Contenu du sommaire : Mathématiques et métaphysique. Les inventions de la logique
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 76, no 2, avril 2013 |
Titre du numéro | Mathématiques et métaphysique. Les inventions de la logique |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Mathématiques et métaphysique
- Présentation - Frédéric Patras p. 195-196
- Quelle philosophie pour quelle mathématique ? - Sébastien Gandon p. 197-216 Cet article questionne la pertinence du projet toujours actuel d'élaborer une philosophie des mathématiques. Les trois premières sections sont historiques et visent à illustrer, par le biais d'une analyse de la confrontation Russell-Poincaré, ce qu'est une philosophie des mathématiques réussie. Les deux dernières sections visent à établir que les conditions pour atteindre un tel objectif ne sont aujourd'hui pas réunies.Which Philosophy for Which Mathematics?
This paper casts doubt on the interest of the on-going project of elaborating a philosophy of mathematics. The first three sections are mainly historical. By analyzing the confrontation between Russell and Poincaré, they aim at illustrating what a philosophy of mathematics as its best is. In the two last sections, I sustain that, today, the conditions to achieve a philosophy of mathematics cannot be met. - Mathématiques et herméneutique - Frédéric Patras p. 217-238 Le rapport des mathématiciens aux écrits de leur discipline est complexe puisqu'il dépend, outre du contenu factuel, d'éléments programmatiques et prospectifs qu'une approche des textes conçue sur un mode classique peine à dégager. L'herméneutique philosophique post-heideggérienne nous semble offrir tout un ensemble d'outils conceptuels à même de renouveler profondément la compréhension de ce qu'est une lecture mathématique.Mathematics and Hermeneutics
Besides their actual content (theorems, proofs...), the reading of mathematical writings depends on complex issues such as underlying programmatic views or prospects of future developments. These issues can hardly be taken into account methodologically in a satisfactory way. However, the post-heideggerian philosophical hermeneutics offers various conceptual tools that are relevant to these matters and provides new insights into the very nature of the reading of mathematics. - Vers une genèse a-subjective des idéalités mathématiques : Cavaillès critique de Husserl - Dominique Pradelle p. 239-270 L'objet de cet article est d'exposer et de discuter les objections essentielles faites par Cavaillès à la phénoménologie husserlienne dans son texte ultime Sur la logique et la théorie de la science. Dans ce texte, Cavaillès met en effet en question le statut fondateur du cogito et la capacité génératrice de la conscience vis-à-vis des objets idéaux, pour leur substituer l'idée d'une nécessité génératrice anonyme qui serait d'essence dialectique et serait située au sein des champs d'idéalités eux-mêmes. Il s'agit donc de savoir si de telles objections renversent toute philosophie de la conscience mathématicienne ou seulement une interprétation particulière du sujet constituant de Husserl, et si elles conduisent en dernière instance vers un spinozisme mathématique ou un hégélianisme mathématique.Towards a Non-Subjective Genesis of Mathematical
In this paper our purpose is to explane and discuss the essential objections Cavaillès raised to Husserlian phenomenology in his last text On Logic and Theory of Science. In this text Cavaillès questioned the foundational status of the cogito and the capacity for consciousness to produce new ideal objects ; and he replaced this capacity with an anonymous generating necessity that would be dialectical and would take place in the ideal domains of objects. We have to determine if such objections question every philosophy of consciousness in general, or if they only question a particular interpretation of Husserlian transcendental subject ; and if they necessarily lead us toward a Spinozist or Hegelian position in philosophy of mathematics.
Les inventions de la logique Leibniz ? Wolff ? Hegel
- Logica est Scientia generalis : Leibniz et l'unité de la logique - Arnaud Pelletier p. 271-294 Cet article examine comment le projet leibnizien d'une logique véritablement inventive pose le problème de l'unité de la logique, c'est-à-dire fondamentalement celui de l'articulation d'une logique générale, focale, aux différentes logiques locales. L'article examine ainsi les trois manières dont cette articulation a été pensée par Leibniz : d'abord comme la possibilité d'une application de la logique générale ; puis comme celle de la possibilité de modèles logiques, c'est-à-dire d'un transfert d'une forme logique d'un domaine à un autre ; et enfin comme celle du rapport diversifié entre les fondements et les échantillons de la Science générale. Il faut alors conclure que l'unité de la logique, en tant qu'inventive, ne peut être ni celle d'un calcul mécanique ni celle d'une doctrine achevée.Logica est Scientia generalis
This article shows how the Leibnizian project of a true inventive Logic necessarily raises the issue of its unity, which is mainly to be understood as the relationship of a general, focal Logic to the various local Logics. The article thus examines the three Leibnizian ways to consider this relationship : first, as the possibility to apply the general logic ; second, as the possibility to use logical models, that is to say to transfer a logical form from one domain to the other ; and finally as a complex relationship between the foundations and the specimens of the so-called General Science. One concludes that the unity of Logic cannot be that of a mechanical calculation or that of an achieved doctrine. - Les Meditationes de Leibniz dans la tradition wolffienne - Christian Leduc p. 295-317 Dans le présent travail, l'auteur analyse la réception de la méthodologie de Leibniz chez Wolff et les wolffiens. Même si ces derniers déclarent s'inspirer des Meditationes, il est clair qu'ils en modifient ou en rejettent des thèses centrales, notamment celles qui concernent les critères de connaissance et l'usage des symboles. L'auteur montre que l'interprétation wolffienne des Meditationes s'est finalement faite au détriment de la méthodologie leibnizienne.Leibniz's Meditationes in the Wolffian Tradition
In this paper, the author examines the reception of Leibniz's methodology in the Wolffian tradition. Even if the Wolffians claim to have been influenced by the Meditationes, it is clear that they modify and reject major theses contained in them, especially those concerning the criteria of knowledge and the use of symbols. The author shows that Wolff's interpretation of the Meditationes was finally made to the detriment of Leibniz's methodology. - Hegel et la monadologie leibnizienne : Une tentative de restauration post-kantienne de l'ontologie ? - Jean-Michel Buée p. 319-333 Peut-on considérer la critique hégélienne de Leibniz comme une inversion de l'amphibologie kantienne, qui viserait à restaurer l'ontologie ? On essaie de montrer, au contraire, que la lecture hégélienne de la Monadologie vise à poursuivre et à radicaliser le geste critique de Kant.Hegel and Leibnizian Monadology
Is Hegel's criticism of Leibniz to be regarded as a reversal of Kantian amphiboly, which aim would be to restore ontology ? The study tries to show, on the contrary, that Hegel's interpretation of Monadology intends to pursue and radicalize Kant's critical gesture.
- Logica est Scientia generalis : Leibniz et l'unité de la logique - Arnaud Pelletier p. 271-294
Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 335-343
Bulletin Hobbes XXV