Le Traité de Nice signé le 26 février 2001 a fait l'objet d'analyses particulièrement contradictoires quant à ses implications sur l'élargissement de l'Union européenne aux pays d'Europe centrale et orientale. Le malaise qu'il a engendré a été mis en lumière par le lancement immédiat d'un débat nouveau, sur l'avenir de l'Europe, encouragé par la déclaration n° 23 annexée au Traité de Nice. Ce débat a mené à la fin de 2001 à l'adoption par le Conseil européen de la déclaration de Laeken. Dans la première partie de ce Courrier hebdomadaire, Franklin Dehousse analyse le Traité de Nice. Il couvre le contexte du déroulement des négociations, les célèbres reliquats du Traité d'Amsterdam, le mécanisme de la coopération renforcée et le système des juridictions européennes, les droits de l'homme, les relations extérieures de l'Union européenne. Dans la seconde partie, l'auteur examine les premières orientations du débat sur l'avenir de l'Europe. Il rappelle les suites du Conseil européen de Nice, ainsi que la manière dont le traité a été présenté à l'opinion par les diverses autorités impliquées. Il se penche ensuite sur le débat sur l'avenir de l'Europe lancé par le traité. Il examine les thèmes prioritaires retenus dans la déclaration n° 23 : la répartition des compétences entre l'Union européenne et les Etats membres, le rôle des parlements nationaux, la Charte des droits fondamentaux et la simplification des traités en y incluant les apports nouveaux de la déclaration de Laeken du 15 décembre 2001, à la fin de la présidence belge. Sa tentative d'évaluation globale du traité et de la déclaration de Laeken doit se lire à la lumière de son rôle de conseiller juridique auprès de la présidence belge.