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L'actuelle crise financière interpelle le grand public comme les analystes sur le rôle des banques. Bien que Minsky ait été l'un des rares auteurs à traiter du lien entre les banques, le risque et les crises, son approche nous paraît insuffisante pour éclairer la totalité des mécanismes à l'œuvre actuellement. Nous proposons donc de revenir sur l'histoire de la banque afin de souligner à la fois le lien spécifique du banquier avec le risque, la notion de risque elle-même, et de montrer alors l'altération récente du métier de banquier comme source de déstabilisations majeures.Classification du JEL : E12, E44, E51, G01

L'économie des contrats a renouvelé l'approche économique standard de la relation d'emploi en introduisant les notions de « hiérarchie » et de « pouvoir », éludant toutefois la distinction, classique chez Max Weber, entre « autorité » et « pouvoir ». La dimension de légitimité est évacuée – ou rationalisée –, ce qui appauvrit grandement les analyses contractualistes. S'inspirant de l'économie des conventions, cet article vise à montrer l'intérêt de la prise en compte de cette distinction. Elle apporte un enrichissement de l'analyse de la relation d'emploi et une heuristique des évolutions actuelles, considérées en termes de « désinstitutionnalisation » de l'autorité.Classification du JEL : B52, J01, J50

La concurrence occupe une place centrale dans les travaux de Maurice Allais. D'un point de vue analytique, la concurrence allaisienne cohabite, en tant que secteur différencié constitué d'entreprises multiples évoluant sous le régime de la concurrence parfaite, avec un secteur non différencié constitué d'une entreprise unique nationalisée. Par ailleurs, elle n'est pas spontanée mais organisée par la loi. La « planification concurrentielle » permet d'établir un équilibre entre le jeu spontané des forces du marché et la régulation étatique. D'un point de vue doctrinal, la concurrence allaisienne est une alternative au laissez-faire et à la planification autoritaire. L'œuvre de Maurice Allais est ainsi replacée dans le contexte intellectuel de son époque (colloque Lippmann, Centre international pour la rénovation du libéralisme) tout en gardant une certaine originalité. Empruntant la voie tracée par Walter Lippmann et Louis Rougier, Maurice Allais entend renouveler les fondements du libéralisme économique en s'appuyant sur la concurrence plutôt que sur la propriété privée (Rueff).Classification du JEL : B22, B24, B31, C50, D01, D40, D50

Ce texte propose de construire une analyse institutionnaliste des investisseurs institutionnels fondée sur la notion de pouvoir de contrôle comme forme des relations financières, de transactions comme forme de coordination des décisions, et de souveraineté comme mode de gouvernement politique. Cette construction s'appuie sur le cadre théorique de l'action collective proposé par J.R. Commons. Le cas des investisseurs institutionnels permet de mettre en évidence les enjeux macro-institutionnels de la régulation de l'activité financière par les autorités publiques pour restaurer l'investissement dans une perspective de long terme.Classification du JEL : G29, L51, B52, L14

Cet article étudie la répartition dans deux modèles de reproduction en déséquilibre d'inspiration classique, où le salaire est conçu comme la valeur d'un panier donné de manière exogène. Ces deux modèles se distinguent par l'hypothèse adoptée sur la répartition de la valeur de la partie non accumulée de la production. Nous montrons que, compte tenu de leurs propriétés respectives, la relation entre les variables de répartition est différente dans les deux modèles. Dans le premier modèle, la relation inverse entre la variation de la composition physique du salaire et les taux de profit est limitée aux branches qui produisent les biens concernés. En revanche, dans le second, cette relation inverse porte sur l'ensemble des taux de profit qui, contrairement au premier cas, ne sont modifiés que par les changements de la valeur du panier salarial, indépendamment des variations de sa composition physique.Classification du JEL : B12, D33, D46, E11

Cet article explore le rôle octroyé par Alfred Marshall aux hommes d'affaires dans la marche vers l'idéal social. Partant d'une relecture perfectionniste du principe de justice marshallien et de son cadre axiologique, étayée par une mise en perspective historique des idées et un travail d'archive, l'analyse met à jour et interroge les modalités du processus de diffusion de la chevalerie économique des hommes d'affaires dans le reste de l'espace social, et en particulier la conception évolutionniste de la morale qui le sous-tend.Classification du JEL : B13, B31, D63, Z13

Face au libertarisme dit « de droite », le plus connu, un libertarisme « de gauche » s'est récemment développé. Les tenants de cette dernière position partagent avec les premiers un grand nombre de choix théoriques et notamment la place centrale accordée à la pleine propriété de soi.L'analyse de ce concept permet de comprendre la diversité des conceptions libertariennes de la justice sociale et de montrer leurs implications économiques tant dans le cadre de la justice globale que dans le traitement de l'une des problématiques emblématiques de la justice locale : les transplantations d'organes.Classification du JEL : D63, H24, P14, P16

Cet article analyse les politiques économiques défendues par Keynes et Friedman au regard de leur cadre théorique respectif. En un sens, ces deux auteurs partagent une même opposition au réglage fin de l'économie. Si le débat est posé en termes de ‘règles' versus ‘discrétion', ces deux auteurs préconisent plutôt des règles et s'opposent à des mesures limitées au courtterme. Cependant, de fortes divergences apparaissent dès lors que l'on s'intéresse aux règles précises à mettre en place ainsi qu'aux justifications théoriques de ces dernières. Notre objectif ultime est donc d'expliquer ces points de vue contrastés à travers leur analyse respective du fonctionnement d'une économie monétaire.Classification du JEL : B22, B31, E12, E60