Contenu du sommaire : Varia
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 69, no 2, avril 2006 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La liberté dans la Consolatio philosophiae de Boèce : Inspiration chrétienne et sources antiques - Kristell Trego p. 187-202 Dans la Consolatio philosophiae, Boèce infléchit en direction de l'éthique son interrogation. La doctrine de la liberté qu'il propose dans ce cadre ne rompt toutefois pas avec la conception de la contingence qu'il avait élaborée dans le cadre de ses commentaires d'Aristote, plus spécialement du chapitre IX du De interpretatione. Si la volonté de mettre en avant la liberté humaine manifeste une inspiration chrétienne, l'élaboration de la doctrine correspondante suggère ainsi une reprise de sources antiques non spécifiquement chrétiennes.
- Le concours de la révélation intérieure et de la révélation extérieure chez le premier Fichte,ou le christianisme comme béquille au théisme de la Doctrine de la Science - Ives Radrizzani p. 203-216 Le but de cet article est d'examiner l'articulation entre philosophie et religion chez Fichte, dans les écrits antérieurs à l'accusation d'athéisme (1799). A la lumière de la recherche engagée, il apparaîtra que, contrairement à une thèse largement reçue, la philosophie de la religion a, dès l'époque de Iéna, non seulement de fait mais de droit une position clairement définie dans le dispositif fichtéen. L'entrée même dans la philosophie, qui coïncide avec la découverte de la liberté, est un acte éminemment religieux, et la philosophie est de part en part soutenue par une révélation intérieure d'ordre religieux. Pour des raisons anthropologiques, le théisme fondé sur cette révélation intérieure ne conduit pas au rejet de toute religion révélée, et en particulier du christianisme, lequel demande toutefois à être soumis à une critique de la raison.
- Manifestation et Médiation : Franz von Baader lecteur de Jacob Boehme - Emmanuel Tourpe p. 217-241 Les Fermenta cognitionis, mais surtout les Leçons de 1833, permettent de mesurer l'ampleur et la variété thématiques de la lecture de Boehme opérée par F. von Baader. En plein accomplissement de l'idéalisme allemand, Baader trouve chez le « cordonnier de Görlitz » les munitions spéculatives nécessaires pour lui opposer un « réalisme transcendantal » puissant et pleinement chrétien. C'est dans la compréhension, ardue mais salutaire, du juste rapport de la manifestation de l'être à sa médiation intérieure, que Baader pense découvrir l'apport le plus excellent de Boehme à une philosophie théologique.
- Sous le signe de Dionysos : Symbole, mythe et grécité chez Friedrich Creuzer - Tiziana Gabrielli p. 243-261 Lue et appréciée par Schelling et Hegel, mais férocement critiquée par Lobeck et les cercles philologiques rationalistes, la Symbolik de Creuzer ne manqua pas d'exercer son influence sur Bachofen et le jeune Nietzsche, jusqu'à Klages, Frobenius, W. Fr. Otto et Kerényi. Point de repère incontournable de toute recherche historique et philologique sensible aux racines mystériques, dionysiaques et orientales de la grécité, la Symbolik a eu le mérite de conjuguer l'érudition typique du XVIII e siècle et une vision métaphysique et religieuse de l'histoire de l'antiquité et de son immense patrimoine symbolique et mythologique.
- La dialectique de l'idée de catastrophe dans la pensée de W. Benjamin - Orietta Ombrosi p. 263-284 Tout en plaçant Benjamin sur le seuil de la Catastrophe historique et en envisageant ce thème comme un arrière-plan ou comme un paysage désolé, l'objet de ce texte se focalise sur l'idée de catastrophe, considérée à partir des trois perspectives à travers lesquelles Benjamin semble la penser, c'est-à-dire en relation au progrès technique, au continuum historique et à la rédemption. Ce texte montre comment, dans chacune de ces perspectives différentes, il se dévoile un double sens, une dialectique interne à l'idée de catastrophe et comment cette idée est elle même un seuil car, dans son double mouvement, dans son double sens procédant entre un temps de destruction et un contre-temps de rachat, elle se meut entre la fin et le salut, passe de la fin au salut.
- L'expérience, le savoir et l'histoire dans les premiers écrits de Michel Foucault - Philippe Sabot p. 285-303 Nous nous proposons de revenir dans cet article sur le partage explicité par Michel Foucault en 1978 entre une « philosophie de l'expérience, du sens et du sujet » et une «philosophie du savoir, de la rationalité et du concept » dans la tradition de laquelle s'inscrirait plutôt son propre travail archéologique. Nous montrons qu'appliqué aux premiers écrits de Foucault, un tel partage se trouve singulièrement brouillé, en particulier du fait des usages variables que ces écrits font de la notion d'expérience, d'abord ramenée du côté de l'expérience vécue, avant d'être dédoublée en expérience historique et expérience-limite.
- Wilhelm dilthey - p. 305-310
- Comptes rendus - p. 311-329
- Bulletin Hobbes XVIII : Bibliographie critique internationale des études hobbesiennes pour l'année 2004 - p. 335-360