale entre quatre pays (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas). L'article propose une description historique de ce processus inédit qui s'est construit en parallèle de l'action syndicale communautaire. L'auteure interroge la capacité des acteurs syndicaux à formuler et à soutenir des revendications communes au-delà des frontières et met à jour les facteurs qui ont finalement conduit à l'échec de cette expérience.

Le syndicalisme international a connu une histoire aussi riche, longue et mouvementée que celles des organisations syndicales qui ont contribué à le structurer au fil des décennies. Aujourd'hui, une pluralité de pratiques et de modes d'action se combinent à ce niveau pour apporter des réponses transnationales aux questions sociales posées par la mondialisation économique. Les auteurs présentent et analysent, à partir d'enquêtes de terrain menées de 2006 à 2008, ces stratégies syndicales plurielles ? toujours complexes et encore fragiles ? à l'?uvre au niveau international, européen, et en direction des entreprises multinationales. L'article décrit finement ces régulations en émergence qui participent de plus en plus activement mais encore timidement à la structuration d'un espace dépassant les frontières nationales.

Alors que les technologies et les modes d'organisation du travail transforment souvent brutalement les univers de travail, qu'en est-il des espaces d'action du mouvement syndical ? Les références à une action transnationale maintes fois invoquée seraient-elles en train de se concrétiser ? Après avoir mis en évidence les avancées mais aussi les limites de dispositifs institutionnalisés transfrontaliers voire supranationaux, l'analyse d'une expérience portée par les acteurs syndicaux d'une multinationale canadienne mettra en lumière la pertinence d'initiatives combinant des actions territorialisées.

La constitution de la sociologie en Tunisie ne peut se comprendre sans un rappel historique. C'est ce à quoi nous invitent les deux auteurs en nous proposant une périodisation du processus à l'?uvre depuis la fin du xixe siècle à nos jours. Ils nous en présentent les acteurs, les enjeux et les thèmes développés. Après avoir fait l'état des lieux, statistiques à l'appui, de la sociologie aujourd'hui, ils soulignent les deux principaux défis auxquels sont confrontés les sociologues pour légitimer la discipline, à savoir comment surmonter les tensions entre enjeux identitaires et enjeux scientifiques et comment prouver l'utilité sociale de la discipline par une démarche de professionnalisation.