Contenu du sommaire
Revue | Etudes anglaises |
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Numéro | Tome 58, janvier-mars 2005 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Introduction - Catherine Bernard p. 3-5
- The Conversation Behind the Conversation: Speaking the Unspeakable in Virginia Woolf - Julia Briggs p. 6-14 Cet article explore la place de l'ineffable ou du non-dit dans l'art de la conversation déployé dans les romans de Woolf. Il s'intéresse en particulier à la question de l'homoérotisme et s'attarde sur le rôle de Henry James dans l'écriture de l'ineffable. Il examine aussi en détail et en relation avec des versions manuscrites précédentes, deux scènes ? l'une de Between the Acts, l'autre de Orlando et analyse comment (plus spécifiquement dans Orlando), Woolf a eu plaisir à contourner la censure qu'elle condamne dans d'autres de ses écrits.
- Truth on Trial: Quantum Physics, Western Enlightenment, and A Passage to India - Christine Froula p. 15-30 Dans le sillage de la modernité, la pensée postmoderne vise à interroger, mais aussi à promouvoir le projet des Lumières en faisant dialoguer les idées de nature et de « réalité » suggérées tant par la physique quantique que par la conscience commune. Contre une certaine métaphysique occidentale étroitement positiviste, ces idées font écho aux philosophies orientales. En analysant la tension épistémologique existant entre Orient et Occident, A Passage to India démontre le rôle crucial de l'art et de l'humanisme dans cette quête d'un large dialogue par-delà les « deux cultures » définies par C. P. Snow.
- L'art de l'aporie : penser l'impensable avec Adorno et Benjamin - Catherine Bernard p. 31-41 Theodor Adorno et Walter Benjamin ont une influence considérable sur l'esthétique contemporaine. Leur désir d'élaborer une forme d'analyse qui puisse rendre compte de la logique interne de la culture, et lui résister, sont déterminants lorsqu'il s'agit de repenser la portée de l'art. Au c?ur de leur pensée, l'aporie et l'allégorie font de l'?uvre d'art le lieu d'une vérité paradoxale. De Beckett à Warhol ou aux plasticiens anglais contemporains, il s'agira ici de cerner comment cette pensée rétive à toute systématisation peut laisser entrevoir une forme de sens qui renoncerait à toute possibilité de réconciliation.
- Deconstruction Today - Derek Attridge p. 42-52 L'influence de la déconstruction ? en d'autres termes la pensée inspirée par le travail de Jacques Derrida sur nos pratiques intellectuelles, culturelles et sociales ? est aujourd'hui perceptible dans un vaste éventail de champs de recherche. Ainsi les figures les plus prestigieuses des études post-coloniales ont été profondément influencées par la déconstruction, qui permet de jeter un éclairage nouveau sur des ?uvres comme celles de J.M. Coetzee. Cependant, l'incidence des textes les plus récents de Derrida sur l'éthique, le religieux, le politique reste encore à apprécier pleinement. La déconstruction est donc cruciale à la pratique littéraire (qu'il s'agisse de l'écriture ou de la critique) qui résiste aux dérives économistes et programmatiques d'une culture contemporaine globalisée.
- So much depends on circumstances. Žižek in France - Jagna Oltarzewska p. 53-67 Philosophe très remarqué dans le milieu universitaire anglophone, ?i?ek reste, à ce jour, peu connu en France, d'où la triple ambition de cet article : étudier les raisons de cette réticence ; esquisser les lignes directrices d'une pensée protéiforme ; signaler l'intérêt de l'?uvre de ?i?ek pour la critique littéraire. Lecteur vorace de phénomènes culturels de tous genres, ?i?ek travaille en profondeur les concepts d'idéologie et de fantasme, fournissant des outils précieux à la critique pour peu que celle-ci s'intéresse au texte comme production culturelle relevant d'une conjoncture sociale et historique.
- Réinventer la nature : vers une éco-poétique - Thomas Pughe p. 68-81 Dans le champ de l'écocritique ou de l'éco-poétique, l'idée d'une réinvention de la nature évoque deux idées étroitement liées. Elle renvoie à la nature comme « création sociale » (Evernden), c'est-à-dire à la relation complexe et étroite qui existe entre nature et culture. Ce concept désigne aussi le rôle de la littérature comme alternative aux discours scientifico-techniques. Dans le présent article, l'idée d'une réinvention de la nature sert de point de départ à une réflexion sur les possibles relations entre littérature et écologie. L'éco-poétique y est analysée comme comme ouvrant à la fois sur une réinvention esthétique et un renouvellement intellectuel et émotionnel de notre interaction avec la nature.
- Théorie et politique des images : W. J. T. Mitchell et les études de visual culture - François Brunet p. 82-93 Dans ses ouvrages Iconology (1986) et Picture Theory (1994), Thomas Mitchell expose un éventail de recherches animées par une réflexion théorique et généalogique sur l'image et son rapport avec le langage, et par une interrogation sur les usages esthétiques et les significations politiques de ce rapport image/langage. Ces recherches portent sur des objets, qui vont de la théorie esthétique pré-romantique au cinéma américain contemporain, ou aux grands thèmes de l'histoire de l'art moderne. La théorie de l'image de Mitchell, et plus généralement les études de visual culture, sont à rapprocher du renouveau actuel des études d'histoire de l'art aux États-Unis.
Bibliographie générale
- Bibliographie générale - p. 94-101
Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 102-117
Revue des revues
- Revue des revues - p. 118-124
Chronique
- Chronique - p. 125-127