Contenu du sommaire : Relectures de l'Idéalisme allemand
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 73, no 2, avril 2010 |
Titre du numéro | Relectures de l'Idéalisme allemand |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Du savoir, de la foi et de l'opinion de Wolff à Kant - ROBERT THEIS p. 211-228 L'étude reconstruit la constellation Wolff – Baumgarten – Meier – Kant au sujet de la triade épistémique « savoir – foi – opinion ». Il est montré plus spécialement comment le discours kantien s'articule dans les cours de Logique en fonction de ces références, mais aussi comment Kant développe, de façon autonome, des moments nouveaux, notamment en ce qui concerne l'aspect moral de la foi.The study reconstructs the constellation Wolff – Baumgarten – Meier – Kant concerning the epistemic triad « knowing – believing – opining ». It is shown in what manner the Kantian discourse in his Lessons of Logic is articulated according to these references, but also how Kant develops in an autonomous way new aspects, namely that of moral faith.
- L'esprit de la philosophie transcendantale chez Kant : Vers une philosophie de l'esprit ? - LAURENT GALLOIS p. 229-248 Pour mener son système philosophique à son achèvement, Kant reprend la question transcendantale dans l'Opus Postumum. Il y revient sur le problème de la jonction du sensible et de l'intelligible. Kant fait alors intervenir l'autoposition du Moi, fondée par et sur une notion inédite dans sa philosophie transcendantale : l'esprit (Geist). Il s'agit ici d'en examiner la signification et de voir en quoi l'Opus postumum témoigne d'un passage, dans l'histoire, à une philosophie de l'esprit.In order to bring his philosophical system to completion, Kant goes back to the transcendental question in his Opus Postumum. He reconsiders the problem of the junction of sense and intelligible. Kant comes up with the autoposition of the Self, grounded by and on a notion unheard of in his transcendental philosophy : the spirit (Geist). This article examines its meaning and in what way the Opus Postumum is historically a bridge towards a philosophy of the spirit.
- Hegel et la fin de la philosophie - Gilbert Gérard p. 249-266 Cet article se propose d'interroger la compréhension par Hegel de sa propre pensée comme « fin » de l'histoire de la philosophie. Il montre tout d'abord de quelle manière cette compréhension est bien incontestable chez Hegel. Il entreprend ensuite d'analyser la signification essentielle, mais éminemment complexe que revêt la notion de fin ici en question. Il cherche enfin à établir que loin d'être le gage d'un dogmatisme intempérant, la position de fin de la philosophie que Hegel impute à sa pensée est au contraire l'expression de son antidogmatisme résolu qui entend restituer la vérité à son essence dynamique et inquiète, et, de là, à son historicité foncière.This article sets out to inquire into Hegel's understanding of his own thought as the “end” of the history of philosophy. It shows firstly how Hegel unquestionably understood his philosophy this way. It then sets out to analyse the essential, but highly complex meaning taken on by the concept of “end” in question here. It seeks finally to establish that, far from being a token of immoderate dogmatism, the view of being the end of philosophy which Hegel attributes to his thought is, on the contrary, the expression of his resolute opposition to dogmatism which seeks to restore truth to its dynamic and restless essence, and hence to its fundamental historicity.
- De l'effectivité ou la présence absente de Schelling chez Jankélévitch - ÉLISABETH GRIMMER p. 267-283 La philosophie de Vladimir Jankélévitch est habituellement rapportée à l'héritage de Bergson, voire y est réduite. Sa thèse de doctorat sur Schelling laisse cependant une empreinte dans son œuvre, qui peut être qualifiée de complémentaire. C'est la découverte de l'effectivité dans la dernière philosophie de Schelling, allant de pair avec l'idée de totalité, qui suscite l'intérêt du jeune Jankélévitch et influencera sa propre pensée philosophique sans que celle-ci ne perde pour autant sa profonde originalité.The philosophy of Jankélévitch is generally related to the heritage of Bergson, or even reduced to it. However his doctoral thesis about Schelling leaves a trace in his work, which can be qualified as complementary. This is the discovery of effectiveness in the late philosophy of Schelling, going together with the idea of totality, which holds the interest of the young Jankélévitch and influences his own philosophical thought without letting it losing its profound originality.
- Le Même, l'Autre et la Limite chez Fichte et chez Levinas - Ives Radrizzani p. 285-295 Le but de cet article est d'examiner l'« expérience éthique », identifiée comme le noyau de la doctrine de Levinas, à la lumière de la philosophie transcendantale sous sa version fichtéenne. Par delà un certain nombre de points de convergence (primat du pratique, rôle central de la relation originaire à autrui, relation portée par le corps, prioritairement le visage, et prenant la forme d'un commandement), cette confrontation menée sur un plan strictement systématique fait apparaître une différence majeure concernant le statut de la limite. La thèse est que Levinas, pour avoir voulu faire l'économie de la limite, se heurte à des difficultés importantes.This article aims to examine the « ethical experience », identified as the core of the doctrine of Levinas, in the light of the transcendental philosophy in its Fichtean version. Beyond some convergences (such as the primacy of the practical realm, the key role of the primordial relation of the Other, which is specially sustainded by the body, primarily by the face, and takes the form of an ethical command), this strictly systematic confrontation demonstrates a major divergence concerning the status of the limit. The thesis is that Levinas in his attempt to eliminate the limit is confronted with a number of severe difficulties.
- Sartre ou la fausse question de l'humanisme - Christophe Perrin p. 297-319 Accusé d'anti-humanisme par beaucoup, Sartre, qui, le 25 octobre 1945, fait publiquement aveu d'humanisme, se le fait pourtant reprocher par tous : ses fidèles lecteurs y voient une trahison, ses détracteurs un mensonge, Heidegger une erreur, certains de ses commentateurs un calcul. Critique de l'humanisme idéaliste au nom de son nominalisme, de l'humanisme classique au nom du subjectivisme de l'existentialisme, et de l'humanisme bourgeois au nom de son socialisme, Sartre, pourtant, ne devient pas humaniste sur le tard : il l'est depuis le départ – et cela même quand Roquentin, lui, dit qu'il ne l'est pas. Car s'il est une évolution du philosophe au sujet des hommes – de la théorie de l'homme seul au modèle de l'homme parmi les hommes –, il n'en est pas de l'intérêt de l'homme qu'il fut pour ses semblables.Accused of anti-humanism by many, Sartre, who, on October 25th, 1945, publicly confesses humanism, is however blamed for it by all : his faithful readers see a treason there, his detractors a lie, Heidegger an error, some of his commentators a calculation. Critical of idealistic humanism in the name of its nominalism, of traditional humanism in the name of subjectivism of existentialism, and of bourgeois humanism in the name of its socialism, Sartre, however, does not become humanist late in life : he has been from the beginning – and that precisely when Roquentin, as for him, says that he is not. For if there is an evolution of the philosopher about men – from the theory of the lonely man to the model of man amongst men –, there is none as concerns the interest of the man that he was for his peers.
- Trois lettres à Karl Löwith - Martin Heidegger p. 321-332
- Comptes rendus - p. 333-351
- Les Collected Works d'Eric Voegelin, ou la constitution d'un corpus - Thierry Gontier p. 352-358
Bibliographie