Contenu du sommaire : Émile Meyerson et les sciences humaines
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 70, no 3, juillet 2007 |
Titre du numéro | Émile Meyerson et les sciences humaines |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Emile Meyerson et les sciences humaines - Frédéric Fruteau De Laclos p. 355-358
- Meyerson dans les milieux intellectuels français dans les années 1920 - Eva Telkes-Klein p. 359-373 Si Meyerson, immigrant polonais, ne peut pas s'intégrer dans un cadre institutionnel académique, il sait s'imposer dans les milieux intellectuels français grâce à l'écho que connaît son premier ouvrage qui lui en ouvre la porte d'accès. Sa soif de reconnaissance l'incite à solliciter l'avis des personnalités du monde scientifique et philosophique et à créer ainsi des liens où il sait s'imposer. Son autorité est incontestable auprès des jeunes, même si certains s'en détachent.
- Le statut de l'épistémologie selon Meyerson - Anastasios Brenner p. 375-384 On souligne couamment la pluralité des sciences et la diversité de ses méthodes. Devons-nous pour autant nous résigner à cette situation de fait? Il s'agit d'interroger, à partir de l'oeuvre meyersonienne, la tension entre la spécialisation sans cesse accrue et la nécessaire coordination des faits. Cette oeuvre fournit l'exemple d'un projet encyclopédique souple, dans lequel l'épistémologie permet de transcender les cloisonnements disciplinaires.
- L'épistémologie d'Émile dans l'?uvre psychologique d'Ignace Meyerson. : Stratégies de réconciliation d'un disciple indocile - Noémie Pizarroso p. 385-402 La psychologie historique d'Ignace Meyerson (1888-1923) est habituellement présentée comme opposée à l'épistémologie de son oncle Emile Meyerson (1859-1933), fondée sur le « principe d'identité ». Toutefois, dans les écrits d'Ignace conservés dans ses archives personnelles, un certain nombre de notes le révèlent proche du système de son oncle. L'objet de ce texte est d'éclaircir le rapport intellectuel entre l'oncle et le neveu. A la lecture de leur correspondance, entre 1922 et 1933, apparaissent quatre points de discussion. L'interprétation de Lévy-Bruhl, la relation d'Ignace avec le positivisme, les rapports entre la perspective épistémologique d'Emile et le regard psychologique d'Ignace sur le rôle des images dans la pensée, la notion de « transcendance » du réel qui, d'après Emile englobe l'ensemble de leurs discussions antérieures.
- Métamorphoses de l'identité entre culture et personnalité - Frédéric Fruteau De Laclos p. 403-419 L'épistémologie d'Émile Meyerson vise à expliquer le réalisme spontané des physiciens en termes anthropologiques. À cette fin, le philosophe met à contribution les ressources des sciences humaines naissantes. Cependant, nous montrons qu'une telle philosophie des sciences y gagnerait à considérer d'autres aspects de l'expérience psychologique et sociale. Eugène Minkowski Arnaud Dandieu et Jacques Lacan ? qui se réclament tous des travaux de Meyerson ? nous permettent de percevoir une dimension insoupçonnée du principe épistémologique d'identité, car l'identification des objets, décrite avec tant de précision par Meyerson, est toujours compliquée par l'identification du sujet de la science avec d'autres sujets au sein d'une culture donnée.
- Hegel. : L'esprit comme vie d'une totalité - Robert Legros p. 421-453 D'un bout à l'autre de son ?uvre, Hegel conçoit l'esprit à partir du schème de la vie entendue comme identité de l'identité et de la différence. Dans ses travaux de jeunesse, il comprend la vie comme union de l'esprit et du sensible, de l'âme et du corps, identifie cette union spirituelle et sensible à la beauté, découvre cette beauté dans la Cité grecque, dans la religion qui anime un peuple. Arrivé à Iéna, il ne conçoit plus la vie de l'esprit sous sa modalité la plus élevée comme une union de l'esprit et du sensible mais comme union de l'esprit avec ses propres manifestations spirituelles. L'État possède la puissance prodigieuse de laisser ses propres moments se développer jusqu'à devenir indépendants, tout en les ramenant en son propre sein, surmontant ainsi sa propre mort. Il accomplit l'union vivante de l'esprit avec lui-même, du moins quand les individus qu'il englobe et transcende, devenus en principe autonomes et indépendants, le veulent comme leur but suprême.
- La Phénoménologie de l'Esprit aujourd'hui - Jean-Michel Buée p. 455-470 Qu'en est-il pour nous aujourd'hui de la prétention au savoir absolu dont la Phénoménologie de l'Esprit se voulait la justification? Renvoie-t-elle encore à la clôture sur soi du discours dont ont parlé tant d'interprètes? L'analyse de la représentation religieuse, celle de la belle âme, ne peuvent-elles au contraire être comprises comme une mise en question de toute métaphysique de la subjectivité? En sorte que, loin d'être le comble du dogmatisme métaphysique, la Phénoménologie chercherait à nous en libérer, comme le soutiennent des lectures telles que celles de R. Brandom, R. Pippin ou T. Pinkard.
- Le néoconfucianisme au crible de la philosophie analytique : Feng Youlan et son Traité de l'homme - Léon Vandermeersch p. 471-486 Feng Youlan (1895-1990), auteur d'une célèbre Histoire de la philosophie chinoise (Shanghai 1930-33), a voulu refonder le néoconfucianisme de Zhu Xi (1130-1200) en l'accordant à la philosophie analytique. Son Traité de l'Homme (1943) est une phénoménologie de la conscience individuelle, décrite dans chacune des quatre étapes de son ascension vers la sainteté (au sens chinois du mot) : la conscience naturelle, forme originelle de l'être-au-monde, immédiatement présent au réel sans conscience de soi; la conscience intéressée, qui se distancie du réel par un calcul de conduite en vue d'un bonheur égoïste; la conscience morale, naissant d'une prise de conscience de soi comme être-avec-autrui, qui cultive l'altruisme; la conscience cosmique, celle du Saint qui a compris les raisons de toute chose et communie à la Voie du Ciel (Dao). L'un des penseurs chinois les plus sub-tils du siècle dernier, Feng Youlan a été décrédibilisé par sa tonitruante conversion au maoïsme en 1949.
- Comptes rendus - p. 487-491
- Bulletin de Philosophie médiévale X - p. 495-528