Contenu du sommaire : Varia
Revue | Cahiers d'économie politique |
---|---|
Numéro | no 60, printemps 2011 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Corruption des travailleurs et éducation dans les sociétés selon Adam Smith - Benoît Walraevens p. 11-44 Cet article vise à démontrer la richesse et l'originalité de l'analyse par Smith des effets déshumanisants de la division du travail. Nous soulignons tout d'abord comment Smith se réapproprie les débats de l'humanisme civique sur la corruption du caractère des individus dans les sociétés commerciales et les enrichit à travers sa propre théorie éthique. La corruption des travailleurs signifie pour lui une perte des quatre vertus cardinales [prudence, bienfaisance, maîtrise de soi et justice) et un affaiblissement de la capacité à sympathiser. Nous réinterprétons dès lors ses recommandations en matière d'éducation publique pour en montrer la dimension civique et morale.Classification du JEL : B12This article aims to show the originality and the richness of Smith's analysis of the dehumanizing effects of the division of labour. First, I find out the origin of his analysis in the debates of civic humanism on the corruption of people's character in commercial societies. Then I show that Smith presents a specific and broader concept of corruption based on his own ethical theory. To be more precise, the corruption of workers must be seen as a loss of the four cardinal virtues [prudence, justice, beneficence, and self-command) and as a weakening of their capacity to sympathize with others. Consequently, public education is supported by Smith on the ground that it fosters people's civic and moral sentiments.
- Une approche politique du crédit populaire : Pierre-Joseph Proudhon et le crédit mutuel - Cyrille Ferraton, David Vallat p. 45-65 Les idées sur le crédit et la monnaie de Pierre-Joseph Proudhon ont souvent été considérées comme peu pertinentes et surtout irréalistes. Pourtant, elles ont connu une postérité singulière influençant Silvio Gesell auquel John Maynard Keynes consacre quelques pages dans la Théorie générale. Cet article propose une analyse du projet de banque d'échange de Proudhon montrant que si des aspects de la pensée monétaire de Proudhon sont critiquables, d'autres, pouvant être riches d'enseignements, méritent d'être réexaminés.Classification du JEL : B19, G21Pierre-Joseph Proudhon's ideas on credit and money have been considered to be not very relevant and above all unrealistic. However, they have known an uncommon posterity. They influenced Silvio Gesell who is John Maynard Keynes's reference. This article analyses Pierre-Joseph Proudhon's exchange bank plan. We show that Pierre-Joseph Proudhon's ideas on credit and money are opened to criticism but require a reexamination because we can draw many lessons from them.
- La monnaie dans les Grundrisse - Laurent Baronian p. 67-86 Le chapitre sur l'argent dans les Grundrisse indique assez que l'exposé de la nature, des propriétés et des fonctions de la monnaie s'oppose à la doctrine monétaire du socialisme utopique. Marx démontre facilement que la valeur d'échange s'objective naturellement dans une monnaie distincte de la marchandise, mais c'est seulement lorsqu'il établit que, sous ce mode spécifique d'organisation du travail social, la répartition des activités de travail se médiatise par l'échange des produits du travail que se révèle la confusion sous-jacente à la réforme des proudhoniens entre l'échange de travail vivant avec l'échange des produits du travail et la nécessité que la monnaie s'incarne dans une marchandise particulière.Classification du JEL : B14, B24, B41, E5The chapter on Money in the Grundrisse shows clearly that the presentation of the nature, properties and functions of money is opposed to the monetary theory of Utopian socialism. Marx emphasizes easily that the exchange value spontaneously objectifies itself in a money distinct from the commodity, but he needs to establish that the distribution of labour activities is mediated by the exchange of labour products under commodity mode of production, to make appear the confusion at the core of the Proudhonians' reform between exchange of living labour and exchange of labour products and then, the necessity that money embodies itself in a specific commodity.
- La stabilité de la hiérarchie des salaires et l'expression des quantités de travail en unité commune - Guy Bensimon p. 87-108 Cet article montre que les principes de réduction des différentes espèces de travail à l'une d'entre elles de Smith-Ricardo et de Keynes supposent la stabilité de la hiérarchie des salaires, laquelle permet l'expression stable des quantités de travail en une unité commune. La comparaison par les agents de leurs rémunérations relatives et la concurrence qu'elle engendre sont à l'origine de la stabilité de la hiérarchie des salaires. Néanmoins, ces principes de réduction n'ont pas de fondements théoriques solides : les variations dans la répartition et dans la composition du capital d'une part, les changements dans les qualifications d'autre part, pourraient déstabiliser la hiérarchie des salaires. Cela impose de reconsidérer la notion de valeur du travail.Classification du JEL : A10, B00This paper shows that the Smith-Ricardo and the Keynes rules of reduction of various kinds of labour to any one kind assume the stability of the hierarchy of wages, which allows the stable expression of quantities of labour into a common unit. The comparison of their relative earnings the agents make, and the consequently generated competition are at the origin of the stability of the hierarchy of wages. However, these principles do not rely on a robust theoretical basis: changes in the distribution and composition of capital on the one hand, changes in qualifications on the other hand could destabilize the hierarchy of wages. The notion of value of labour has to be reconsidered.
- Un essai de typologie des comportements économiques : le cas de la tradition théorique autrichienne - Abdelaziz Berkane p. 109-148 L'objet de l'article est d'analyser la manière dont la tradition théorique autrichienne dans la pensée économique traite de l'hétérogénéité des agents. Si ce traitement est étroitement lié à une réflexion sur les processus et les problèmes de coordination, cette hétérogénéité est déclinée en fonction d'une typologie d'acteurs face au changement, permettant de définir trois types de comportements et de rationalité individuels : l'innovation, l'imitation et l'adaptation. Cette typologie, en mettant l'accent sur les processus d'interaction sociale et d'apprentissage, s'avère analytiquement significative au regard des débats théoriques contemporains.Classification du JEL : B00, B25, B31The purpose of the article is to analyse the way in which the Austrian theoretical tradition in economic thought deals with the heterogeneity of the agents. This heterogeneity is presented in the form of a categorization of actors faced with change, that allows to define three individual types of behaviour and rationality: innovation, imitation and adaptation. By putting the emphasis on the social interaction and learning processes, this categorization proves to be analytically meaningful in relation to contemporary theoretical debates.
- La méthode mathématique chez Walras et Cournot : comparaison et enjeux de discorde - Ludovic Ragni p. 149-178 Cet article a pour objet de réévaluer les différences méthodologiques entre Cournot et Walras lorsque ces auteurs appliquent les mathématiques à l'économie. Nous expliquons sur cette base pourquoi Cournot refusa de rédiger un article en faveur de la méthode mathématique en économie comme le lui demanda Walras. Nous indiquons les raisons pour lesquelles Cournot reste partisan de la méthode mathématique même après la parution de Principes en 1863. Nous montrons ensuite que Cournot se réfère à une conception des mathématiques spécifique qui n'implique pas le même type de construction économique que Walras.Classification du JEL : B13, B30, B31, B40, B41This article contributes to the explanation of the methodological differences between Cournot and Walras when these authors apply mathematics to economics. Our article explains the reasons behind Cournot's refusal when Walras required him to write an article, which advocates the application of mathematical method in economics. We indicate then why Cournot remains in favour of mathematical method even after the publication of Principles in 1863. We show then that Cournot refers to a specific way of considering mathematics in economics. This way differs from the Walras' one in several aspects.
Notes bibliographiques
- Notes bibliographiques - p. 179-203
Éditer
- Éditer - p. 205-215