Contenu du sommaire : Varia
Revue | Cahiers d'économie politique |
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Numéro | no 46, printemps 2004 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Sur le parcours intellectuel de Roger Frydman - Arnaud Berthoud p. 7-8
- En écho et en hommage à Roger Frydman : Brèves remarques à partir de « Existe-t-il une division du travail entre les disciplines des sciences sociales ? » - Alain Caillé p. 9-12
- Existe-t-il une division du travail entre les disciplines des sciences sociales ? - Roger Frydman p. 13-44
- L'idée d'association chez Alexis de Tocqueville - Cyrille Ferraton p. 45-65 L'idée d'association est omniprésente dans les écrits d'A. de Tocqueville. Importante dans les deux volumes de De la démocratie en Amérique, publiés respectivement en 1835 et 1840, elle l'est aussi dans les textes de la même période qu'A. de Tocqueville consacre au paupérisme. L'association est définie comme un procédé économique susceptible d'apporter une réponse efficace à la question sociale. Ce texte se propose de rendre compte de cette pensée de l'association en distinguant d'une part, les solutions proposées au problème du paupérisme, et d'autre part, la doctrine de l'« intérêt bien entendu » qui la sous-tend.
- Que reste-t-il de la contribution d'Alchian et Demsetz à la théorie de l'entreprise ? - Bruno Tinel p. 67-89 La présente contribution étudie l'apport d'Alchian et Demsetz (1972), souvent présenté comme l'un des textes fondateurs de la microéconomie contemporaine de la firme, du point de vue de l'histoire de la pensée économique. Replacé dans son contexte historique, cet article peut être considéré comme une réponse au « défi radical ». Ce courant, qui s'est institutionnalisé à la fin des années 1960, a contraint les économistes néoclassiques à réformer leur approche en vue d'intégrer de nouveaux éléments au programme standard. Bien que l'article d'Alchian et Demsetz soit très largement cité, son contenu n'a pourtant que très peu été repris, en raison de ses limites internes et d'un cadre d'analyse trop restreint. Finalement, ce sont essentiellement les quelques lignes sur la spécificité de la relation d'emploi, lesquelles seront reprises au cours des années 1980 et 1990 dans les réflexions portant sur les sources de l'autorité, qui resteront à la postérité.
- The political business cycle at sixty: towards a neo-kaleckian understanding of political economy? - Jan-Peter Olters p. 91-130 Il y a soixante ans, Kalecki (1943) introduisait dans les sciences économiques le concept du cycle conjoncturel politique, en insistant sur le fait que l'individualisme économique influençait non seulement le comportement politique de chaque individu mais aussi la croissance économique globale. Depuis lors, une littérature étendue, remarquablement hétérogène, s'est développée. En s'unifiant, elle a favorisé, tout d'abord, l'émergence d'une analyse interdisciplinaire des problèmes économiques et des questions de redistribution de richesse et a permis, par la suite, d'intégrer la branche « non-marchande » de l'économie politique au reste de la discipline. En faisant l'examen critique des notions acquises par les économistes depuis lors, cet article place dans un contexte plus large ces innovations récentes de la recherche qui sont reprises de l'analyse kaleckienne, selon laquelle les conflits personnels sont la principale explication du comportement politique et de la croissance économique ? en laissant prévoir le développement d'une théorie économique « positive » de la politique, qui devrait intégrer pleinement les décisions des électeurs, des partis politiques et des gouvernements à celles des consommateurs et des entreprises.
- Au-delà de la traverse sectorielle de hicks : croissance insoutenable et flexibilité du système productif - Marc Lavoie p. 131-146 Bien que les travaux plus récents semblent avoir favorisé la traverse autrichienne, Hicks lui-même conserve un attachement pour l'approche sectorielle. Après avoir brièvement rappelé les principales caractéristiques de la traverse sectorielle hicksienne de plein emploi, notamment l'instabilité associée au taux de mécanisation élevé dans le secteur des biens d'investissement, l'étude rappelle que la traverse est avant tout un problème de réaménagement de la structure productive. On décrit l'échec du réaménagement productif dans le cas de l'instabilité dynamique et aussi dans le cas où le nouveau taux de croissance de la population active surpasse le taux d'accumulation maximal. Le texte conclut en mettant de l'avant une solution avancée par Hicks lui-même, soit l'introduction de taux flexibles d'utilisation de la capacité, comme dans les modèles de croissance kaleckiens.
- Claude-Henri de Saint-Simon, l'industrialisme et les banquiers - Franck Yonnet p. 147-174 La problématique de l'organisation de la société par la banque structure le projet politique de Saint-Simon. Cependant, les fonctions bancaires sont différentes dans l'ancien « système métaphysique et féodal » et le nouveau « système scientifique et industriel ». Cette mutation des fonctions bancaires constitue un indice permettant de redéfinir l'« industrialisme » de Saint-Simon : un corporatisme centralisé décrit une économie non monétaire qui se distingue des dispositifs institutionnels traditionnels.