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En liant, à partir d'une approche phénoménologique, travail, individu et vie, Michel Henry propose un magistral éclairage de toute l'?uvre de Marx en tant qu'elle est essentiellement une critique de l'économie et une ontologie sociale. La radicalité d'une telle philosophie économique n'est que très peu soulignée par la pensée marxiste contemporaine, qui n'a sans doute pas donné à l'interprétation Michel Henry l'importance qui est la sienne. Pour autant, sa notion d'individus vivants, ainsi hypostasiés de leurs conditions objectives d'existence, conduit Michel Henry à déformer l'anthropologie de Marx et à en affaiblir la dimension politique.

Cet article présente un modèle néo-kaleckien d'endettement dans lequel des comportements d'épargne complets sont pris en compte. D'abord, nous étudions l'équilibre de court terme et la statique comparative de manière standard. Ensuite, nous évaluons les résultats de long terme lorsque le ratio de dette devient endogène et mettons en évidence le rôle du taux d'intérêt et des propensions à épargner sur la stabilité financière. En outre, nous portons une attention particulière aux comportements d'épargne des travailleurs et leur capacité à engendrer une certaine fragilité financière, se traduisant par une instabilité du ratio d'endettement.

Cet article, centré sur la théorie mengerienne de la consommation, étudie la profondeur de l'aristotélisme supposé de Menger au prisme de la pensée pratique, à l'intérieur de laquelle seulement l'économie d'Aristote prend toute sa signification. L'article montre que la théorie mengerienne de la consommation est adossée à la vie conçue comme manque, l'aspirant dans une problématique de la production et reproduction des conditions d'existence, caractéristique d'un raisonnement poïétique. L'étude du contexte institutionnel de la consommation chez Menger montre ensuite que la dimension pratique est manquée. L'hypothèse est faite en conclusion que la théorie de Menger s'inscrit dans un cadre pragmatique.

Le premier empire colonial français qui s'est constitué avant le début du XVIIIe siècle fut défendu par les "économistes mercantilistes". Le XVIIIe siècle enregistre a contrario un double mouvement d'idées. Les premières ?uvres économiques s'accommodent, tout en le justifiant avec des arguments rénovés, d'un maintien de l'empire colonial. Les colonies relèvent d'un champ spécifique dans lequel les idées libérales ne semblent pas s'appliquer. En revanche, la deuxième moitié du siècle est marquée par l'épanouissement du courant physiocratique et les débuts d'un discours ouvertement anticolonial, plus conforme aux grandes lignes de la pensée économique libérale française en formation.

Jevons a défini des principes théoriques mobilisés par les recherches contemporaines pour expliquer, dans un cadre normatif, la genèse de la monnaie. Nous vérifions dans cet article si les contraintes qu'il identifie se retrouvent également dans une perspective historique. Notre travail, une analyse comparative, montre que le désir d'échange ne constitue pas le mobile d'action des agents dans les économies pré-marchandes. Ainsi, en l'absence de désirs d'échanges, les contraintes identifiées par Jevons n'existaient pas dans ces économies et, historiquement, la double coïncidence des besoins (par exemple) n'explique pas la genèse de la monnaie.