Contenu du sommaire : Varia et comptes rendus
Revue | Cahiers du monde russe |
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Numéro | volume 47, no 4, octobre-décembre 2006 |
Titre du numéro | Varia et comptes rendus |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- les fêtes révolutionnaires russes entre 1917 et 1920 : Des pratiques multiples et une matrice commune - Emilia Koustova p. 683-714 Cet article étudie les premières années de l'histoire des fêtes bolcheviques, période qui correspond à la prédominance du modèle de la célébration révolutionnaire, issu des traditions du mouvement ouvrier et distingué ici du modèle postérieur soviétique. L'analyse des deux principaux instruments de la célébration, meeting et manifestation, menée à partir des expériences aussi bien des capitales que de la province, permet de voir l'héritage ambigu de cette tradition, au fort potentiel mobilisateur, mais aussi contestataire, donc potentiellement dangereux. Ce travail s'intéresse ainsi aux bricolages qui s'effectuent au sein de ce modèle, dans la tentative de son adaptation aux nouvelles conditions, et aux balbutiements qui précèdent l'invention de la fête soviétique qui gardera la matrice révolutionnaire tout en changeant ses significations initiales.
- Torgsin : Zoloto dlja industrializacii - Elena OSOKINA p. 715-748 Torgsin : de l'or pour l'industrialisation À la fin des années vingt, le pouvoir stalinien lance un programme d'industrialisation, alors que les coffres sont vides. Le pays s'enlise dans les dettes et n'a plus les moyens d'honorer ses créanciers : la réserve d'or de l'Empire de russe est épuisée depuis longtemps et les exportations de matières premières et de produits alimentaires, « principale source de devises », se sont effondrées dans le contexte de la grande dépression. Le gouvernement se met alors fiévreusement à chercher de l'or. C'est précisément à cette époque que l'État ouvre les magasins Torgsin (torgovlja s inostrancami) dans lesquels les Soviétiques peuvent obtenir de la nourriture et des biens de consommation en échange de devises étrangères, de métaux et de pierres précieuses. En quatre ans seulement, les citoyens vont échanger près de cent tonnes d'or pur ! Pendant la grande famine de 1933, les revenus de Torgsin couvrent un tiers des importations industrielles soviétiques, en 1934, plus du quart et, en 1935, le cinquième. Torgsin a accompli une mission sociale considérable en sauvant des millions personnes de la famine. En s'appuyant sur une étude conséquente des archives, l'auteur analyse l'évolution des réserves d'or et de devises de l'URSS, depuis la Révolution jusqu'au début de l'industrialisation, il révèle les secrets des statistiques soviétiques portant sur la production d'or et éclaire un certain nombre d'activités de Torgsin tenues secrètes.
- Administrer la religion en URSS : Le cas de la Biélorussie et de la Lituanie - AlÉna Lapatniova p. 749-780 L'article compare deux manières bien distinctes de gérer la religion dans l'Union soviétique d'après-guerre : l'une qui se met en place pendant le second stalinisme et perdure jusqu'au milieu de l'année 1957, et l'autre, fruit de la déstalinisation, qui survit jusqu'à la perestroïka.
- Comptes rendus - p. 785-964