Contenu du sommaire : Varia
Revue | Archives de philosophie |
---|---|
Numéro | tome 67, no 1, janvier 2004 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Noétique et poièsis :L'idea dans la Theologia platonica de Marsile Ficin - Thierry Gontier p. 5-22 Nous entendons relever un défilancé par Edwin Panovsky, en montrant que la genèse d'une conception moderne et créatrice de l'art passe aussi par le platonisme et sa translatio renaissante. Cette réélaboration se paye cependant d'un prix métaphysique lourd : l'oblitération du noûs dans la hiérarchie des êtres et la dégradation de la noétique néoplatonicienne en une psychique de l'idea. Nous étudions ici comment l'âme, dans la Theologia platonica de Marsile Ficin, assume les trois grands prédicats traditionnellement attachés au noûs : vie, être et intelligence ; et comment, surtout, sur cette base métaphysique, a pu émerger une théorie créatrice de l'idea, libérée de la tutelle de l'intellect ? théorie qui met en ?uvre une relation de la noétique à la poétique inversée par rapport au célèbre schéma aristotélicien de Métaphysique Thèta, 7, et qui initie ce que l'on pourrait appeler « noétique démiurgique ».
- L'augustinisme des preuves cartésiennes de l'existence de Dieu - Laurence Devillairs p. 23-50 Dans l'Epître aux Méditations, Descartes affirme que toute l'utilité de sa philosophie réside dans la « solidité » des preuves de l'existence de Dieu qu'elle propose. C'est par un effort de détachement de l'esprit des sens et par un retour sur soi, sur des raisons tout « intérieures », que ces démonstrations s'élaborent et acquièrent évidence et certitude. Cette méthode n'est-elle pas la reprise, en philosophie moderne, de l'itinéraire augustinien de l'âme vers Dieu ?
- Cogito, ergo sum : induction et déduction - Jean-Baptiste Jeangène Vilmer p. 51-63 Le « cogito, ergo sum » cartésien apparaît depuis quarante ans comme « inférence et performance » (J. Hintikka). Mais de quelle inférence s'agit-il précisément ? Pour le savoir, cet article poursuit deux objectifs : d'abord, montrer que la question pertinente à laquelle il s'agit de répondre ne concerne pas la relation logique interne qui lie le cogito au sum, et qui est une intuition, mais celle, externe, qui lie le « cogito, ergo sum » tout entier au « quicquid cogitat, est ». Ensuite, montrer que cette dernière relation est tout à la fois une induction et une déduction.
- Identité personnelle et mortalité humaine Hobbes, Locke, Leibniz - Luc Foisneau p. 65-83 Lorsqu'il réfléchit au problème de l'identité personnelle, Leibniz dialogue très directement avec Locke à qui il entend démontrer que la conscience, conçue sur un mode cartésien, n'est pas l'unique critère de l'identité de la personne humaine. Dans ce dialogue, Hobbes joue un rôle essentiel, tout d'abord, en tant qu'il contribue, grâce à sa théorie de la personne naturelle, à distinguer le problème métaphysique de l'individuation de la substance et le problème moral de l'identité de la personne, ensuite, en tant qu'il met en question, à travers sa théorie de la mortalité humaine, le principe même de l'identité métaphysique des hommes, à savoir leur immortalité substantielle, enfin, en tant qu'il fournit à Leibniz un concept de conscience qui permet de renverser le primat de la conscience cartésienne comme critère exclusif de l'identité personnelle de l'homme.
- Le cogito de Berkeley - Laurent Jaffro p. 85-111 Cette étude entend rendre compte de la conception que propose George Berkeley de la connaissance de mon existence en tant qu'esprit. Il s'agit en particulier d'interpréter sa formulation du cogito : « Je sais ce que j'entends par les termes je et moi-même ». Cette question est liée aux problèmes intrinsèques de la doctrine controversée des « notions » et plus généralement de la sémantique berkeleyenne. On doit accorder une certaine attention aux différences d'accent entre des passages parallèles des Principes de la connaissance humaine, des Trois dialogues et de l'Alciphron VII. Les principales interprétations XXe siècle, usuel dans le commentaire, est une source de simplification abusive.
- Les enjeux esthétiques de la Réfutation du système du Père Malebranche sur la nature et la grâce de Fénelon - Patricia Touboul p. 113-129 À la demande de Bossuet, qui voyait à travers l'idée d'ordre qui guide l'acte créateur de Dieu dans la métaphysique de Malebranche l'expression d'une forme de fatalisme, Fénelon entreprend de dénoncer à la lumière de la vérité de l'Écriture les erreurs de ce système. Théologique et apologétique dans son intention première, la critique semble toutefois recourir à des arguments esthétiques pour défendre l'idée d'une absolue liberté de Dieu. Tout en montrant que Dieu n'est pas un artisan, soumis à une nécessité inflexible, ni le monde une machine imparfaite, Fénelon poursuivrait sa propre réflexion esthétique, et prolongerait, notamment à partir des notions de simplicité et de sublimité, l'argumentation des Dialogues sur l'éloquence..., tout en anticipant celle qui sera exposée dans la Lettre à l'Académie.
- Comptes rendus - p. 131-142
- Bulletin cartésien XXXII Centre d'Études Cartésiennes (Paris IV ? Sorbonne) Centro di Studi su Descartes e il Seicento dell'Università di Lecce Bibliographie internationale critique des études cartésiennes pour l'année 2001 - p. 147-198